mai 18, 2024

Accept – Humanoid

Avis :

Pilier du Heavy allemand, cela fait maintenant plus de quarante qu’Accept roule sa bosse dans le monde du métal. Avec des albums qui sont rentrés dans la légende avec Balls to the Wall, notamment, les teutons ont connu des jours plus rudes, mais depuis leur reformation en 2009, les allemands semblent en pleine forme, et leurs derniers albums étaient de belles réussites, à l’image de The Rise of Chaos ou encore Too Mean to Die. En cette année 2024, où des Saxon et Judas Priest ont sorti des skeuds impressionnants, qu’en est-il d’Accept, qui ne compte plus qu’un seul membre d’origine, à savoir le guitariste Wolf Hoffmann, mais dont le line-up est stable depuis 2019 ? La réponse sera assez claire, on est sur un album plutôt plaisant, toujours dynamique, mais qui pêche par manque d’originalité et souffre de la comparaison avec ses aînés.

Les deux premiers morceaux sont relativement efficaces. Diving into Sin est un titre très plaisant, qui utilise des mélodies orientales pour trouver une belle identité. C’est nerveux, c’est heavy, et la construction est assez claire, avec une écriture basique, ainsi qu’un joli solo au milieu. Ensuite, avec Humanoid, le groupe continue son petit bonhomme de chemin, en arguant en plus un thème qui va devenir récurrent, le transhumanisme et la peur qu’un jour, les intelligences artificielles prennent le pas sur l’homme. Rien de bien neuf, mais le groupe essaye de faire les choses bien, et utilise alors sa musique Heavy pour marquer les esprits. Avec Frankenstein, on reste un peu dans le même moule, mais c’est là que l’on va voir le rapprochement très fort avec AC/DC, qui semble être un modèle pour le groupe, et plus particulièrement le chanteur, Mark Tornillo.

La voix nasillarde, les petites saillies vocales, tout y est pour faire de l’appel du pied aux fans du groupe australien. Est-ce un mal ? Pas forcément, mais on perd un peu de l’identité du groupe allemand. Man Up est là pour en attester. Beaucoup plus Hard Rock que le reste, on est sur un titre sympathique et au refrain marquant, mais qui ressemble énormément (trop ?) à un morceau qu’aurait pu faire AC/DC. Heureusement, la sauce reprend avec The Reckoning, mais on va trouver une autre scorie propre à cet album, un côté un peu redondant, un peu facile. C’est-à-dire que si on retrouve des riffs incisifs et une forte envie de faire bouger les foules, on est sur un Heavy qui s’essouffle un peu et manque d’épaisseur. Une chose que l’on retrouve avec Nobody Gets Out Alive, où le groupe sort sa même structure musicale jusqu’à la lie.

Alors, bien évidemment, tous ces titres sont bons. D’un point de vue technique, c’est remarquable, et on ne peut nier les qualités de tous les musiciens. Cependant, on reste sur un Accept un peu timide, et qui a moins la verve que sur les efforts précédents. On sera même surpris d’avoir une sorte de ballade avec Ravages of Time, qui demeure un morceau sympathique (voire surprenant), mais qui, finalement, manque de gniaque et d’émotion. On peut clairement dire qu’il s’agit d’un morceau transparent, qui marque juste par sa rupture rythmique avec le reste de la playlist. Unbreakable tente de rehausser le niveau, mais ça reste assez timide, ou tout du moins téléphoné, avec un refrain fédérateur grâce aux back-ups, mais qui manque, là-aussi, d’originalité. C’est dommage quand on voit la qualité des albums précédents et l’énergie qui s’en dégage, que l’on ne retrouve qu’à moitié ici.

Les trois derniers titres seront aussi sympathiques et agréables. Si Mind Games peut étonner par ses couplets bien trop gentils, il détient un refrain plutôt réussi qui rendre immédiatement en tête. On sera plus enthousiaste sur Straight Up Jack, même si les similitudes avec AC/DC deviennent très fortes, de la rythmique à la voix. Mais qui peut renier sur un bon vieux Hard Rock qui sent le cuir et la sueur. Enfin, Accept propose Southside of Hell, et on revient à un groupe qui trouve la forme et l’enthousiasme. Le morceau est puissant, bien construit, et il détient un sacré refrain que l’on va se surprendre à chanter au bout d’une paire d’écoute. Non seulement on renoue avec un Accept nerveux et pleine de ferveur, mais en plus de cela, le titre rehausse tout l’intérêt de l’album.

Au final, Humanoid, le dernier album en date d’Accept, souffle le chaud et le froid, surtout si on le compare aux dernières propositions, et pire encore si on fait référence aux albums des années 80. Mais, malgré un manque d’innovation et d’énergie, il s’agit d’un skeud qui demeure hautement sympathique, qui fera certainement bouger les foules lors des concerts, et contentera sûrement les fans qui font preuve d’un peu d’indulgence.

  • Diving into Sin
  • Humanoid
  • Frankestein
  • Man Up
  • The Reckoning
  • Nobody Gets Out Alive
  • Ravages of Time
  • Unbreakable
  • Mind Games
  • Straight Up Jack
  • Southside of Hell

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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