Titre Original : The Covenant
De : Renny Harlin
Avec Sebastian Stan, Taylor Kitsch, Steven Strait, Laura Ramsey
Année : 2006
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique
Résumé :
Alors que la fête étudiante du lycée Spenser bat son plein, Caleb et ses trois amis ont d’autres loisirs. Descendants des familles qui fondèrent la ville à l’époque des sorcières de Salem, ils expérimentent les pouvoirs magiques dont ils ont hérité en secret. Lorsque, au petit matin, on découvre le corps d’un étudiant ayant succombé à ce qui semble être une overdose, Caleb et ses comparses sont immédiatement soupçonnés d’y être pour quelque chose. Sarah Wenham, une nouvelle venue, a encore plus de mal à s’intégrer. Elle a en outre l’impression constante que quelqu’un ou quelque chose l’espionne.Plus que jamais, Caleb et ses amis doivent être sur leurs gardes et protéger le secret ancestral qui les lie. Tous savent que chaque utilisation de leurs fascinants pouvoirs les fait vieillir prématurément. L’arrivée d’un nouveau, Chase Collins, va tout remettre en cause…
Avis :
La magie. Voilà un sujet plus que passionnant et ont le cinéma a su profiter et profite encore. Il faut dire que si le cinéma fait rêver, la magie lui apporte un supplément indéniable et permet de prolonger le rêve. Qui n’a jamais rêvé de voler ? Qui n’a jamais rêvé de lancer des boules d’énergie ? Ainsi, depuis des lustres le cinéma s’est vu doté de pouvoirs magiques. De Harry Potter en passant par Fantasia ou l’Apprenti Sorcier, de Insaisissables au Prestige pour être plus terre à terre, les films sur le sujet ne manquent pas et certains demeurent plus intéressants que d’autres, grâce à un fond plus politique ou poétique. Cependant, il s’est passé quelque chose après Harry Potter. La magie est devenue lisse, se sentant presque exclusivement réservée aux enfants ou aux jeunes adolescents. Fort heureusement, Renny Harlin est passé par là… ou pas.
Ayant connu son heure de gloire en 1990 grâce à deux films, Les Aventures de Ford Fairlane et surtout 58 Minutes Pour Vivre, le deuxième volet de la saga Die Hard, le réalisateur d’origine finlandaise a sabordé sa carrière avec des films médiocres et mal foutus. Quid de Peur Bleue, Driven ou plus récemment La Légende d’Hercule ? Il n’en fallait pas plus pour partir avec un a priori négatif sur Le Pacte du Sang, film sorti en 2006 et qui met en scène plusieurs comédiens devenus aujourd’hui des valeurs sûres. Prenant comme substrat la magie et une confrérie de cinq familles se donnant des pouvoirs de père en fils, le film va tourner autour d’une vengeance prévisible et sans saveur, lorgnant très souvent vers le film gay de mauvais goût.
Le premier problème de ce film vient de son histoire en elle-même. Voulant parler d’une confrérie familiale avec un lourd pouvoir, Renny Harlin n’arrive pas à poser un fond solide. C’est-à-dire qu’il manque vraiment la critique de quelque chose pour souder l’ensemble. Ici, nous sommes face à quatre jeunes qui doivent utiliser leur pouvoir avec parcimonie sous peine de vieillir plus vite. En ce sens, l’idée est plutôt bonne, mais rien ne va pousser la réflexion au-delà, avec l’abus de pouvoir, la soif d’utiliser la magie pour arriver à ses fins. Il y a bien un personnage tenté, mais il va vite se canaliser et manque clairement de background. Du coup, l’attachement aux personnages est impossible et on ne ressentira aucune empathie pour qui que ce soit. Et encore moins pour les deux jeunes filles, charmantes au demeurant, qui accompagnent les quatre personnages principaux, mais qui ne sont que des potiches ou des appâts. Et tout réside dans ces relations établies qui ne tiennent pas vraiment et qui ne sont pas suffisamment travaillées. D’ailleurs, un début de relation est entamé entre le héros et sa mère, mais cela ne dure que quelques secondes et n’aboutit pas à un développement intéressant.
Quant à la direction des acteurs, elle est calamiteuse. C’est bien simple, on a la sensation d’être devant un film de David DeCoteau, réalisateur gay aimant faire des histoires pseudo horrifiques sur des confréries de garçons en slip kangourou. Sauf que Renny Harlin n’annonce pas la couleur au départ et trompe le spectateur en promettant un film fantastique avec une pointe d’horreur dedans. On aura droit à des plans ridicules, comme un petit travelling où l’on peut voir deux garçons en maillot très court marchant le long d’une piscine ou encore des moments kitschs, comme cette introduction où les garçons sautent d’une falaise sous une pleine lune dont le réalisateur ne cherche même pas à la rendre réaliste. Cela pose un certain problème de crédibilité et surtout, on voit que Renny Harlin cherche surtout le plan tape à l’œil sans pour autant soigner son histoire. Cela sera d’autant plus vrai sur le final, un face à face ridicule qui fera plus penser à Dragonball Evolution qu’à Charmed. Clipesque et sans idée, le réalisateur s’est clairement fourvoyé en s’inspirant de teen movies aussi lisses qu’imbuvables.
Mais ce n’est pas tout. Le film ne va jamais trouver un bon équilibre entre les genres qu’il brasse. Voulant faire du fantastique et par moments de l’horreur, le métrage ne suscitera aucune émotion. Les moments de peur sont d’une linéarité incroyable et les réactions des personnages vont à contre-courant de la logique même. Sans compter sur des effets spéciaux médiocres qui ne rendent pas pour autant le film intéressant. Ce déséquilibre progressif va faire que le film ne suscitera aucune émotion et perdra de l’intérêt au fur et à mesure de son déroulement.
Au final, Le Pacte du Sang est un film très gênant. Si son rythme reste soutenu, il n’y a clairement rien à sauver de ce bousin qui essaye de faire du putassier pour se sauver d’une absence de fond et d’envie de faire quelque chose de percutant. Renny Harlin prouve encore une fois qu’il ne possède que peu de talent et qu’il ne le met pas au service de bons films, préférant suivre une ligne directrice facile, sustenter des fans peu demandeurs et jeunes, afin de trouver un peu de réconfort. Manque de pot, tout le monde regarde des films et la majorité cherche autre chose que du lisse, du sage et du pectoral.
Note : 04/20
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Par AqME