avril 28, 2024

Resident Evil Village

Résumé :

Ethan Winters a retrouvé sa femme Mia et mène avec elle et leur fille Rose âgée de six mois une existence paisible. Cependant tout bascule pour la famille lorsque l’agent Chris Redfield et ses hommes font irruption dans la maison, assassinent Mia et enlèvent Rose ainsi qu’Ethan évanoui vers une destination inconnue. Quand Ethan reprend conscience, il se retrouve dans un bourg délabré en Europe abritant une population en grande partie transformée en monstres. La famille d’aristocrates des environs, les Dimitrescu, règne sans partage sur les alentours et semble déceler bien des réponses aux maux du village et d’Ethan.

Avis :

Dans la grande famille des Survival-Horror, on distingue clairement deux licences qui ont su se démarquer, Silent Hill et Resident Evil. Et si la première est un peu éteinte ces derniers temps, la seconde continue son petit bonhomme de chemin, avec de nombreux remakes sur les consoles next gen (notamment les deuxième, troisième et quatrième opus) mais aussi des nouveautés, à l’instar du septième épisode sorti en 2017. D’ailleurs, c’est avec Resident Evil 7 que la franchise a pris un nouveau départ. Moins de zombies, plus de monstres, et surtout, une famille de dégénérés qui s’est faite infecter par une moisissure particulièrement retorse. Affichant clairement ses envies de rendre hommage aux films d’horreur cultes comme Massacre à la Tronçonneuse, la franchise Resident Evil délaissait quelque peu Umbrella et les zombies pour autre chose. Et changer d’air est parfois une bonne chose, comme ce fut le cas.

Resident Evil VIII, rebaptisé pour le coup Resident Evil Village, est la suite directe du septième épisode. On incarne une nouvelle fois Ethan Winters, qui a trouvé un semblant de sérénité avec sa femme et son bébé, Rose. Mais les choses dégénèrent lorsque Chris Redfield déboule, bute la femme et kidnappe le mari et le bébé. Après un accident de la route, Ethan se retrouve dans un village perdu au fin fond de la campagne d’Europe de l’Est, et il va tout faire pour retrouver Rose. Sauf que cette dernière est entre les mains de Mère Miranda, une sorcière puissante qui a sous son joug quatre personnages aux pouvoirs spéciaux, ainsi qu’une armée de loups-garous. Encore une fois, la franchise ne parle pas d’Umbrella, ou de virus, mais de moisissure et s’inspire grandement des contes gothiques d’autrefois, avec vampires, lycans et autres monstres de la littérature.

Au niveau du scénario, on s’éloigne donc de la franchise de base. Les développeurs ne cachent même plus leur envie d’ailleurs, et leurs inspirations provenant de Dracula en passant par les tous les films d’horreur de chez Universal. On retrouve une ambiance gothique agréable, avec de nombreux éléments bien dégueulasses, arpentant alors un village désolé, où tête de chèvres et ossements oscillent au gré du vent. Cependant, on notera tout de même quelques errances, et de gros écarts entre les méchants, qui bénéficieront d’un traitement différent. Car si Heisenberg, l’avant-dernier boss, est très long, d’autres seront relativement courts, à l’image de la sorcière aux poupées, qui est beaucoup moins développée. Certains éléments seront aussi étranges, et on ira jusqu’à penser que l’on joue à un cauchemar, et que rien de ce que l’on fait n’est réel. Mais le jeu nous réserve quelques petits retournements.

Des retournements qui auront de l’incidence sur le gameplay et sur le storytelling. Ce qui est assez intéressant avec ce Resident Evil Village, c’est que finalement, il est assez proche des premiers dans sa manière de résoudre les énigmes. On va d’incessants allers-retours pour récupérer des clefs et résoudre des casse-têtes. Il va falloir faire attention à ses munitions, et parfois fuir devant l’ennemi. De plus, chaque boss a son petit monde, et sa façon de le vaincre. Si la première et le dernier sont assez similaires avec un lieu à explorer, des clefs à récupérer et des énigmes à résoudre, ils seront différents dans la façon de jouer. Chez Dimitrescu, il y aura peu d’ennemis, mais il faudra contourner la dame qui rôde dans son château, alors que pour Heisenberg, il y a une pléthore d’ennemis retors au recoin de chaque pièce.

Néanmoins, malgré la variété assez sympathique d’ennemis et les différentes façons de s’en sortir, ce Resident Evil ne gomme pas vraiment les défauts des épisodes précédents. C’est-à-dire qu’en termes de jouabilité, on est tout de même sur quelque chose de rigide. Les sprints sont timides, le personnage est assez lourd, et lorsqu’il faut rester en mouvement pour ne pas se faire toucher, c’est très difficile. De plus, on peut avoir de nombreuses armes, mais les deux dernières ne servent pas à grand-chose, puisqu’il s’agit de deux pistolets mitrailleurs, et on connait tous les économies de balles qu’il faut faire dans un Survival-Horror. Et d’un point de vue graphique, même si les décors sont jolis, certaines expressions faciales sont assez rigides, et on est loin des derniers jeux PS5 qui sont bien plus fluides et jolis. Heureusement que le côté gothique est superbe, notamment dans les plans de paysage.

Au final, Resident Evil Village souffle le chaud et le froid. Si son côté nanar assumé est plaisant, et qu’en s’éloignant des virus et autres zombies, il acquiert finalement une personnalité propre, le jeu n’est pas exempt de défauts. Si graphiquement, ça passe par certains moments, on reste tout de même sur un gameplay rigide qui agace face à des ennemis qui ont la bougeotte. De plus, d’un point de vue scénaristique, on frôle le grand n’importe quoi, surtout avec le personnage de Chris Redfield, qui redevient un gros bourrin sur la fin, mais qui n’apporte aucune aide durant l’histoire. Bref, ce huitième épisode a des qualités comme des défauts, et d’un point de vue global, il reste un opus mineur de la franchise. En espérant un neuvième épisode qui revienne un peu plus aux sources.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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