avril 26, 2024

Le Cercle Littéraire de Guernesey

Titre original : The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society

De : Mike Newell

Avec Lily James, Michiel Huisman, Matthew Goode, Jessica Brown Findlay

Année : 2018

Pays : Angleterre, Etats-Unis

Genre : Drame, Historique

Résumé :

Londres, 1946. Juliet Ashton, une jeune écrivaine en manque d’inspiration reçoit une lettre d’un mystérieux membre du Club de Littérature de Guernesey créé durant l’occupation. Curieuse d’en savoir plus, Juliet décide de se rendre sur l’île et rencontre alors les excentriques membres du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates dont Dawsey, le charmant et intriguant fermier à l’origine de la lettre. Leurs confidences, son attachement à l’île et à ses habitants ou encore son affection pour Dawsey changeront à jamais le cours de sa vie.

Avis :

Au rayon des réalisateurs anglais très prolifiques, on a bien souvent tendance à oublier Mike Newell. Producteur et réalisateur, pendant près de trente ans Mike Newell a fait preuve d’un éclectisme assez fou passant d’un genre à l’autre, du petit film d’auteur à la super production hollywoodienne avec assurance et surtout avec succès. Mike Newell est un auteur capable de passer de « Quatre mariages et un enterrement » à des films comme « Donnie Brasco« , « Harry Potter et la coupe de feu » ou encore le thriller « Un crime pour une passion« , sans oublier « Le sourire de Mona Lisa » et « Les aiguilleurs« . Bref, Mike Newell a une belle filmographie, qui a malheureusement été fauchée en 2010 quand il se lance dans la super production « Prince of Persia, les sables du temps« . Le film fut un cuisant échec, et Mike Newell aura bien du mal à s’en remettre.

Après « Prince of Persia« , Newell a donc quitté Hollywood pour revenir en Angleterre. S’il réalise « De grandes espérances » en 2012, le film restera très confidentiel, dépassant à peine les cotes de la Grande-Bretagne. Par la suite, Mike Newell va mettre du temps avant de se lancer dans un nouveau projet, et voici qu’en 2018, il fait un très joli retour avec ce « … cercle littéraire de Guernesey« . Comédie romantique sous fond d’enquête et de deuxième guerre mondiale, ce nouveau et dernier Mike Newell est de ces petits films qu’on ne voit pas venir, et qui fait assurément du bien. Mieux encore, puisque l’on y est tellement bien dans ce film qu’on aurait presque envie de ne jamais le voir s’arrêter, c’est dire.

Londres, 1946, Juliet Ashton est une jeune écrivaine qui cherche de quoi va parler son nouveau livre. Un matin, elle reçoit une lettre d’un cercle littéraire basé sur la petite île de Guernesey. D’emblée, entre Juliet et Dawsey le courant passe et ce que l’homme raconte à Juliet lors de leur correspondance intrigue la jeune auteure. Dès lors, Juliet décide de se rendre sur l’île afin de rencontrer les membres de ce cercle littéraire, qui se dit aussi amateur d’épluchures de patates. Ce que Juliet n’avait pas prévu, c’est que ce voyage allait la changer à jamais.

Qu’il est bon réalisateur ce Mike Newell. J’ai beau chercher, je ne crois jamais avoir été déçu d’un film du britannique, et son dernier film en date ne va pas encore changer cette donne, puisque son « … cercle littéraire de Guernesey » est de ce petit morceau de cinéma simple, très simple, et qui pourtant nous offre bien plus que ce que l’on était venu chercher.

Ne connaissant pas le roman que le réalisateur adapte ici, ce qui fut le grand étonnement de ce « … cercle littéraire … », c’est ce qu’il va nous raconter. Là où je pensais trouver une petite comédie romantique, Mike Newell offre plus que ça. « Le cercle littéraire de Guernesey » est un film qui s’en va sur bien des sentiers. Commençant comme un petit drame qui aurait pour toile de fond l’occupation et la Seconde Guerre mondiale, très vite, l’intrigue que tient entre ses mains le cinéaste va muter et surtout se conjuguer à d’autres genres, s’aventurant aussi bien sur les sentiers du film à enquête, avec toutes les découvertes que la jeune auteure va faire pour son « nouveau livre », qu’un drame existentiel, qui a pour toile de fond les blessures encore ouvertes des ravages qu’aura fait la Seconde Guerre mondiale. Si l’intrigue est parfois très simple, et qu’avec son coté romance, elle devient assez prévisible, ça ne l’empêchera pas de parfaitement fonctionner. On voit les choses arriver, mais c’est si bien fait qu’on n’aurait voulu qu’il en soit autrement, et c’est là tout le talent de ce très bel artisan du cinéma qu’est Mike Newell.

Newell arrive à capturer une alchimie, il arrive à éviter le pathos et les clichés, tout en faisant dans un sens du cliché et c’est ça qui fait toute la différence entre un grand réalisateur et d’autres qui avec une histoire comme celle-ci se serait laisser piéger.

De plus, à soixante-seize ans, Mike Newell prouve qu’il n’a rien perdu, nous livrant un film très bien fait. Un film qui a un certain cachet, qui tout en étant très simple assure un certain show. Newell tient très bien son ambiance et oscille à la perfection entre les genres et il tient son histoire jusqu’à son bout. On remarquera l’utilisation très bien fichue d’effets spéciaux, qui sont là pour assurer l’intrigue. De plus, le réalisateur profite parfaitement de ses décors et de son île, qui se pose, tout comme les habitants de ce petit village, comme les témoins des actions passées, mais aussi présentes, et assurément à venir.

Puis enfin, il y a ce casting. Un casting merveilleux composé d’une crème de ce que l’Angleterre fait de mieux en termes de comédiens. Tenu principalement par Lily James, qui est absolument sublime dans le rôle de Juliet, Michiel Huisman, parfait en ami endeuillé, les deux comédiens composent des personnages touchants, et surtout des personnages qu’on a adoré et qu’on a envie de suivre tout le temps. Puis il ne faudrait pas oublier les autres membres de ce cercle, composer de l’immense Penelope Wilton, de Tom Courtenay, Katerine Parkinson ou encore Jessica Brown Findlay.

Je m’attendais à trouver une petite comédie romantique bien faite, et finalement, ce « nouveau » Mike Newell fut bien plus que cela, offrant un très joli film qui a pour sujet les blessures de la seconde guerre, ainsi qu’une découverte de soi, avec cette jeune écrivaine qui va mener une enquête qu’elle n’avait pas prévu. À travers cette enquête, elle va se soigner, soigner les autres et plus largement, elle va nous toucher, et surtout nous faire du bien. On quittera ce « … cercle littéraire de Guernesey » ému, et surtout le sourire aux lèvres, presque frustré même de devoir quitter ces personnages et cette île si vite. Bref, ce dernier Mike Newell est un très joli coup de cœur.

Note : 16/20

Par Cinéted

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