octobre 10, 2024

Thorium – Empires in the Sun

Avis :

Quand on associe la Belgique avec la musique Métal, on pense rapidement à des groupes très violents, comme Aborted ou Amenra. A croire que la pluie et le froid donnent des envies de se réchauffer dans le sang de ses victimes. Pour autant, on ne peut pas limiter le plat pays à ces deux groupes qui frappent fort. Récemment, on a pu compter sur Brutus, mais entre ces lignes, on a envie de parler de Thorium. Loin du produit radioactive, Thorium est un groupe de Power Métal qui s’est formé en 2016 dans les Flandres. Deux ans après sa formation, le groupe va signer chez Empire Records pour sortir un premier album éponyme, plutôt bien reçu par le public. Trois ans plus tard, le groupe change de label, partant chez Freya Records, et propose Empires in the Sun qui nous préoccupe ici.

Album qui mélange plusieurs influences mais qui tire grandement vers le Power, Empires in the Sun est un effort qui n’est pas exempt de défauts, mais qui a le mérite de monter crescendo et de proposer une production assez solide, surtout pour un deuxième album. S’il ne révolutionnera en rien le genre, on prendra tout de même du plaisir à l’écoute, et on découvrira un groupe qui possède une bonne technique et ne se repose pas sur ses lauriers. Cela s’entend, mais se voit aussi, avec un effort généreux et assez long (douze pistes pour plus de cinquante-quatre minutes d’écoute). Comme quasiment à chaque fois dans le Power, on a droit à une petite introduction toute douce. Dreams of Empire (A Pastorale) nous engage sur un chemin assez doux, démontrant le talent du guitariste. Mais avec Exquisite, on va rapidement tomber sur un genre que l’on connait par cœur.

Titre purement Power ultra rapide et très enjoué, ce premier vrai titre donne une pêche d’enfer et donne une furieuse envie d’écoute la suite. Powder and Arms, Pt. II (la première partie se trouvant sur le premier album) continue dans la même veine, ayant presque un côté Sabaton, mais moins lisse. C’est engageant, entrainant, et même si ça manque peut-être de volume, on reste sur un titre très plaisant. Where do we Go aura un peu moins d’impact. Ici, les belges lorgnent vers un Power presque Glam et ça marche moins bien, notamment le refrain. Et puis le couplet à la basse force le chanteur à prendre des tessitures qui ne lui vont pas. Heureusement, cela sera vite oublié via More Than Meets the Eyes, qui commence à basculer vers quelque chose de plus sombre. Le morceau est puissant, assez lourd, et on prend un malin plaisir à headbanger dessus.

Mais la bascule se fera surtout avec Empires in the Sun. Après une introduction parlée avec une voix qui semble provenir d’outre-tombe, le groupe délivre un titre Power qui va s’assombrir petit à petit. Si le morceau n’est pas le meilleur de l’album, il marque bien la rupture entre deux parties distinctes. The Old Generation ne fera que confirmer cela, avec un gros riff puissant, et un aspect presque Thrash, voire Punk dans son démarrage. Winterfall revient à un Power teinté de Heavy, mais garde cette atmosphère un peu moins joviale. Le morceau pêche un peu par sa rythmique assez lente et par un chant parfois trop aigu, mais globalement, ça reste du bel ouvrage. Puis Itchin’ and Atchin’ (Dead-Eyed Society) va venir nous mettre une grosse tarte dans la tronche, avec un aspect puissant et thrash. On peut clairement dire que ça réveille fort.

Pour clôturer son album, Thorium décide de scinder en trois parties son titre 1302. La première, The Minstrel Pt. I, sera toute douce et fera office d’introduction en acoustique, revenant à un Power médiéval relativement classique. La deuxième partie, The Golden Shadow, va faire péter tous les potards du genre. Pendant près de treize minutes, le groupe va s’amuser à pointer tous les genres qu’il affectionne. Le titre n’ennuie pas et demeure relativement plaisant, mais il donne aussi la sensation de plusieurs petites pistes collées les unes aux autres. Il manque un peu de cohérence et de liant dans tout ça. Enfin, The Minstrel, Pt. II clôture l’album de façon simple et douce, et c’est assez malin d’avoir fait comme cela. Ça donne envie de se replonger dans cet album, qui monte petit à petit et ne délivre pas toutes ses billes à la première écoute.

Au final, Empires in the Sun, le deuxième album de Thorium, est un effort plutôt plaisant et réussi. Jouant sur les codes du Power, du Heavy et parfois du Thrash, les belges proposent un album complet, qui manque parfois d’épaisseur dans sa production, mais qui recèle de quelques pépites et de titres accrocheurs. Bref, un groupe à suivre de très près, qui pourrait bien avoir un certain succès chez les amateurs du genre.

  • Dreams of Empire (A Pastorale)
  • Exquisite
  • Powder ans Arms, Pt. II
  • Where we do Go
  • More Than Meets the Eyes
  • Empires in the Sun
  • The Old Generation
  • Winterfall
  • Itchin’ and Achin’ (Dead-Eyed Society)
  • 1302 – The Minstrel, Pt. I
  • 1302 – The Golden Shadow
  • 1302 – The Minstrel, Pt. II

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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