avril 27, 2024

Infernal Affairs II – Guerre de Gangs

Titre Original : Mou Gaan Dou II

De : Alan Mak et Andrew Lau

Avec Francis Ng, Teddy Chan, Anthony Wong, Eric Tsang

Année : 2004

Pays : Hong Kong

Genre : Policier, Thriller

Résumé :

Infernal Affairs 2 se situe plus de dix ans avant le premier film : il raconte le parcours de jeunesse de Chan, qui vient tout juste d’infiltrer les triades, et Lau, qui entre dans la police, ainsi que la prise du pouvoir par Sam au sein du gang. Les triades et la police trouvent toutes deux un ennemi commun en la personne d’un chef de gang rival, alors que Hong-Kong va être rendu à la Chine.

Avis :

C’est en 2002 qu’Alan Mak et Andrew Lau vont frapper un grand coup avec leur thriller Infernal Affairs. Remportant plusieurs prix, le film va surtout marque un certain Martin Scorsese qui va décider d’en faire un remake à la sauce américaine quatre ans plus tard. Sauf que ce premier Infernal Affairs n’était que la partie émergée de l’iceberg, puisque les deux réalisateurs avaient dans l’idée de faire une trilogie, où l’histoire sera spiralaire, formant alors un tout complexe mais lisible. C’est donc deux ans après le premier opus que déboule Infernal Affairs II, et il s’agira d’une préquelle. Ici, on va suivre les premiers pas du flic infiltré, ainsi que la prise de pouvoir de Sam au sein des gangs, et les débuts de Lau, qui rentre dans la police et connait bien Sam. Mais finalement, est-ce que ce film est aussi bon que le premier ?

La barre était très haute, car le premier Infernal Affairs était un petit chef-d’œuvre, aussi bien sur le fond que sur la forme. Avec cette suite, qui se déroule dix ans avant les évènements du premier opus, on était en droit d’en attendre une montagne, tant le scénario est riche et peut être complexe. Et de complexité, il en est bien question ici. Alan Mak et Andrew Lau ne racontent plus une histoire de taupes (ça n’aurait eu aucun sens), mais ils se focalisent plutôt sur les triades et sur trois personnages en particulier, qui vont avoir des destins bien différents. Le problème ave ce genre de scénario, c’est qu’il y a trop de personnages, et que l’on s’y perd. Dès le départ, on nous plonge au sein d’une sorte de triumvirat de la mafia locale, avec quatre parrains qui vont se faire doubler par un type aux dents longues.

« Infernal Affairs II se fait moins puissant que son prédécesseur. »

Jusque-là, rien de bien compliqué, sauf que le film va prendre un temps monstrueux pour monter le traquenard, et il va s’appesantir sur des personnages qui n’auront finalement que peu d’incidence sur l’enjeu majeur. Par exemple, les débuts de Chan, qui infiltre la triade et qui tombe amoureux de la femme de Sam, c’est assez redondant et ça vient ralentir le rythme. D’autant plus que le personnage n’est pas si intéressant que ça, mettant en avant un jeune homme qui tombe amoureux de sa patronne. On notera aussi que si l’ascension de Sam provient d’une guerre de gangs, il reste assez effacé et n’a pas la même aura que dans le premier film. Tout comme Lau qui, malgré une bonne introduction, reste en deçà de ce nouveau personnage, le chef d’un gang rival qui veut faire tomber tout le monde.

Infernal Affairs II se fait aussi moins puissant que son prédécesseur car il joue moins la carte de la tension. Il est plus bavard, plus plan-plan, et même si l’on comprend ce besoin de créer un chef mafieux un peu intello qui sort des sentiers battus, il reste que le « bad guy » de l’histoire, joué par Francis Ng, n’est pas vraiment charismatique. De ce fait, si l’on ajoute à cela un scénario plus nébuleux que le précédent, voire plus politique, cette suite manque d’énergie, de verve et d’envie de bousculer les codes, comme avait pu le faire le premier opus de la franchise. Alors, bien évidemment, il reste de nombreux points d’accroche et de bons moments de tension, notamment lorsque la police intervient mais ne fait peur à personne. On peut aussi évoquer le contexte historique et politique, qui amène un souci en plus.

« Comme pour son prédécesseur, Infernal Affairs II est beau à regarder. »

Fort heureusement, ce qui reste de très haute qualité, c’est la mise en scène des deux réalisateurs qui est toujours aussi bien. Comme pour son prédécesseur, Infernal Affairs II est beau à regarder. Les mouvements de caméra sont toujours aussi fluides, et ils permettent de mettre en avant des actions rares mais savamment pensées. On retrouve la même essence qui a fait le charme qui premier film, et même si l’histoire est plus complexe, plus difficile à appréhender, on reste happé par certaines scènes qui sont vraiment bien fichues. Et les acteurs sont toujours aussi bons. On retrouve Anthony Wong et Eric Tsang dans leur rôle respectif, et même si Francis Ng manque de charisme dans son rôle, il joue très bien le personnage complexe qui ne respire qu’à une chose, la vengeance. Et ses accès de colère sourde sont plutôt imprévisibles.

Au final, Infernal Affairs II reste un très bon film. Il s’agit d’un thriller policier ultra complexe, qui propose trop de personnages et prend trop son temps pour aboutir à son final dantesque, mais globalement, on reste intéressé par ce qui se passe sur l’écran grâce à une mise en scène léchée et des acteurs qui sont très investis. Néanmoins, le film reste en deçà de son aîné, bien plus court, concis et tendu que celui-ci. Bref, il n’en demeure pas moins que Infernal Affairs reste un thriller de haut vol qui n’a pas volé son statut de partie d’une grande œuvre.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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