avril 19, 2024

La Dame en Noir

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Titre Original: The Woman in Black

De : James Watkins

Avec Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Janet McTeer

Année: 2011

Pays: Angleterre

Genre : Horreur

Résumé:

Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…

Avis :

James Watkins n’est pas quelqu’un de très prolifique. D’ailleurs, La Dame en Noir n’est que son deuxième film, mais il faut dire que le monsieur a déjà bien marqué les esprits. Scénariste depuis 2002, il signe quand même l’histoire de The Descent Part 2 mais aussi de Eden Lake. Le monsieur baigne donc dans l’horreur et se plait dans ce genre. 3 ans après son film choc sur une jeunesse en perdition et des parents négligeant dans le fin fond de l’Angleterre, le réalisateur récidive avec un film d’horreur qui s’éloigne largement du survival pour proposer un film d’épouvante classique avec des fantômes. Signant aussi le renouveau du ancienne boîte de production qui revient sur le devant de la scène, la Hammer, James Watkins va faire d’une pierre deux coups, relançant la machine en berne qui a fait bouffer Christopher Lee pendant de nombreuses années, et offrant à Daniel Radcliffe la chance de faire oublier son personnage à lunettes rondes et à la baguette magique. Mais que vaut La Dame en Noir en vérité ? Le film est-il vraiment effrayant ou est-ce juste une opération marketing ? Les sursauts sont-ils présents ou est-ce le calme plat ? On ne va pas y aller par quatre chemins, car ce n’est pas l’heure du thé !

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C’est comme le Mont Saint-Michel, mais en moins accueillant !

Le scénario du film débute comme un film classique d’épouvante. On va suivre un certain Arthur Kipps, jeune notaire et père célibataire. Il doit partir dans un petit village pour régler une histoire de succession dans un vieux manoir perdu sur une presqu’île. Seulement, quand il arrive sur les lieux, les habitants sont plutôt méfiants et réticents avec lui, lui intimant de partir au plus vite. Il trouve tout de même une âme charitable qui va lui prêter main forte. Mais sur les lieux, il va vite se retrouver mal à l’aise et voir des choses qu’il ne devrait pas voir, comme des ombres ou des corps dans le marais environnant le manoir. Il va alors mettre à jour un terrible secret sur l’ancienne habitante de la demeure et les villageois. Le cauchemar commence lorsque la nuit tombe et que la marée monte. Quand on lit le script, on voit qu’il s’agit là d’un simple film de fantôme, comme on en voit beaucoup. Mais il faut resituer le film qui se passe au XIXème siècle et dans une Angleterre pauvre et méfiante. Ainsi, si le film ne gagne pas forcément en originalité et propose encore une fois une histoire de fantôme revanchard, il a le mérite de poser une ambiance et une certaine atmosphère. Mais ce qui reste important, c’est que malgré tout, les raisons et la méfiance des villageois restent imbriquées et logiques, pour propose une histoire cohérente et simple, bien loin des Paranormal Activity bourrés de vide.

Et on peut dire qu’au niveau de l’ambiance, James Watkins a mis le paquet. Bien évidemment, l’Angleterre est une terre rêvée pour mettre en avant un côté glacial et humide. Mais la force de La Dame en Noir, c’est de mettre en avant un sentiment profond de solitude. Le héros se sent seul au sein de la demeure, malgré la présence du chien, mais il se sent seul aussi au sein de sa famille sans sa femme et malgré la présence de son fils, tout comme il se sent seul au milieu de ces étrangers dans le village qui se méfient de lui comme de la peste et malgré la présence d’un ami. Ainsi, on ressent une profonde tristesse et une belle mélancolie dans le métrage, qui fait que l’on a un sentiment proche du désespoir qui nous envahit. La présence de la dame en noir y est aussi pour quelque chose, rajoutant une touche de gothique et de dépression quand on connait les raisons de sa présence et surtout les méfaits qu’elle commet. En plus de cela, James Watkins va choisir habilement ses plans, proposant de gros plans sur de vieux automates en porcelaine, ou encore des plans larges favorisant les apparitions derrière le héros. Bref, il joue avec nos nerfs, mais aussi avec nos émotions et c’est ça que l’on recherche dans un film d’épouvante. Entre l’aspect psychologique du héros et ce sentiment de rejet et d’isolement, l’ambiance est vraiment au top. On rajoutera à cela des paysages bien glauques et gris et un sentiment de froideur et de tristesse et le tableau est complet.

