Avis :
Qu’on le nomme Slim Shady, Marshall Mathers ou encore Eminem, tout le monde connait ce rappeur qui fait partie des recordmen en termes de vente d’album. Pour beaucoup de personnes, il doit son succès grâce à sa couleur de peau. En effet, un banc au milieu des rappeurs noirs, ça marque de suite. Mais c’est sans compter sur le talent à l’état pur. Et pourtant, Eminem a pas mal galéré dans le milieu du rap et de la musique. Il sort son premier album en 1996 sous le titre Infinite. Malheureusement pour lui, le skeud est un échec commercial et critique. Il revient alors en 1999 avec The Slim Shady LP, premier album sur le label de Dr Dre. C’est avec cet album qu’il va connaître la notoriété, raflant en plus un Grammy Award pour le meilleur album rap de l’année. Chose qu’il réitérera avec ses deux albums suivant, The Marshall Mathers LP et The Eminem Show. Par la suite, tous ses autres albums connaîtront un immense succès, propulsant Eminem comme l’un des plus grands vendeurs de disques au monde. Alors âgé aujourd’hui de 41 ans, le rappeur blanc revient avec un nouvel album en novembre 2013, et il prouve une fois de plus que malgré son âge, il a toujours la hargne et la volonté de faire quelque chose de qualité. L’occasion pour nous de revenir sur The Marshall Mathers LP 2.
Si on s’attarde rapidement sur l’album en lui-même, on remarquera que le rappeur a dû être inspiré car le skeud compte pas moins de 16 titres et 5 autres titres pour la version deluxe. On sait que l’on en aura pour notre argent, mais quantité ne rime pas souvent avec qualité. Et le début de l’album est très décevant. Bad Guy est un titre hyper classique, avec refrain à base de femmes féminines et les accompagnements sont très faibles et peu variés. D’autant plus que le titre est très long, dépassant les sept minutes. Heureusement que la fin rattrape un peu le titre avec quelque chose de plus hargneux et qui fait écho à l’un de ses morceaux phares avec Stan. Le deuxième titre n’est que bruitage et ne sert pas à grand-chose, hormis donner une fin à la première chanson. Rhyme or Reason rattrape un peu le titre précédent, tout en gardant une longueur assez pénible et un accompagnement peu travaillé. Néanmoins, on pourra apprécier la ligne de basse. Mais le début n’est pas le seul point faible du skeud puisque d’autres morceaux égrenant l’album sont bien moins forts que les autres titres. On peut citer Brainless qui n’est pas vraiment marquant car beaucoup trop classique malgré son piano lancinant ou encore Headlights en featuring avec Nate Ruess qui est assez molle et pue intéressante dans son fond. Au niveau des titres peu marquants, on peut aussi citer Evil Twin qui clôt l’album et qui reste de facture trop classique pour accrocher l’oreille et seuls les fans de rap trouveront leur bonheur.
Mais l’album n’est pas qu’une succession de morceaux ratés, loin de là ! En effet, dans son ensemble, l’album est vraiment bien construit et comporte des pièces très intéressantes. Le rappeur va profiter de son âge et de son expérience pour se frotter à différents styles et ça fait un bien fou d’écouter un rappeur un peu ouvert d’esprit. Ainsi, So Much Better utilise un rythme scandé pour mettre en avant des paroles ultra violentes et ça marche car le titre rentre très rapidement en tête. Mais le plus intéressant revient aux titres un peu plus commerciaux qui ont le bon gout d’utiliser des guitares électriques saturées, à la manière d’un bon gros hard rock pour fournir une énergie très positive. On pense bien évidemment à Survival, mais aussi Berzerk, morceau très puissant à l’image d’Eminem. A côté de cela, on va avoir des titres qui vont chercher vers la pop cool à la limite du reggae Love Game et So Far, deux morceaux très surprenants mais qui fonctionnent relativement bien. Bien entendu, le rappeur n’oublie pas ses origines et présente des titres au flow ravageur avec Rap God ou encore Hole. Enfin, on peut citer le très étrange Stronger Than I Was où Eminem s’essaye à la chanson et livre un titre doux et efficace. On râlera par contre l’aspect ultra commercial de The Monster avec Rihanna qui n’est vraiment pas terrible.
Au final, The Marshall Mathers LP 2 n’est pas un mauvais album, bien au contraire, il s’agit d’un album complet où le rappeur s’essaye à différents genres et styles. Si le skeud n’est pas exempt de défauts et possède un fort aspect commercial, il reste plutôt plaisant et montre l’ouverture d’esprit d’Eminem. Il serait peut-être temps que les rappeurs français en prennent de la graine !
- Bad Guy
- Parking Lot (Skit)
- Rhyme or Reason
- So Much Better
- Survival
- Legacy
- Hole feat Skylar Grey
- Berzerk
- Rap God
- Brainless
- Stronger Than I Was
- The Monster feat Rihanna
- So Far
- Love Game feat Kendrick Lamar
- Headlights feat Nate Ruess
- Evil Twin
Note : 14/20
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Par AqME