octobre 10, 2024

Speak No Evil – Eden House

De : James Watkins

Avec James McAvoy, Mackenzie Davis, Scoot McNairy, Aisling Franciosi

Année : 2024

Pays : Etats-Unis, Danemark

Genre : Horreur, Thriller

Résumé :

Une famille américaine passe le week-end dans la propriété de rêve d’une charmante famille britannique rencontrée en vacances. Mais ce séjour qui s’annonçait idyllique se transforme rapidement en atroce cauchemar.

Avis :

James Watkins est un cinéaste britannique qui a fait une très belle entrée dans le paysage du cinéma anglais, puisque pour son premier film, il signe le thriller puissant et culte « Eden Lake« . Depuis ce thriller social qui date de 2008, James Watkins nous a fait frissonner avec « La dame en noir« , ou encore sur un épisode de la série visionnaire « Black Mirror« . Après l’oubliable « Bastille Day » sorti en 2016, il avait tendance à se faire rare, cherchant peut-être le bon synopsis et la bonne intrigue pour revenir.

Et le voici après huit ans d’absence dans les salles obscures avec le remake d’un film danois titré « Ne dit rien« . Le film est sorti discrètement en VOD en septembre 2022, alors qu’au Danemark, il est allé jusqu’à être nommé onze fois à la cérémonie qui sert d’équivalent de nos César. Produit par Blumhouse, ça fait bien longtemps qu’un film de ce studio ne m’avait pas fait cet effet-là, car « Speak No Evil« , même s’il est imparfait, se pose comme un film aussi fun que solide. Tenu d’une main ferme de la part de son réalisateur, « Speak No Evil » s’amuse avec son spectateur, autant que son personnage psychopathe s’amuse avec ses proies, et ça, c’est cool.

«  »Speak No Evil » est un film qui tient un scénario rudement bien mis en avant. »

Pendant des vacances en Italie, la famille Dalton fait la connaissance d’une famille britannique avec laquelle ils sympathisent. Les Daltons habitent en Angleterre, pas très loin de Paddy et Ciara, alors quand ces derniers les invitent à passer le week-end chez eux, les Dalton y vont pour passer un bon moment entre amis qui se découvrent. Or, le week-end ne va absolument pas se passer comme prévu…

Autant le dire de suite, je n’ai pas vu le film orignal, et avant d’écrire ces quelques lignes, je ne savais pas que celui-ci était en fait un remake. Je découvre donc cette histoire avec ce film, et cette dernière est très plaisante, si je peux m’exprimer ainsi. Retrouvant une histoire dont les ficelles sont assez similaires à son premier film, « Eden Lake« , « Speak No Evil » est un film qui tient un scénario rudement bien mis en avant, plaçant ses éléments judicieusement pour faire monter son malaise et avec lui sa pression.

Bien écrit, même si au fur et à mesure, on y trouve quelques incohérences, le film de James Watkins offre bien ce qu’il promet, même s’il met plus de temps que prévu à démarrer. Ou du moins il met plus de temps que ce que l’on pouvait penser, mais c’est très bien, car le réalisateur laisse le temps à ses personnages d’exister, et surtout, il laisse le doute s’installer. Enfin, du moins pour ses personnages, car nous, spectateur, dès que l’on a aperçu James McAvoy, il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour se dire que c’est lui, le personnage, et la psychologie de ce dernier, qui est le problème dans cette histoire.

« Le film se tient bien dans son rythme et dans son ambiance. »

Ce qui est terrible avec ce film, c’est le fait que James Watkins laisse ses personnages se piéger et s’enfermer auprès de cette famille qui n’a rien de normal. Après, comme je le disais, même si le film fonctionne très bien, il trouve tout de même quelques défauts, notamment des incohérences du côté du fils de la famille qui a tout l’air d’être maltraité, et même s’il essaie de prévenir les invités, il reste néanmoins assez passif finalement. Autre petit élément quelque peu redondant, ce qui est fait autour du doudou de la gamine de famille. Puis enfin, surtout sa fin, avant que le film ne passe une vitesse supplémentaire, on restera étonné de par le « non-échappement de la famille ».

Mais au-delà de tout cela, « Speak No Evil » est un film qui fonctionne bien notamment dans sa mise en scène, qui sait injecter au bon moment de la tension, des éléments malsains, qui posent pas mal d’interrogations, et au-delà de ça même, le film se tient bien dans son rythme et dans son ambiance. Une ambiance pesante par ailleurs, qui ne va faire que s’accentuer.

Puis si l’ambiance s’accentue, c’est aussi grâce à ses acteurs. Après, si tous sont excellents, notamment le couple formé par Mackenzie Davis et Scoot McNairy qui sont les victimes et qui sont loin de se laisser faire, je dois dire que James McAvoy, s’il est souvent juste, en fait aussi souvent de trop, plongeant dans la caricature du psychopathe tel un enfant qui s’éclate à sauter dans une flaque d’eau.

« Speak No Evil » se pose donc comme un bon thriller noir et fun à la fois, car oui, le film a tendance à donner dans la comédie noire. Manipulateur et malaisant, avec cette famille qui a décidé de se faire une famille, en jouant à un jeu des plus terrifiants avec eux. Tenu par un bon rythme, une bonne mise en scène, et une intrigue qui tient bien sa route, malgré ses défauts. On passe un bon moment à frissonner devant ce petit film, qui comme ça, ne paye pas de mine.

Note : 14,5/20

Par Cinéted

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