juin 22, 2025

Maximum Conviction – Seagal en Manque

De : Keoni Waxman

Avec Steven Seagal, Steve Austin, Michael Paré, Ian Robison

Année : 2012

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Deux anciens agents des services secrets sont chargés de surveiller l’entrée de deux mystérieuses détenues dans une vieille prison. Peu après leur arrivée, des mercenaires prennent la prison d’assaut. Alors qu’ils découvrent l’identité des deux détenues, les deux hommes réalisent l’ampleur de ce dans quoi ils se sont embarqués…

Avis :

Au sortir de ses frasques télévisuelles avec la catastrophique seconde saison de True Justice, Steven Seagal revient à son style de prédiction : le DTV d’action fauché. Ces dernières années, l’acteur a progressivement délaissé ses compétences martiales au profit d’une présence paresseuse, tout aussi lénifiante que les intrigues dans lesquelles il se fourvoie. Hormis son rôle à contre-emploi dans Machete, véritable sursaut d’orgueil, ses différentes prestations vont de mal en pis. De séries B médiocres, elles présagent désormais d’une orientation inquiétante vers le Z. La faute à une absence totale d’ambitions et un cinéma « alimentaire » d’une indigence peu commune.

Nouveau porte-parole de la déchéance artistique de Steven Seagal, Keoni Waxman enchaîne les productions où le cinéma d’action s’est rarement autant mal porté. Dans ce contexte compliqué, Maximum Conviction semble être un mélange malingre, sans imagination, entre les assauts terroristes de la saga Under Siege et l’incursion saugrenue dans le milieu carcéral de Mission Alcatraz. La tonalité humoristique, en moins ; enfin presque. Au sortir de ce rapprochement, on ajoute deux autres têtes d’affiche en tout aussi triste posture : Steve Austin et Michael Paré. Tous les ingrédients sont donc réunis pour fournir un effort poussif et maladroit, du moins est-ce là la meilleure des perspectives que l’on peut escompter.

« Les bases sont grossières et brinquebalantes. »

D’une linéarité sans borne, le scénario se permet quelques largesses quant au démantèlement d’une prison clandestine. Certes, on pourrait prétexter que leur existence non officielle s’affranchit de tout protocole classique. Cependant, à quel moment pense-t-on annuler toutes les mesures de sécurité avec des prisonniers encore présents dans les cellules ? Cela dit, on compte une poignée d’individus décérébrés et deux femmes qui détonnent en ces lieux. Les bases sont grossières et brinquebalantes. Ce qui n’aide guère à retenir l’attention ni même l’intérêt. Quant à la séquence d’infiltration et la « maîtrise » du cadre, ces passages prêtent à sourire tant ils rivalisent d’invraisemblances.

La suite est un enchaînement de fusillades et d’échanges stériles entre les deux camps. On tire à tout-va sans se soucier de toucher sa cible. Mention spéciale à l’usage de mitrailleuses en lieu restreint sans pour autant faire mouche… Pour rappel, chaque intervenant est censé être un expert dans son domaine, un véritable soldat d’élite. Bref, l’incompétence se confirme avec des combats au corps à corps guère cohérents. Cela s’explique par des coups brutaux qui suffiraient à assommer ou mettre en état de nuire le premier venu, et ce, dès la première frappe. Ici, on les enchaîne jusqu’à l’overdose à un point tel qu’on ne comprend guère pourquoi telle prise est létale alors que la précédente ne l’était guère.

« On a l’impression de retrouver un traitement similaire et tout aussi inconstant que pour Against the Dark. »

Lorsqu’on constate de tels handicaps formels, il est de coutume que les responsables de cette débandade ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Afin de parfaire le tableau, l’exploitation des espaces n’est jamais utilisée à bon escient. On ne se soucie guère de la cohérence géographique, multipliant les raccourcis et les coursives pour rejoindre une aile ou une zone moins sécurisée, comme le dépôt ou les cuisines. Au même titre que les cachettes, les possibilités de retraite sont inexistantes. Tout est bon pour des rencontres fortuites au moindre détour. On a l’impression de retrouver un traitement similaire et tout aussi inconstant que pour Against the Dark ; les zombies-mutants en moins.

Au final, Maximum Conviction donne tout… dans son titre. Pour autant, l’équipe n’est guère convaincue par l’objet de l’entreprise, pas plus que le spectateur d’ailleurs. D’un postulat maintes fois ressassé, on se heurte à une intrigue en milieu carcéral à l’atmosphère absente. À aucun moment, on ne tire parti de lieux furieusement déserts, n’en déplaise au démantèlement de la prison. Il faut se confronter à des bras cassés et des vedettes du cinéma d’action en perdition pour animer cette morne ambiance de fusillades mal préparées et de combats au déroulement improbable. Steven Seagal se contente de ses moulinets de bras et Steve Austin de prises de catch classiques. Il en ressort un film d’action peut-être constant dans son rythme, mais perclus de tares et de maladresses en tout genre. À oublier ou à éviter, c’est selon.

Note : 07/20

Par Dante

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