Avis :
Au tout début des années 80, Lars Ulrich, le batteur de Metallica, s’essaye aux fûts dans un nouveau groupe qui s’essaye au Thrash, Metal Church. La sauce ne prend pas vraiment, le groupe sort un EP mais Lars s’en va pour voir si l’herbe est plus verte ailleurs, et il va trouver des copains en la présence de Kirk Hammett et consorts. Du côté de la formation de Metal Church, c’est une autre histoire. Kurdt Vanderhoof, le guitariste et leader du groupe, retourne chez lui à Aberdeen et rejoint un groupe déjà existant, Shrapnel. Sauf qu’au bout d’un moment, en changeant de chanteur, le groupe décide aussi de changer de nom et de s’appeler Metal Church. Un nouveau groupe de Heavy vient au monde alors, mais la légende ne s’arrête pas là. En effet, Metal Church, c’est une histoire complexe de rupture, de pause, de split et de reformation pour la plus grande joie des fans. La vraie période faste du groupe se situe entre 1983 et 1995, année où le groupe décide de se séparer. Mais trois ans après, la formation trouve des cassettes datant de 1986 et décide alors de se reformer pour sortir quatre nouveaux albums jusqu’en 2009, où une nouvelle pause s’impose. Mais encore une fois, trois ans plus tard, l’aventure reprend, et nous voilà aujourd’hui, en 2018 avec le douzième album du groupe, qui signe un joli retour aux sources.
Le skeud débute avec le titre éponyme de l’album, à savoir Damned if you Do. Démarrant avec des bruits de prières qui se rapprochent grandement de ce que l’on peut entendre dans des temples bouddhistes, le groupe lâche une petite bombe ultra efficace, avec ce qu’il faut de couplets incisifs, de refrains bien catchy et d’un solo qui démontre que le groupe en a encore sous la pédale. Simple mais efficace et surtout entêtant, Metal Church soigne son entrée. Et The Black Things vient confirmer ce bon sentiment. Plutôt violent et sombre, le titre ne laisse aucune place au hasard et en profite encore une fois pour placer un refrain qui rentre bien en tête. Le petit problème que l’on pourrait trouver sur ce morceau, c’est son rythme un peu mou du genou et qui manque parfois de moment. Certes, c’est bien fichu, mais ça manque un poil de hargne lors des couplets. By the Numbers va venir nous faire mentir question rythme, puisque entre une batterie en pleine forme lors de l’intro, les riffs des guitares sont incisifs et bien secs comme il faut. Le groupe fait preuve d’une efficacité redoutable avec ce titre, diabolique, aussi bien dans son ambiance que dans son refrain qui reste durant très longtemps en tête, au point de chanter en même temps que le chanteur au bout d’une seule et unique écoute. Mais la douche froide va venir avec Revolution Underway, qui n’a rien de révolutionnaire, bien au contraire. Mou, pas inspiré, lorgnant vers un Heavy vieillot qui manque de mordant, le groupe se plante sur ce morceau, inintéressant.
Pour attaquer la seconde moitié (puisque l’album n’est composé que de dix titres), Metal Church va faire parler la poudre. Guillotine est peut-être l’un des meilleurs morceaux de l’album. Démarrant comme un bon vieux Heavy des familles, les guitaristes vont lâcher un riff imparable, sec, sans basse autour, juste de la gratte à toute berzingue et ça donne vite une folle envie de headbanger dans tous les sens. Le titre ne s’arrête pas une seule seconde et montre que les vieux en ont encore sous le pied. Et Rot Away vient confirmer cette bonne sensation de prendre l’ascendant sur le Heavy sans idée. Le titre est pêchu, inspiré, voire même carrément plus violent que le reste de la l’album. C’est clair, net, précis et ça fait un taf d’enfer. Into the Fold va venir changer l’ambiance, mettant en avant une introduction plus brumeuse, pour ensuite fournir quelque chose d’assez classique, mais qui fonctionne du tonnerre de Dieu. Certes, il manque là aussi une pointe de risque, mais ça reste bien nerveux et fait avec le cœur. Monkey Finger nous sortira de la phase Heavy pour plonger en plein cœur dans un bon vieux Hard Rock des familles et le groupe maîtrise son sujet. Si c’est moins percutant que le reste, ça reste redoutable au niveau rythmique et refrain et cela permet de souffler un peu. Out of Balance sera un morceau qui soufflera le chaud et le froid au sein de l’album, et pourtant, sans que l’on s’en rende compte, on chantera le refrain quelques jours après l’écoute, preuve que le titre est efficace et bien entêtant. Enfin, The War Electric clôture cet album de façon un peu légère, avec un titre un poil thrash sur les bords, mais facile et qui demeure un peu feignasse sur la composition.
Au final, Damned if you Do, le dernier album en date de Metal Church, est un bon cru du groupe. S’il ne retrouve son ampleur des années 90, le groupe de Kurdt Vanderhoof prouve qu’il est encore vivant et qu’il a des choses à dire. Il est juste dommage que l’album propose trop de pistes un peu transparentes, qui manquent d’un petit quelque chose pour réellement se révéler. Bref, un album sympathique malgré tout, classique mais très efficace.
- Damned if you Do
- The Black Things
- By the Numbers
- Revolution Underway
- Guillotine
- Rot Away
- Into the Fold
- Monkey Finger
- Out of Balance
- The War Electric
Note : 14/20
Par AqME