décembre 13, 2024

Joe Bonamassa – Different Shades of Blue – L’Enfant Prodige

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Avis :

On a toujours tendance à le dire, mais suivant dans lequel on évolue enfant, notre avenir est plus ou moins tracé, ou tout du moins dirigé. Pour souligner ces faits, il suffit de regarder le nombre impressionnant de fils et fille de dans le milieu du cinéma, que ce soit derrière ou devant la caméra. C’est la même chose en musique. Si on entend moins les fils ou fille de s’exprimer, il ne faut pas oublier que M est le fils de Louis Chedid ou qu’Izia est la fille de Jacques Higelin, sans oublier la famille Dutronc. Pour le bluesman Joe Bonamassa, c’est encore autre chose. Il a évolué dans le domaine de la musique grâce à son père, qui n’était pas musicien, mais vendeur dans un magasin de guitares. Du coup, dès l’âge de 4 ans, le jeune Joe Bonamassa apprend la guitare et va faire des rencontres décisives. A l’âge de 11 ans, il apprend le blues et le jazz et va même faire la première partie de BB King, qui voit en lui un jeune prodige. Il n’en fallait pas plus pour que le jeune guitariste se fasse remarquer et commence une belle carrière au sein de différents groupes (Black Country Communion, Bloodline). Mais comme tout un chacun, l’homme a envie de faire une carrière solo et c’est en 2000 qu’il tente une aventure solo. Qui ne s’arrêtera plus, jusqu’à ce dernier album en date, Different Shades of Blue, un meltin pot de ce qu’il sait faire le mieux, un blues rock incisif avec quelques incursions jazzy fort intéressantes.

Le skeud débute par une intro assez pêchue, Hey Baby (New Rising Sun), qui annonce très clairement la couleur, Joe Bonamassa fait du blues rock, celui qui est un peu plus rapide que le classique et qui n’hésite à aborder des riffs plus agressifs. Et le deuxième morceau sera là pour confirmer cette sensation, puisque Oh Beautiful ! commence tendrement, faisant éclater le timbre bluesy du chanteur guitariste, pour arpenter ensuite celui du riff incisif et nerveux. Jusqu’à aborder une phase plus psychédélique en son milieu qui va monter progressivement en solo de gratte stratosphérique et clavier pour accompagner. Autant dire que ce titre est l’une des grandes réussites de cet album, qui a tout de même du mal à se sortir du carcan qu’il s’impose. C’est-à-dire que même si c’est bien produit, d’une technicité incroyable, le musicien a du mal à faire autre chose. Des titres rapides comme Living on the Moon et sa rythmique purement blues ou encore Heartache Follows When I Go prouvent cette impression de renfermement sur un style qu’il maîtrise à la perfection mais dont il a bien du mal à s’affranchir pour tenter des incursions peut-être plus jazz, plus gospel ou encore plus hard. Alors certes, c’est chercher la petite bête, puisque Joe Bonamassa est un artiste hors-pair et que les onze titres sont taillés au cordeau, montrant une réussite de tous les instants, mais il manque un petit grain de folie.

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Grain que l’on peut retrouver sur certaines compositions qui sortent le musicien de sa zone de confort. A titre d’exemple, on peut citer So, What Would I Do, qui résonne plus comme un piano bar aux accents bluesy avec une guitare en accompagnement et en solo lors de la rupture. Le titre est un slow totalement assumé, qui fonctionne à 100% et qui démontre l’étalage talentueux du compositeur. Entre crooner et bluesman, Joe Bonamassa montre qu’il sait tout faire et c’est dommage qu’il n’y ait pas plus de titres plus osés comme celui-ci. On peut aussi voir dans Trouble Town quelques consonances jazz, voire funk, pour un titre diablement efficace faisant appel aux trompettes pour rajouter du peps au même titre que Love Ain’t a Love Song. Enfin, on se réjouira d’entendre un titre plus commercial, plus accessible pour les néophytes avec Different Shades of Blue, titre éponyme de l’album. Le morceau, à son début, pourrait être qualifié de titre plutôt purement rock, à la manière d’un Joe Cocker ou d’un Bruce Springsteen, mais le chanteur va vite se démarquer en proposant une ballade touchante qui aura tout de même son aura de blues pour parfaire un titre beau et sincère au refrain entêtant.

Au final, Different Shades of Blue, le dernier album de Joe Bonamassa, est une belle réussite, même si l’on sent poindre une volonté de rester dans un registre réconfortant pour l’artiste. Cependant, l’album est magnifiquement produit et les morceaux s’enchainent sans temps mort avec une technicité effroyable qui montre que le jeune prodige dont BB King avait fait tant d’éloges est toujours bien présent sur la scène blues.

  1. Hey Baby (New Rising Sun)
  2. Oh Beautiful!
  3. Love Ain’t a Love Song
  4. Living on the Moon
  5. Heartache Follows Wherever I Go
  6. Never Give All Your Heart
  7. I Gave Up Everything For You, ‘Cept the Blues
  8. Different Shades of Blue
  9. Get Back My Tomorrow
  10. Trouble Town
  11. So, What Would I Do

Note: 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Z3_GOk36JD0[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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