février 10, 2025

KK’s Priest – Sermons of the Sinner

Avis :

Quand on est attaché à un groupe de légende, mais que l’on doit le quitter pour diverses raisons, cela laisse des traces. C’est le cas pour K.K. Downing qui fut l’un des principaux guitaristes pour Judas Priest, mais qui fut remercié en 2011. S’acoquinant alors avec David Ellefson, le bassiste de Megadeth, il décide de fonder Megapriest, qui n’aura pas forcément le succès escompté. Mais il s’accorde les faveurs du chanteur Tim Owens, qui fut dans Judas Priest de 1996 à 2003, remplaçant pendant un temps ce bon vieux Rob Halford. Ensemble, ils décident alors de fonder KK’s Priest en 2019, en référence, bien évidemment, à leur groupe d’origine. Le problème dans cette histoire, c’est que le groupe de Rob Halford semble avoir retrouver une seconde jeunesse, et KK’s Priest va avoir du mal à tenir la comparaison, surtout qu’il aborde le même genre, le Heavy Métal.

Sermons of the Sinner est le premier album du groupe, qui n’a pas eu trop de mal à trouver un label au sein de EX1 Records (ils signeront plus tard chez Napalm Records pour plus de reconnaissance) et en un sens, pour un premier effort, c’est relativement carré. En même temps, entre des vieux de la vieille qui ont déjà fait leurs preuves, et un projet qui attirera sans mal les aficionados du genre, il était logique qu’une maison de disque se mouille un peu. Mais ce premier skeud n’est pas dénué de défauts, et il va souffrir de la comparaison avec ses anciens camarades. L’album débute avec une introduction tout ce qu’il y a de plus banal. Incarnation veut mettre une ambiance un peu tonitruante, avec une voix gutturale, mais on restera dans quelque chose de très convenu. Et ce n’est pas le premier morceau qui viendra nous chambouler.

Hellfire Thunderbolt est un titre qui démarre très vite, possède un bon riff, mais le problème réside dans sa démarche. C’est-à-dire que c’est un morceau plaisant, mais qui ne révolutionne rien dans le Heavy. C’est déjà entendu et ça ne recèle aucune surprise. Même le solo se révèle timide tellement il est attendu. Sermons of the Sinner tente d’aller un peu plus loin, mais il souffre de la comparaison avec Judas Priest. Il faut dire que Tim Owens singe Rob Halford au niveau du chant, mais d’un point de vue mélodique, ce n’est pas au niveau du célèbre groupe anglais. Le solo est bon, les diverses variations de rythmiques sont bienvenues, mais l’ensemble manque d’un petit truc en plus, celui de fournir un refrain entêtant et immédiatement chantable. Sacerdote y Diablo souffre à peu près de la même chose, si ce n’est qu’il embrasse une ambiance un peu plus lugubre.

Mais là aussi, si c’est bien foutu et que globalement, ça tient la route, on reste un peu sur notre faim. Il n’y a rien qui vient chambouler nos habitudes en matière de Heavy, et on sent que le groupe se cherche encore, préférant rester dans un tout-venant qui rassure. Raise Your Fists en est l’exemple le plus flagrant, sauf qu’il aborde un riff ultra malin qui donne immédiatement envie de bouger la tête en rythme. En délaissant une construction plus longue, le groupe se frotte à une efficacité qui fait plaisir. Plaisir que l’on ressentira aussi avec Brothers of the Road et ses éléments Classic Rock qui font écho à un road trip en moto. Sans en faire des caisses, le groupe arrive à fournir deux titres qui peuvent presque se voir comme des tubes en puissance, et c’est ce qui marche le plus.

Après ces deux morceaux efficaces, on se retrouve avec Metal Through and Through, une grosse pièce maîtresse de plus de huit minutes. Et si le titre n’ennuie pas vraiment, et que c’est techniquement irréprochable, on reste tout de même dans quelque chose qui manque d’allant et de moments vraiment mémorables. On préfère quand le groupe va à l’essentiel. Par exemple, Wild and Free balance bien la sauce malgré son côté classique et sans surprise. On sent de la puissance et une envie de faire bouger les foules. Hail for the Priest manque un peu de ça. Néanmoins, la plage reste plaisante et les riffs sont plutôt bons, essayant de changer de registre. Enfin, Return of the Sentinel clôture le keud avec ses grosses huit minutes et son envie de faire dans la démonstration, qui ne marche qu’à moitié, la faute à une technique qui prend le pas sur le reste.

Au final, Sermons of the Sinner, le premier album de KK’s Priest, est un skeud agréable et qui rentre parfaitement dans la catégorie Heavy classique. Néanmoins, le groupe souffre de la comparaison avec ses aînés, et on ressent ce besoin de s’affilier à plus fort que soi pour exister, et c’est dommage. Le groupe gagnerait à s’éloigner de ses pairs pour chercher un Heavy plus pesant, plus marquant, au lieu de singer le talent inégalable de formations bien installées, et qui font la nique à des jeunots.

  • Incarnation
  • Hellfire Thunderbolt
  • Sermons of the Sinner
  • Sacerdote y Diablo
  • Raise Your Fists
  • Brothers of the Road
  • Metal Through and Through
  • Wild and Free
  • Hail for the Priest
  • Return of the Sentinel

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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