décembre 10, 2025

Fabula Fantasia

Auteur : Tony Valente

Editeur : Ankama

Genre : Shonen

Résumé :

Bien avant l’apogée de l’Inquisition, la découverte d’objets enchantés créés par le petit peuple change la face du monde : chaque problème trouve sa solution dans un de ces précieux objets magiques. Mais à quel prix ?
Le peuple ne s’en remet plus qu’aux exploits accomplis par les porteurs d’objets magiques, le dépouillant de toute capacité à agir par lui-même.
Bard, un modeste enfant de paysan, sait à quel point la magie peut être pernicieuse.
Pour lui, le salut ne peut emprunter qu’une seule voie : annihiler la magie et…

Avis :

L’univers du shonen est peuplé de mangas de toutes sortes qui ont tendance à durer des plombes. Si on connait tous les Naruto, Bleach et autres One Piece, il existe toute une flopée d’autres titres qui viennent enrichir un genre destiné à un public masculin plutôt jeune. Et bien évidemment, il existe aussi une branche française. Deuxième pays qui lit le plus de mangas après le Japon, il était obligé que des lecteurs deviennent alors des mangakas avec la langue de Molière. Parmi les plus connus, avec la série française la plus dense (et le nombre de tomes le plus important pour une série française), Tony Valente se pose comme une évidence. Avec Radiant, il pose les bases d’un univers riche et original, qui coche parfaitement toutes les cases du shonen classique. Un univers tellement dense qu’aujourd’hui, l’auteur décline ça en spin-off.

Il y a quelques mois, nous avions eu droit à Cyfandir Chronicles. Un premier tome assez sympathique, dont il n’est pas obligé de connaître la série mère pour en comprendre les enjeux. Il en va de même avec Fabula Fantasia. Si l’action prend place dans l’univers de Radiant, et qu’il y a beaucoup de références autour de celui-ci, cela n’empêche pas de bien comprendre ce qu’il se passe dans cette histoire. Ici, on va suivre un jeune guerrier qui n’a pas de pouvoirs magiques, mais qui possède un petit familier qui lui file des potions, lui octroyant alors des pouvoirs passagers. Dès le début, on nous explique qu’il veut détruire toutes les reliques magiques de son monde, car pour lui, la magie est ce qui fait du tort aux humains. Bien évidemment, cela a un rapport à son passé, qui sera évoqué de façon ponctuelle.

Il faut voir ce premier tome comme une introduction. C’est-à-dire que les informations sur le héros arriveront de façon spasmodique, et que pour poser son intrigue, la première histoire fait office de présentation. Nous sommes dans un univers médiéval fantastique, et les humains se battent pour avoir des reliques octroyant des pouvoirs magiques. Dans ces premiers chapitres, un tournoi de chevalier est organisé pour récupérer un fourreau de féauté, une épée magique, qui permet d’asservir tous ceux qu’elle blesse. On apprend, par la force des choses, que notre héros peut changer de dimension pour aller dans celle des contes, et donc détruire l’objet, incassable dans son propre monde. Seulement, les personnages de la vraie vie deviennent des personnages de conte, avec des pouvoirs, et plus les gens, dans la vraie vie, pensent que le personnage est fort, plus ses pouvoirs sont puissants dans l’autre monde.

Un concept très intéressant qui joue alors sur les croyances, et sur le fait que pour réussir sa mission, il va falloir véhiculer de fausses idées afin d’amoindrir les pouvoirs dans le monde magique. Ce qui pourrait paraître compliqué entre ces lignes est en fait très simple, et l’ensemble est raconté au sein d’une action savamment orchestrée, qui permet aussi de présenter des personnages secondaires. On ne s’ennuie pas à la lecture, et on voit toutes les influences de Tony Valente, qui a bu être biberonné aux shonen depuis son plus jeune âge. Et c’est peut-être là le plus gros défaut de ce premier tome. Malgré une action débridée et un univers intéressant, on reste dans quelque chose qui semble déjà vu et connu, avec un héros au passé nébuleux, et de l’action sur toutes les cases. On est clairement dans un shonen stéréotypé.

Alors oui, c’est plutôt bien dessiné, mais là aussi, il y a quelques petites choses qui peuvent déranger. Le style est très calibré, et dans la grande messe des shonen modernes, il n’y a pas beaucoup de personnalité dans les designs. L’univers est riche et intéressant, l’idée est novatrice, mais d’un point de vue graphique, rien ne vient nous changer des My Hero Academia et consorts. De plus, le découpage est parfois très petit. Cela dynamise l’action, certes, mais on sent que cette histoire aurait peut-être méritée un format plus grand, plus aéré. Enfin, et là, rien à voir avec les dessins, mais même si on peut lire ça de façon indépendante par rapport à Radiant, on sent que c’est relié via un vocabulaire précis, et un univers qui est régi par des patronymes que l’on ne comprend pas trop.

Au final, Fabula Fantasia est un manga relativement agréable à lire, avec une histoire plutôt sympathique, et un concept original qui fait la part belle aux croyances et aux contes. C’est dynamique, la révélation du héros est dans l’air du temps, et on ne s’ennuie jamais, ce qui est plutôt bon signe. Il est juste dommage que d’un point de vue design, on reste sur quelque chose de très calibré et balisé, et malgré toutes les bonnes intentions de Tony Valente, il faut aussi connaître un petit peu Radiant pour vraiment se plonger corps et âme dans cette histoire.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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