Argylle – Ça ne Vaughn pas un Clou!

De : Matthew Vaughn

Avec Henry Cavill, Bryce Dallas Howard, Sam Rockwell, John Cena

Année : 2024

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Espionnage, Thriller

Résumé :

Elly Conway est l’auteure solitaire d’une série de romans d’espionnage à succès, dont l’idée du bonheur se résume à une soirée tranquille à la maison avec son ordinateur et son chat, Alfie. Mais lorsque les intrigues de ses livres, centrés sur l’agent secret Argylle et son combat pour démanteler un réseau d’espions mondial, commencent à ressembler étrangement aux opérations secrètes d’une véritable organisation d’espions, sa tranquillité ne devient plus qu’un souvenir. Aux côtés d’Aidan, un espion pourtant allergique aux chats, Elly n’hésite pas à embarquer Alfie dans son sac à dos pour mieux se lancer dans une course contre la montre aux quatre coins de la planète afin de distancer de dangereux tueurs et empêcher ses fictions de dépasser la réalité.

Avis :

Matthew Vaughn est un réalisateur britannique qui a fait une sacrée percée dans les années 2010. S’il commence à réaliser au début des années 2000 avec des films comme « Layer Cake » ou « Stardust, le mystère de l’étoile« , c’est bel et bien avec la décennie suivante qu’il se voit confirmer comme un cinéaste dont on attend les films. Il faut dire qu’entre « Kick Ass« , « X-Men le commencement » ou encore sa saga « Kingsman« , le metteur en scène a fait fort et ça, même si au cours de sa saga « Kingsman« , tous les films ne se valent pas.

En deux « Kingsman« , Matthew Vaughn s’est diversifié, passant à autre chose avec une comédie d’espionnage. Plantage au box-office et emmené par un bouche-à-oreille qui est loin d’être glorieux, « Argylle » est un film qui malheureusement se pose comme une déception. Après, ce n’est pas non plus aussi catastrophique qu’on a pu l’entendre et le lire. En fait, « Argylle » se laisse regarder comme un film d’action qui peut être amusant à certains moments, mais l’on reste loin du génie et des délires que le metteur en scène avait pu nous offrir par le passé. Puis pour un Matthew Vaughn, et ses deux cents millions de dollars de budget, il est vrai que l’on attendait un film autre que la bêtise qui part dans tous les sens, qui nous a été fournie. Une bêtise qui en plus de ça, se pose comme un mensonge dans son marketing.

« Matthew Vaughn offre là du divertissement et rien d’autre. »

Elly Conway est une jeune femme qui connaît un très joli succès avec sa saga littéraire Argylle. Ses romans se vendent comme des petits pains et les lecteurs sont dans l’attente permanente d’un nouveau tome, afin de savoir si leur agent secret préféré va s’en sortir et surtout, comme il va s’en sortir. Alors qu’elle est en train d’écrire le cinquième livre, Elly va se retrouver embarquée dans un conflit qui la dépasse, car sans le vouloir, ses écrits collent trop bien à la réalité de certains agents secrets, et pour essayer d’avoir de l’avance sur d’autres services, certains agents secrets se sont mis en tête de kidnapper la jeune femme afin qu’elle écrive la suite des aventures de l’agent Argylle, et ainsi découvrir un secret caché…

Nous voilà bien embêté avec ce nouveau film de Matthew Vaughn, car « Argylle » n’est clairement pas la bombe délirante qu’on attendait. Dans un sens, on peut même dire que le film est une arnaque, face à ce marketing qui ne nous vend absolument pas ce qui est à l’écran. Mais face à cela, entre bons et mauvais côtés, entre délires et déceptions, ce « Argylle » reste une petite comédie d’action qui se laisse regarder avec un certain amusement, même si… En gros, Matthew Vaughn offre là du divertissement et rien d’autre. D’ailleurs, il ne cherche rien d’autre, et pour apprécier le film, il faut faire fi de sa montagne d’incohérences, son autre montagne de facilités, dont certaines sont aberrantes et surtout son sommet abracadabrantesque. D’ailleurs, cette histoire d’espionnage ne tient absolument pas la route tellement il y a des retournements de situation, poussant le film toujours plus loin dans l’absurde.

«  »Argylle » déçoit et se posera dans la filmographie de son auteur comme anecdotique. »

À un moment donné, le scénario a clairement fui le film et la production, pour laisser place à un film qui veut offrir du fun, et que du fun. Et c’est là que se pose la plus belle des déceptions avec ce film. Si l’on peut passer le fait que la promotion nous vend un duo Henry Cavill/Dua Lipa, alors que finalement (et c’est peut-être mieux) on se retrouve surtout à suivre Bryce Dallas Howard et Sam Rockwell (un Rockwell qui s’éclate d’ailleurs), il sera plus compliqué d’accepter un scénario qui bien souvent n’a ni queue ni tête, et donne l’impression de se reposer sur ses scènes d’action, et surtout, sur le fun de ces dernières.

Alors, c’est vrai que le film tient des instants délirants, qui se posent parfaitement dans la filmographie de son réalisateur, notamment le final, qui n’en finit pas et qui se renouvèle en permanence, mais pour y arriver, il faut parfois laisser le film nous proposer du fun facile. Un fun qui se répète, et qui consiste à filmer de la bagarre sur une playlist cool, le tout avec de la comédie et forcément, ça va fonctionner. Oui, mais non, même si c’est vrai que parfois, ça fonctionne, mais pas autant que ce que l’on a déjà pu voir chez Matthew Vaughn.

Parfois même, c’est lourd, comme la scène du train, et d’autres fois encore, c’est moche, comme tout ce qui se passe en Grèce ou avec ce chat numérique… Franchement, ce n’est ni fait ni à faire. Et comme le scénario ne fait aucun effort, fournissant le strict minimum pour nous tenir, même si on a pu s’amuser et que le final du film rehausse le tout, il n’empêche que pour un Matthew Vaughn, et sur deux heures vingt de film, ce « Argylle » déçoit et se posera dans la filmographie de son auteur comme anecdotique.

Ainsi donc, on ressort on ne peut plus mitigé de ce « Argylle« . Cette comédie d’action et d’espionnage aura bien ses bons côtés, et s’est laissée suivre, mais pour un film de Matthew Vaughn, ça reste très faible, et ce scénario qui part en vrille, enchaînant les rebondissements tous plus improbables les uns que les autres, laisse un goût d’anecdote, et malheureusement pour le réalisateur, on ne retiendra pas son « Argylle« , qui ira se placer dans le bas de sa filmographie. Dommage.

Note : 9,5/20

Par Cinéted