juillet 27, 2024

Dream Theater – A View From the Top of the World

Avis :

Fer de lance du Métal Progressif, il est difficile de passer à côté de Dream Theater, groupe fondé dans les années 80 sous le nom de Majesty (d’où le logo en forme de cercle avec un M dedans). Très rapidement les américains s’imposent sur la scène internationale, avec des morceaux très longs, des albums qui le sont tout autant, et des compositions complexes mais qui ne perdent jamais leur sens de la mélodie. Porté depuis les débuts pour quatre membres indéboulonnables (Mike Portnoy à la batterie, James LaBrie au chant, John Myung à la basse et John Petrucci à la guitare), Dream Theater essaye tout le temps de se réinventer, quitte à jouer avec des groupes qui ne sont pas dans le Prog, comme Lynyrd Skynyrd ou Clutch. Quinzième album de la bande, A View From the Top of the World ne déroge pas à la règle.

Et cela se voit dès la playlist. Seulement sept morceaux, mais plus d’une heure dix de musique, ce qui fait une moyenne de dix minutes par morceau, ce qui est rare, et énorme. Mais on le sait, quand on se lance dans un album de Dream Theater, il faut s’armer de patience, et ne rien prévoir pendant plus d’une heure. Fidèle à leur image, les américains offrent, avec ce quinzième opus, une galette de qualité, qui va s’aventurer dans de nombreux sillons métalliques, tout en essayant de respirer un peu avec des élans assez eighties. Un choix assez malin, qui permet à chaque membre de bien s’exprimer, notamment le claviériste, qui va s’en donner à cœur joie. En atteste le premier morceau, The Alien, qui démarre fort, avec de gros riffs sauvages, avant de partir vers quelque chose de plus léger.

Tout du moins, en faisant des allers-retours dans des rythmiques différentes, mais qui ne perdront jamais l’auditeur. C’est d’ailleurs un immense tour de force du groupe, que de présenter un aussi long titre d’entrée, qui va montrer l’ambition de la formation. C’est à la fois épique, puissant, tout en lorgnant vers des phases qui évoquent Pink Floyd. Bref, un premier morceau parfait qui permet d’avoir envie de continuer. Answering the Call est un peu plus court (on dépasse à peine les sept minutes), mais il fait preuve d’une sacrée vitalité dans son début. Le groupe affiche de bons riffs assez agressifs, qui reviendront assez souvent, afin de donner plus lourdeur à l’ensemble. Si le clavier offre des nappes plus légères, les guitares permettent de bien enfoncer le clou et de montrer que Dream Theater est toujours en grande forme, offrant un Métal Progressif ciselé.

Invisible Monster, contrairement à ce que peut laisser penser son titre, est peut-être un peu moins virulent que les titres précédents. La violence est toute relative, puisque la rythmique est plus rapide ici, avec quelques jolis moments de bravoure. Cependant, le titre est moins lourd, et il épouse plus volontiers des moments plus légers avec un clavier omniprésent. Puis Sleeping Giant va débarquer. Durant plus de dix minutes, le groupe va montrer de quel bois il se chauffe quand il faut faire des morceaux à rallonge. Si le début n’est pas forcément rassurant, avec un riff qui met du temps à s’installer et un rythme un peu saccadé, le titre va évoluer pour devenir un gros « banger ». Comme à son habitude, le groupe virevolte avec ses musiciens, et tout un chacun impose sa patte pour donner un joli melting-pot.  

Transcending Time sera peut-être le titre le plus faible de l’album, dans le sens où il est plus léger, relativement joyeux, et s’insère de façon bizarre dans la playlist. Bien évidemment, il n’y a rien à dire sur la technique de tous les musiciens, qui sont impressionnants, mais il réside un clavier trop présent et trop aigu pour réellement convaincre. Heureusement, le chant de James LaBrie est incroyable. Awaken the Master va corriger le titre avec un riff ultra brutal qui donne immédiatement envie de se détacher la nuque. Le morceau est bien virulent et permet d’annoncer la dernière pièce maîtresse, LE titre de plus de vingt minutes, A View From the Top of the World. On va passer par tous les genres, toutes les étapes, et l’ensemble forme un conglomérat solide qui force le respect, en plus d’avoir une orchestration magistrale.

Au final, A View From the Top of the World, le dernier album en date de Dream Theater, est une solide réussite. L’album est à l’image du groupe depuis ses débuts, à savoir de longues compositions complexes et pourtant accessibles, avec des musiciens hors pair qui arrivent à ne jamais se voler la vedette. Bref, un quinzième album dont il ne faut pas se fier à la jaquette immonde, et qui recèle bien des pépites.

  • The Alien
  • Answering the Call
  • Invisible Monster
  • Sleeping Giant
  • Transcending Time
  • Awaken the Master
  • A View From the Top of the World

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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