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Derrière toi Ripley !

Au niveau des acteurs, il y a en un que l’on n’attendait pas forcément au tournant et qui aura tout le long du métrage bien du mal à nous faire oublier le petit bougre aux lunettes rondes et à la cicatrice sur le front. En effet, Daniel Radcliffe tient le rôle principal et incarne donc Arthur Kipps, jeune notaire veuf et père célibataire. Malheureusement, il possède un visage bien trop juvénile et ce n’est pas sa barbe de trois jours qui va le vieillir un peu plus. Du coup, on a un peu de mal à s’habituer à son rôle. Mais il le joue parfaitement bien. Personnage mélancolique, triste, il incarne parfaitement ces émotions et joue avec son regard bleu glaçant pour créer une grande empathie avec le spectateur. Donc, on l’aime bien quand même et c’est ce qui donne de l’accroche au métrage. A côté de lui, on a le très prolifique en seconds rôles Ciaran Hinds, qui joue le seul ami qu’il possède dans la bourgade. Sans être exceptionnel, il joue son rôle comme un autre. Pour le reste, on ne les verra que trop peu, puisque l’histoire tourne principalement autour du notaire et de la dame en noir, véritable entité angoissante. Jouant un rôle majeur dans le film, elle rappelle un peu les fantômes dans Dead Silence ou Insidious. Son design est bien fichu et ses apparitions sont toujours bien trouvées.

Quand on parle de films de fantômes, on sait qu’il y a peu de chance pour avoir de la tripaille et de l’hémoglobine tâchant les murs. La Dame en Noir n’échappe pas à cette règle et les moments gores sont inexistants. Mais en même temps, avec un produit de la Hammer, il fallait s’attendre à quelque chose de plus « old school » et c’est ce qui va se passer. Avec une atmosphère pesante et des décors étouffants, James Watkins va jouer avec nos nerfs, nous présentant des apparitions bien choisies, comme un vieux film de fantômes. Mais le plus fort, c’est que ça marche et on se prend au jeu. Qui n’a pas émit un sourire de plaisir en voyant le visage du fantôme dans le dos du héros ? Qui n’a pas sourit avec les automates qui se mettent en route tout seul ? Alors ces petits effets ont beau être convenus, ils sont bien mis en scène et tout simplement renforce une ambiance déjà bien froide. D’autant que le film touche une partie innocente de notre monde, les enfants, et cela est vraiment glauque pour le coup. Mais la meilleure partie reste l’exploration du manoir par le héros, lorsque la dame en noir décide de passer aux choses sérieuses. Et là, il y a une demi-heure de pur bonheur, où Watkins s’en donne à cœur joie avec les apparitions, les bruits, les objets qui bougent tout seul, et tout le reste, et cela est vraiment très efficace.

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Ah bah oui, une hache contre des fantômes, c’est très efficace…

Au final, sans être époustouflant, La Dame en Noir se laisse regarder avec un certain plaisir nostalgique. Ce regard que l’on porte sur le cinéma d’antan où les effets numériques étaient inexistants et où les réalisateurs rivalisaient d’ingéniosité pour susciter la frousse avec trois bouts de fil. Apportant un souffle gothique depuis longtemps oublié, La Dame en Noir offre un petit plaisir sympathique, qui donne envie de se remater des Christopher Lee ou des vieux films de vampires. Pari plutôt réussi.

Note : 14/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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