octobre 26, 2025

Soulfly – Chama

Avis :

Après s’être fait gentiment virer de chez Sepultura en 1997, Max Cavalera décide de créer un groupe concept où il serait seul maître à bord, et changerait de musiciens à chaque nouvel album. Soulfly voit alors le jour en 1998 via un album éponyme, et malgré de nombreux projets annexes, le chanteur/guitariste nous balance de façon régulière des skeuds avec ce groupe concept. Tout d’abord vu comme un groupe de Nu-métal dans les années 2000, car c’était à la mode, Soulfly s’est ensuite tourné vers le Thrash/Groove, nouant des connexions très minces avec Sepultura, notamment en ce qui concerne l’ajout de sonorités tribales. Vingt-sept ans plus tard, le feu sacré de Max Cavalera est toujours là, et il nous balance alors Chama, un treizième album très court, pris sur le vif, et qui doit beaucoup aux influences Punk de son frontman.

Qu’on se le dise, Chama ne sera pas l’album de l’année. Certes, on est sur un musicien de légende, qui ouvre parfois trop sa bouche, mais qui possède un charisme certain, mais cet effort ne réinvente rien, ou tout du moins manque cruellement d’ambition. Dépassant à peine les trente-deux minutes, ce nouvel album reste dans des ornières assez profondes, où Max Cavalera semble à l’aise, jouant encore et toujours avec des tambours tribaux et des titres courts et sauvages. Maintenant, on peut se poser une question : un album doit-il tout le temps être original ? Un groupe doit-il constamment se renouveler et prendre des risques ? La réponse est non, mais on peut y apporter quelques nuances, notamment quand ça fait plusieurs albums que le groupe tourne en rond. Et c’est un peu le cas ici, même si on passe un agréable moment.

Le premier morceau peut se voir comme une introduction. Indigenous Inquisition mélange une ambiance lugubre avec des percussions tribales, tout en s’amusant avec un riff lourd et puissant. Point de chant ici, et on a l’impression d’être sur la pochette de l’album, avec un type qui tape sur des bidons, autour d’un feu. Bref, le démarrage est plutôt sympathique. Puis Storm the Gates va venir nous secouer un peu les puces. Ne dépassant pas les trois minutes, le morceau est percutant, lourd et sans aucune concession. Les riffs sont sursaturés et l’ensemble est très massif. De plus, le chant semble provenir d’assez loin, offrant une sensation de réquisitoire lors d’une manif. Cela donne plus de poids aux paroles, réellement engagées. Puis Nihilist va venir compléter cette première trilogie, où les titres sont courts, très efficaces, et ne font pas dans la dentelle.

Malgré le côté très vif de ces trois premiers titres, on se rend vite compte que le groupe reste un petit peu sur ses acquis. Et No Pain = No Power continue sur cette ligne de conduite, tout en essayant de durer bien plus longtemps. Ici, le titre revient à des sonorités sauvages et tribales, et si parfois, on a l’impression que c’est un beau bordel, l’ensemble reste assez cohérent. On y ressent la touche Fear Factory, et cela n’est pas un hasard, puisque Dino Cazarès a participé au projet. En parlant de bordel, ce sera aussi le cas sur le sanguin Ghenna, titre qui ne dépasse pas les deux minutes, n’a pas de refrain, et se veut juste un cri du cœur. C’est déroutant, mais cela représente bien la physionomie de l’album, qui se veut virulent et très brut dans sa manière d’écrire et de construire les morceaux.

Black Hole Scum revient à quelque chose de plus structuré, de plus simple dans sa démarche. On a toujours les riffs agressifs, la voix si criée, et si le tout n’est pas forcément surprenant, il reste diablement efficace. Tout comme Favela/Dystopia qui va droit au but et ne laisse que peu de répit. Un morceau qui tient à cœur au chanteur, racontant alors son Brésil natal. Avec Always Was, Always Will Be…, le groupe se repose un peu sur ses acquis. On aurait espéré un morceau un peu calme et nostalgique, mais il n’en sera rien. C’est surtout avec Soulfly XIII que Cavalera surprend, avec un titre instrumental qui se veut touchant et mélancolique. Le mélange des sonorités est très intéressant, et le morceau se révèle plaisant à plus d’un titre. Enfin, Chama clôture l’album avec une grosse nervosité, et une densité qui force le respect.

Au final, Chama, le dernier album de Soulfly, est un skeud plaisant et très puissant. En faisant quelque chose de plus vif et de plus irréfléchi, Max Cavalera propose un cri du cœur qui se veut percutant et sans concession. Mais si on a un effort concentré et très massé, on reste tout de même sur un album qui ne réserve que peu de surprises, et qui a du mal à se sortir d’un carcan un peu fainéant. Bref, il s’agit-là d’un opus agréable, mais loin d’être le meilleur de son auteur…

  • Indigenous Inquisition
  • Strom the Gates
  • Nihilist
  • No Pain = No Power
  • Ghenna
  • Black Hole Scum
  • Favela/Dystopia
  • Always was, Always Will Be…
  • Soulfly XIII
  • Chama

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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