octobre 14, 2025

Constancia – Brave New World

Avis :

Il est toujours compliqué de se faire remarquer quand on utilise la route abîmée du Métal et du Rock. Abîmé parce que c’est un genre qui peut fonctionner dans certains pays, comme l’Allemagne, les Etats-Unis ou les pays scandinaves, mais qui a du mal à s’exporter en France, et il faut faire preuve de persévérance quand on recherche de la nouveauté. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si certains groupes très connus décident de ne faire qu’une date en France (en règle générale à Paris) alors qu’ils en font cinq outre-Rhin. Bref, tout ça pour dire qu’il faut souvent fouiller les arcades du net pour découvrir des groupes qui ne demandent qu’à émerger. Et aujourd’hui, on s’arrête sur les suédois de Constancia, groupe de Heavy avec des éléments AOR, qui a signé depuis quelque temps chez Pride & Joy Music.

Brave New World est leur troisième album, et c’est le premier à sortir sur ce label, qui est plutôt spécialisé dans l’AOR, ou le Hard Rock mélodique, et ce n’est guère une surprise, puisqu’il y a des éléments de ce style dans cet album. Le groupe tourne autour de son seul membre d’origine, le claviériste Mikael Rosengren, et pour cet opus, la formation a recruté un nouveau chanteur en la présence de Pete Godfrey. Avec tous ces éléments en tête, on peut se lancer sur la playlist de cet effort, qui peut faire illusion, mais qui demeure très bateau, et manque cruellement d’originalité, ou tout du moins d’envie de nous percuter. Le premier titre est donc Brave New World, et il s’insinue dans une veine très typée années 70/80. On a tous les éléments d’un morceau de Hard Rock eighties, avec des riffs stéréotypés et une mélodie assez douce.

Le problème, c’est que le refrain n’est pas assez marqué, et surtout, les riffs sont assez transparents. Et que dire du clavier, assez nébuleux, mais qui manque réellement d’impact. Forget me Not fait un peu plus illusion sur son départ. Les riffs sont plus brutaux (avec parcimonie) et l’ensemble peut tenir la route, mais on reste quand même sur des sonorités assez rétrogrades, et qui manquent de punch et d’envie de nous secouer. Et le refrain est assez cliché. Le problème sera quasi similaire avec Blame it on Love, sauf qu’ici, on embrasse à pleine bouche le cliché des années 80, avec un Hard Rock mélodique sur l’amour. A la rigueur, le rythme est assez entrainant, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. Il manque vraiment de la lourdeur à l’ensemble pour se faire plus percutant, et plus marquant.

Synchronistic, malgré ses promesses de moments un peu plus Prog, n’arrive pas à nous tenir. Si la structure se veut un peu plus complexe que le reste, on demeure tout de même sur quelque chose de faiblard en termes d’efficacité. My Disease ira dans le même sens, avec en prime des paroles qui sont d’une niaiserie accablante. Si on pourrait retrouver des riffs un peu plus syncopés, ils demeurent très simples dans leur construction, et l’ensemble ennuie plus qu’autre chose. The Key, dans son ouverture, fait la promesse d’un moment plus Prog, avec une longue construction. Malheureusement, il n’en sera rien, et on va vite se perdre dans un truc de mauvais goût, qui rappelle de nombreux groupes autoproduits qui n’arrivent pas à se sortir de la mouise à cause d’une musique dépassée. Il est incroyable de se dire que cela est sorti en 2021, et non pas en 1986…

Titanium s’en sort un peu plus que le reste. On est dans du Heavy pure souche, avec un superbe solo qui permet de montrer la technicité des musicos. L’ensemble tient la route, le refrain reste en tête, et c’est tout ce que l’on demande au groupe qui, pour une fois, se donne clairement les moyens de faire quelque chose de bien. Stand Your Ground est un morceau relativement transparent, qui n’appuie pas assez ses guitares. Stronger sera un titre un peu plus sympathique, notamment parce qu’il lorgne vers le Power de façon maline. Il est suivi de We are Unbreakable, un morceau Heavy qui permet de voir le talent du groupe, qui sait tout de même y faire. Enfin, Open Your Heart clôture l’album de façon étrange, avec un début au clavier qui laisse songeur, mais la suite est plutôt cool sans être mirobolante.

Au final, Brave New World, le troisième album de Constancia, demeure un effort à réserver aux fans de AOR, qui apprécient aussi les phases un peu plus Heavy. Le problème avec ce genre de production, c’est que ça semble avoir des années de retard, et rien ne vient nous donner envie de bouger la nuque, voire le corps en entier, ni même de chanter à tue-tête. Il en résulte un album assez transparent, et qui manque de percussion pour mieux s’encrer dans nos têtes.

  • Brave New World
  • Forget me Not
  • Blame it on Love
  • Synchronistic
  • My Disease
  • The Key
  • Titanium
  • Stand Your Ground
  • Stronger
  • We are Unbreakable
  • Open Your Heart

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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