avril 30, 2024

ADN – La Menace – Plagiat Éhonté

Titre Original : DNA

De : William Mesa

Avec Mark Dacascos, Jürgen Prochnow, Robin McKee, Thomas Taus Jr.

Année : 1996

Pays : Etats-Unis, Philippines

Genre : Horreur

Résumé :

Des corps horriblement mutilés sont retrouvés dans la forêt tropicale. Le docteur Ash et l’agent de la CIA Sommers commencent à traquer le meurtrier. Il semble que Balacau, monstre d’une ancienne légende, ait ressuscité et met en danger la vie des gens qui habitent cette forêt. Lors de leurs recherches, ils trouvent un laboratoire secret du FBI qui était utilisé par le docteur Weslinger. A-t-il réussi à reproduire l’ADN du dangereux Balacau et à le recréer ?

Avis :

Qu’elles proviennent de l’espace ou des méandres de la cryptozoologie, les créatures et autres monstres de la nature constituent un vivier inépuisable pour tout producteur opportuniste. Il n’est pas nécessaire de fournir un budget conséquent, tandis que le propos peut mêler l’action à l’horreur. Là encore, le scénario n’a pas besoin d’être avancé pour flouer le chaland en quête d’une aventure survivaliste où la place de l’homme sur la chaîne alimentaire est mise à mal. Avec ADN – La Menace, on assiste à une forme de syncrétisme cinématographique des derniers succès qui ont précédé sa sortie. Au mieux, on peut craindre un manque patent d’identité. Au pire, le film de William Mesa tient du plagiat manifeste.

Certes, l’idée de départ n’est pas novatrice et reste éculée dans ce qu’elle propose. D’une manière assez disparate, on amalgame des expériences génétiques qui virent à la catastrophe, des légendes autochtones plus vraies que nature et des créatures extraterrestres venues d’on ne sait où. Ainsi, le récit traite un peu tout et n’importe quoi, sans vraiment se soucier d’une quelconque cohérence. En cela, on tient là les fondamentaux d’une modeste production qui ne parvient guère à pallier le manque flagrant de moyens. De plus, le présent métrage pille çà et là bon nombre d’éléments à d’autres références du 7e art.

« Les occurrences les plus flagrantes appartiennent à Predator. »

Le faciès de Balacai évoque celui d’Alien, sans compter sur les multiples situations où la création d’H.R. Giger se rappelle à notre bon souvenir. Cet aspect est surtout prépondérant dans le complexe scientifique. On songe surtout à la première apparition de la créature ou au parcours chaotique de Matzu dans le réseau d’égouts de l’infrastructure. À ce titre, plusieurs séquences laissent entendre un don d’ubiquité. Les attaques temporellement rapprochées se produisent à des endroits éloignés, suscitant moult invraisemblances. En parallèle, on distingue de nombreuses allusions à Jurassic Park. C’est le cas, entre autres, de la traque des raptors ou celle dédiée à la mise sous tension du complexe d’Isla Nublar.

Cependant, les occurrences les plus flagrantes appartiennent à Predator. Cela vaut pour la vue thermique de Balacai, son gabarit, son camouflage optique ou encore son intérêt pour la chasse à l’homme. L’inspiration se poursuit avec des confrontations similaires en pleine jungle. On réitère les mêmes effets de « surprise » et des situations calquées sur le film de John McTiernan. Parmi les parallèles évidents, on retrouve le naufrage sur la plage où les protagonistes sont contraints de rester immobiles dans la boue. À cela s’ajoutent la construction de pièges avec trois bouts de ficelles (littéralement) et le grimage de Mark Dacascos. Ce dernier va jusqu’à pousser la comparaison avec la marque sur son torse !

« La plupart des effets numériques sont catastrophiques. »

Quant à la créature, on alterne entre une qualité correcte et médiocre. La plupart des effets numériques sont catastrophiques. Ses déplacements souffrent d’animations lourdes et approximatives. Les transitions pour afficher la version costumée manquent de fluidité. Ce qui présente un trop gros contraste pour crédibiliser la dangerosité de Balacai. Un comble lorsqu’on connaît le travail du cinéaste sur les effets visuels de certains blockbusters. Constat déplorable qui se confirme avec la modélisation bancale des explosions et des hélicoptères, mettant un terme à l’ingérence et la stupidité des antagonistes humains. On fera l’impasse sur l’absence de motivations réelles et d’un discours sentencieux quant aux dérives des recherches scientifiques.

Au final, ADN – La Menace est une production sans inspiration ni identité. Le film de William Mesa multiplie les actions de plagiat. En guise de liant pour son intrigue, on y retrouve des éléments pillés à Predator, Jurassic Park et Alien, du moins pour les références les plus évidentes. On regrette également un visuel pauvre et inconstant, pollué par des images de synthèse grossières. Il subsiste un cadre honnête pour une telle itération survivaliste. De même, l’action reste soutenue et délaisse peu de temps mort dans son sillage. Une piètre compensation au regard de défauts avancés et du traitement global qui saccage sans vergogne des incunables du genre.

Note : 07/20

Par Dante

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