novembre 9, 2024

Killbrain – The Chronicles of Satan

Avis :

Internet est devenu un outil indispensable pour les groupes de musique qui souhaitent se faire connaître à l’international. En effet, les maisons de disques sont de plus en plus frileuses sur certaines productions, et les plateformes telles que Bandcamp ou Amazon permettent à certains groupes de s’exprimer sans contrainte. Et si l’on trouve à boire et à manger, en fouillant avec assiduité, on trouve de belles choses, et des trucs parfois moins écoutables. Dernière trouvaille en date, Killbrain, un duo suédois qui officie dans un Death assez brutal, où la batterie est programmée, puisque les deux compères sont guitaristes, dont l’un pousse la chansonnette. Enfin, il est plus dans le growl qui prend de l’ampleur grâce à quelques modulations un peu pénibles. The Chronicles of Satan est dont le premier album de ce groupe, qui est trouvable uniquement via la plateforme Amazon.

Difficile alors de trouver plus d’informations sur le groupe, si ce n’est qu’il est formé par le guitariste Marko Kotilainen et par le guitariste/chanteur Chris Goldsmith, qui a appartenu à divers groupes comme Crawley, Full Strike ou encore Dreams Fall (tous inconnus au bataillon). Mais il n’empêche qu’il suffit d’un peu de Death et du mot Satan pour aiguiser un peu les curiosités et poser une oreille plus très chaste dessus. Et ça commence assez fort avec Rotten Corpse, qui délivre un gros riff bien sale, une batterie très rapide et un chant en growl qui ne s’arrête quasiment jamais. L’entrée en matière est brutale, mais elle reste plutôt bien fichue, avec une envie de prolonger l’expérience pour voir de quoi il en retourne. Néanmoins, mettons un petit bémol, la qualité d’enregistrement est assez mauvaise et on sent que c’est de l’autoproduction.

Mais c’est sans trop sourciller que l’on lance The Only One, et ça va être un peu la douche froide. Non pas que ce soit mauvais, loin de là, mais c’est ultra répétitif et très, très, lourd. Le riff s’impose dès le départ, et il ne s’arrête jamais. On n’aura aucune minute pour respirer, et le chant va dans ce sens, growlant sans aucun arrêt, surtout dans le refrain. Si le morceau avait une durée de deux/trois minutes, pourquoi pas, mais Killbrain tire jusqu’à avoisiner les cinq ! C’est bien trop long pour être efficace. Et cette scorie, on va la retrouver dans absolument tous les titres, poussant le bouchon jusqu’à une durée définitive de plus d’une heure d’écoute. Pour de l’autoproduction, et un premier album, c’est beaucoup trop. Et même si on peut supposer une grande générosité, les suédois en oublient l’efficacité et l’impact.

Un impact bien présent, mais pas dans le bon sens du terme. Speak Death, par exemple, semble être un copier/coller du titre précédent, sans aucune once de nuance. Il en va de même avec Blood to Rain, toujours sur le même rythme, même si là, il impose un riff un peu différent. Cependant, on reste sur quelque chose de très fatigant, et qui en plus, présente de vilaines ruptures dans les rythmes, comme s’il y avait eu des coupures en post-prod, à l’image d’un film surcuté. The Arrival essaye, au départ, de calmer le jeu en apportant un semblant de Nu-Métal dans le démarrage, mais le naturel revient vite au galop, et le groupe fracasse tout le monde avec un blast interminable et un riff qui veut tout saccager mais en oublie la finesse. Si c’est massif, on reste sur quelque chose d’assez basique et bas du front.

Par la suite, les choses ne vont pas forcément s’améliorer. Weak casse un peu la baraque et s’avère peut-être plus équilibré que le reste, mais rapidement, la sauce reprend avec une redondance qui finit par nous fatiguer. I am Death Kill est d’une bêtise sans faille, jouant uniquement sur quelques gimmicks à la gratte pour faire croire à un semblant de nouveauté. Puis I’m the Reason, ou No Escape, seront des titres ultra massifs, mais d’une platitude assez pénible. D’autant plus que là, on arrive à la seconde moitié de l’album, et on sent vraiment la répétitivité du truc. L’ensemble manque de nuance, d’ambiance, et on ne ressent pas forcément la venue du diable à travers cette musique. Il manque réellement une atmosphère plus sombre, plus dark, plus vénéneuse. Là, on est sur du brutal qui ne correspond pas forcément à l’image diabolique que l’on se fait de Satan.

Au final, The Chronicles of Satan, le premier album de Killbrain, a eu du mal à nous convaincre. Malgré un gros son bien puissant et massif, on reste dans une redondance qui devient vite éreintante, la faute à un chant sans nuance et des riffs ultra répétitifs, qui ne cherche pas forcément à proposer autre chose. De ce fait, ce premier album se fait décevant, tout en promettant un avenir intéressant, puisqu’il y a tout de même des choses à garder là-dedans.

  • Rotten Corpse
  • The Only One
  • Speak Death
  • Blood to Rain
  • The Arrival
  • Weak
  • I am Death Kill
  • I’m the Reason
  • No Escape
  • Killbrain
  • Believe
  • Rot
  • The Rooster (Bonus Track)

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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