De : John McTiernan
Avec Arnold Schwarzenegger, Carl Weathers, Elpidia Carillo
Année: 1987
Pays : Etats-unis
Genre : Action
Résumé:
Parti à la recherche d’une équipe de conseillers militaires américains dans la forêt équatorienne, un commando de mercenaires dirigé par Dutch Schaefer est attaqué par un ennemi invisible et indestructible.
Avis :
Le cinéma américain n’a pas seulement créé des méchants de légende portant une armure noire et respirant comme un asthmatique sans ventoline, il a aussi créé des monstres de légende qui feront fantasmer des réalisateurs durant de longues années. Outre Alien instauré par Ridley Scott en 1979, c’est en 1987 que vient faire irruption un autre extraterrestre relativement violent et très difficile à vaincre. Il s’agit bien entendu du Predator (sinon vous ne seriez pas en train de lire la critique de ce film…), monstre créé par Stan Winston et dont l’arsenal, la vélocité ainsi que l’intelligence n’a pas d’égal. A la fois horrible et beau, ce monstre a su s’imposer grâce à un premier film plus que dynamique, au montage exemplaire et au scénario inventif. S’il n’égale pas la frayeur que propose un Alien, il demeure néanmoins un must have en matière de film d’action fantastique sévèrement burné et avec un Schwarzie en pleine forme. Mais entrons un peu plus profondément dans cette jungle inextricable et traquons le chasseur le plus célèbre de la galaxie.
Si le rapprochement et la comparaison avec Alien semble inévitable à cause de deux films aux qualités assez douteuses, le film de McTiernan s’affranchi du film de Scott par un traitement différent et surtout un genre différent. Si Scott misait sur la peur et l’horreur, McTiernan va plutôt jouer sur le côté action et survie. De plus, le lieu est différent, puisque l’action ne se déroule pas dans un vaisseau spatial lugubre, mais dans une jungle tropicale moite et sauvage. D’ailleurs, l’histoire qui va donner le point de départ à la traque du monstre est une histoire de pur film d’action avec des terroristes et des gentils de l’armée qui vont mettre une raclée aux voyous. Seulement, une fois la besogne effectuée et la prise de conscience du chef de s’être fait prendre pour un con par son supérieur, une bête invisible et rapide va les zigouiller les uns après les autres. A partir de là, le film change complètement de registre et vient sur le chemin du survival et du fantastique. Et c’est là que le film devient très intéressant sans pour autant être dénué d’intelligence. Il faut dire que le film remet l’homme, roi de la chaîne alimentaire, dans un état de bête traquée et il en devient une proie comme un quelconque animal. Si le traitement n’est pas finaud, il met tout de même en avant la faiblesse de l’homme (et ici, ce sont des costauds) et son incapacité à survivre face à l’inconnu ou à plus fort. Tout dans le film rappelle une immense partie de chasse, dans laquelle un retour à la nature et aux fondamentaux semblent efficace pour vaincre ce terrible prédateur. On attachera aussi de l’importance aux décors et à cette forêt tropicale. En effet, l’endroit est très dense, et tout devient suffocant et la faune locale est un danger de plus. Cette atmosphère moite, transpirante est parfaitement retranscrite et rajoute un climax stressant, le danger pouvant survenir de n’importe où. Le choix de la jungle n’est pas non plus anodin, représentant un grand terrain de chasse et une multitude de planques.
T’as pas une gueule de porte-bonheur !
Si le film a aussi connu un tel succès et s’il est une référence du genre aujourd’hui encore, c’est grâce à la prestation d’un certain Arnold Schwarzenegger, colosse imposant qui va jouer ici les hommes forts et les tueurs de monstres rastas. Il faut dire qu’il y tient un rôle en or pour sa personne et qu’il prend un putain de pied à faire ce film. Charismatique au possible, de son arrivée jusqu’à la confrontation finale, il interprète à merveille le héros au grand cœur, fort et intelligent. Son interprétation est vraiment très bonne et il prouve par là même qu’il est un excellent acteur. Bien évidemment, sa prestation et son personnage ne serait rien sans la présence du Predator. Il faut dire que son design, signé Stan Winston, est une réelle réussite et on ressent une vraie terreur en le voyant pour la première fois. Monté comme un bœuf, agile et possédant un arsenal de folie (camouflage, tir guidé, double lame), il incarne un chasseur parfait et un ennemi mortel. Il faut dire aussi que malgré sa sale gueule, il demeure très charismatique et sa méchanceté justifie à elle seule sa notoriété. Bien entendu, les autres prestations sont assez bonnes, notamment chez Carl Weathers ou encore Elpidia Carillo qui est la seule présence féminine. On insistera aussi sur les autres soldats qui possèdent de vrais personnages et pour lesquels on va avoir de l’empathie. Enfin, tout le film ne serait pas aussi bon sans des effets spéciaux convaincants et quelques effets gores pas piqués des vers. Sans pour autant en rajouter des tonnes, McTiernan met juste ce qu’il faut pour suggérer la volonté du prédateur et pour nous montrer ses trophées. On retiendra aussi l’explosion d’un soldat et l’arrachage de tête et colonne vertébrale d’un autre. Les autres effets spéciaux, comme l’invisibilité ou encore les moments de vision du prédateur sont de bon acabit, et même aujourd’hui, cela ne semble pas dépassé. Les différents points de vue du prédateur renforcent notre imprégnation du métrage et montrant aussi l’adaptabilité du méchant alien.
Au final, Predator est un film fantastique très nerveux et foutrement bien réussi. S’il a des airs de film décérébré, il est aussi intelligent car il prend aux tripes et donne une image presque mauvaise de l’être humain. McTi livre une réalisation parfaite, avec des acteurs aux petits oignons. Bien entendu, le Predator est la star du film, et la scène du combat final reste un grand moment d’anthologie. Il s’agit typiquement de genre de film qui n’a pas pris une ride et pourtant, il a maintenant plus de 20 ans. Bref un film que je ne cesserai de conseiller, car il présente l’aspect d’un film d’action fantastique décomplexé sans pour autant oublier un message plus intéressant. A voir absolument.
Note : 17/20
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