mars 28, 2024

Docteur Frankenstein – L’Antre de la Folie

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Titre Original : Victor Frankenstein

De : Paul McGuigan

Avec James McAvoy, Daniel Radcliffe, Jessica Brown Findlay, Bronson Webb

Année: 2015

Pays: Etats-Unis

Genre: Fantastique

Résumé:

Le scientifique aux méthodes radicales Victor Frankenstein et son tout aussi brillant protégé Igor Strausman partagent une vision noble : celle d’aider l’humanité à travers leurs recherches innovantes sur l’immortalité. Mais les expériences de Victor vont trop loin, et son obsession engendre de terrifiantes conséquences. Seul Igor peut ramener son ami à la raison et le sauver de sa création monstrueuse.

Avis:

1818, une jeune femme de vingt et un ans, Mary Shelley, vient tout juste de sortir un roman, « Frankenstein ou le Prométhée moderne« . Elle ne le sait pas et ne le sera jamais, mais son personnage de savant fou, et surtout le « monstre » qu’il va créer, vont devenir les figures les plus célèbres de la littérature, pour s’imposer même dans la pop culture en général. Très vite, le cinéma s’empare du fabuleux monstre de Frankenstein. Dès 1910, J. Searle Dawley en fera un court-métrage et depuis, l’on ne compte plus les adaptations et les déviances que les différents cinéastes passionnés par l’histoire vont apporter.

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Igor Strausman n’était qu’un bossu sans nom, maltraité dans un cirque, qui en dehors de la scène se passionne pour l’anatomie humaine. Un soir, après un accident, il fait la connaissance d’un homme énigmatique, Victor Frankenstein. D’emblée, Frankenstein voit en lui un scientifique plus qu’un vulgaire bossu. Il l’aide alors à s’échapper du cirque. Frankenstein nourrit un projet et les dons d’Igor pour la médecine vont se révéler être un atout. Ensemble, ils vont essayer de conjurer la mort.

Je suis assez partagé sur ce « Frankenstein » cru 2015. Dans son cahier des charges, Paul McGuigan (« Push » ou « Slevin« ) réalise un film tout ce qu’il y a de plus basique, mais qui restera efficace, à condition de n’être pas trop exigeant. L’idée au départ est bonne et se vaut au cinéma. Alors qu’il aurait pu être facile de suivre le parcours du scientifique fou, le réalisateur a décidé d’adapter le point de vue de son assistant. C’est donc à travers le regard innocent et passionné qu’on va redécouvrir l’histoire de Frankenstein. Cette idée donne de bonnes scènes et un bel angle narratif. Ainsi, on aura le droit à une belle présentation du personnage d’Igor dans ce cirque. On notera que Daniel Radcliffe est surprenant en début de film. Paul McGuigan nous entraînera par la suite sans longueur dans la folie de Frankenstein. On appréciera la découverte et la passion malsaine que nourrit ce personnage exubérant pour la vie et la mort. Le scénario tient la route sans trop de difficultés, malgré des raccourcis assez flagrants et pourtant, il se révèle être plaisant. Bien entendu, on aurait adoré que les personnages soient plus fouillés et peut-être moins caricaturaux, mais dans le film et surtout au vue d’autres éléments qui vont suivre, on se laisse quelque peu séduire.

Car ce qu’il ne va pas dans ce film, ce qui gâche le tout et le rend oubliable à la longue, c’est la mise en scène et le côté tape à l’œil sans âme que Paul McGuigan veut absolument donner. C’est très agaçant, détestable, et même risible parfois. Le réalisateur essaie de donner en permanence de l’époque là où il n’y en a pas, filmant par exemple une fuite au ralenti, une course-poursuite à la Guy Ritchie dans le deuxième « Sherlock Holmes« . Alors c’est beau, mais ça ne fonctionne pas, car il manque l’action qui va avec. Et des moments comme celui décrit, le film en détient plusieurs. On regrette aussi le manque de caractère au film. Alors que l’histoire est lourde, affreuse, profonde et terriblement sombre, à aucun moment le réalisateur n’approfondit plus ce côté-là dans sa mise en scène. Le film reste en surface pour plaire au plus grand nombre et c’est dommage, car « Frankenstein » et sa créature méritent plus et mieux. Il n’y a que la rencontre entre la créature et son créateur qui reste jolie. Ce qui gâche aussi cette vision, c’est l’esthétisme archi fond vert que l’on devine à presque toutes les scènes. C’est très dérangeant, l’image est trop lisse, l’ambiance n’aspire pas le vécu. Elle est belle certes, mais fade et fausse et c’est dommage. D’autant plus dommage que le charme opère quand le film est tourné dans de vrais décors.

Enfin, ce casting qui était tant alléchant, n’est pas aussi incroyable qu’on aurait aimé. James McAvoy reste toujours classe, mais il passe quelque peu à côté de la folie de son personnage, donnant dans l’hystérie. L’acteur offre une prestation à l’image du film, c’est-à-dire qu’il est bon, mais à aucun moment il n’ira plus loin dans son personnage. Comme j’ai pu le dire plus haut, Daniel Radcliffe est vraiment étonnant au début du film, mais restera très lisse par la suite. Comme pour McAvoy, on a connu l’acteur bien plus passionné dans d’autres rôles. Pour le reste du casting, Jessica Brown Findlay est très belle, pose bien, mais son personnage reste fade. En fait, seul Andrew Scott en inspecteur « religieux » tire vraiment son épingle du jeu.

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Cette cuvée 2015 de « Frankenstein » s’annonçait comme une catastrophe et à bien des égards, elle pourrait en être une, puisque le réalisateur a fait le choix d’offrir un film qui ressemble à tout ce qu’Hollywood nous offre en ce moment, sans vraiment de caractère, sans acteurs passionnés, n’allant pas trop profondément dans son histoire. Mais pourtant, malgré tous ces mauvais points, on ne sait par quel miracle, Paul McGuigan arrive à faire un film plutôt plaisant et divertissant qu’on va suivre attentivement jusqu’à sa fin. C’est donc ce que j’appellerais au final, une déception qui reste surprenante.

Note : 10,5/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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