par 
D’Après une Idée de : Craig Rosenberg
Avec Jaz Sinclair, Chance Perdomo, Lizze Broadway, Maddie Phillips
Pays : Etats-Unis
Nombre d’Episodes : 8
Genre : Super-Héros
Résumé :
Les vies mouvementées de super-héros en devenir dans une école ultra-compétitive gérée par Vought International, où leur résistance physique, leurs hormones et leurs limites sont testées au quotidien. A la clé : les meilleurs contrats pour les meilleures villes.
Avis :
C’est en 2019 que Prime Video crée la surprise en sortant la première saison d’une série super-héroïque, The Boys. Complètement déjantée, gore et irrévérencieuse, la série fut un véritable carton en s’appuyant sur les comics de Garth Ennis. Forcément, avec le succès sont arrivées les saisons suivantes qui ont réussi à garder une qualité constante. Profondément anti-super-héros, montrant le côté sombre que peut impliquer un super-pouvoir et jouant avec des sujets de société, The Boys a en quelque sorte renouvelé le genre. Tant et si bien que la plateforme de streaming a lancé la production d’un spin-off avec Gen V. Se déroulant dans le même univers que The Boys, on va suivre ici des adolescents qui apprennent à maîtriser leur pouvoir, à améliorer leur image, afin d’un jour, peut-être rejoindre les Sept et devenir l’un des plus grands super-héros de la planète.
Avec certains sujets qui ont attrait au sexe, ses explosions de gore et ses répliques crues, il était presque logique de pouvoir transposer l’univers transgressif de The Boys à l’échelle d’un lycée. Dans Gen V, on va donc à Goldolkin, à la rencontre de jeunes adolescents qui prennent des cours afin de devenir de véritables super-héros. Dirigé par Vought afin de contrôler l’image de tout ce petit monde, et d’enterrer les divers scandales qui peuvent s’y produire, ce lycée va être, aussi, le lieu enfoui d’expérimentations sur ces jeunes gens qui vont payer le prix fort de la vénalité parentale. Car oui, si ces jeunes ont des pouvoirs, c’est parce que leurs parents ont accepté d’injecter le gène V dans le corps de leur bébé afin d’avoir des pouvoirs et de la notoriété. D’entrée, on montre bien l’inhumanité de l’humain, prêt à tout pour faire des bénéfices.
Mais ce thème-là va rester en filigrane, puisque ce qui va nous intéresser ici, ce sont surtout des thèmes autour des adolescents et des expérimentations qui sont faites sur eux. Sous le lycée, un groupe de jeunes va découvrir un laboratoire où des expériences humaines sont menées. De ce fait, tout le scénario de cette première saison se concentre autour de ces expérimentations, de son but, et de la volonté de la principale de garder ce lieu secret afin de mener à bien son projet. Un projet qui se dévoile sur les derniers épisodes, et qui rejoint à quelque part celui de Butcher dans la série mère. Les super-pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, mais ces dernières sont souvent aux mains de ceux qui n’en ont pas, voulant constamment garder la mainmise sur les super-héros en devenir pour les maîtriser et les manipuler.
Gen V est une histoire de dominé/dominant qui va rapidement partir en couille. Outre la rébellion des adolescents qui vont se rendre compte de la vacuité de leur existence, la série s’amuse à tacler les réseaux sociaux, le paraître, ou encore la chasse à la première place pour intégrer les sept. On y voit les spéculations des grands dirigeants qui prennent cela comme un jeu, en voulant, en plus, caresser toutes les communautés et minorités dans le sens du poil. Un uppercut lancé à la bien-pensance, pointant du doigt des actes bien réfléchis, et non pas désintéressés. Bref, pour faire court, Gen V est une série très intéressante, qui démontre plein de choses, et s’appuie sur un constat sociétal important plausible à base de manipulation d’images et de contrôle des masses via les réseaux sociaux et les chaînes informatives.
Forcément, comme pour la série mère, on va retrouver tout ce qui fait le charme et le succès de ce show. On aura droit à du sang dans tous les sens (en même temps, avec une héroïne dont le pouvoir est de manipuler le sang), des références au sexe tout du long avec des séquences bien gênantes, et une violence accrue, notamment dans un final qui, malheureusement, fait un peu trop cheap. Mais le show assure et reste fidèle à ce que l’on attend d’un produit dérivé de The Boys. Cradingue, complètement foufou et n’hésitant jamais à pousser tous les potards dans le rouge vif afin de percuter les spectateurs, Gen V fait amplement le taf, en plus de créer des ponts logiques avec la série de base. On va y retrouver Homelander, Soldier Boy ou encore Butcher pour une apparition de dernière minute plutôt marrante.
A cela, il faut aussi ajouter une mise en scène qui s’amuse avec un peu tous les codes du genre. Si certains effets spéciaux laissent à désirer, d’autres sont réussis, mais ce sont surtout les effets gores qui sont les mieux foutus, ou encore ceux qui font des références au sexe, à l’image de cette bite géante que chevauche une super-héroïne dont le pouvoir est de se rétrécir. On aura aussi droit à quelques éclats géniaux, notamment tout ce qui concerne la folie d’un des personnages, qui voit des marionnettes à la place des humains lorsqu’il pète un câble. Cela donnera lieu à un massacre de peluches, où le sang est remplacé par des confettis rouges, et c’est vraiment très drôle. La série oscille constamment entre le graveleux, le débile et parfois le sérieux, ce qui donne un pot-pourri assez satisfaisant et jouissif.
Au final, cette première saison de Gen V est assez réjouissante. Si on pourrait lui reprocher un dernier épisode cheap, ainsi que des personnages égoïstes qui ne visent que leur propre ascension, on reste tout de même dans quelque d’irrévérencieux, de thrash, qui tacle dans tous les sens, et évite avec brio l’aspect moralisateur, tout en pointant du doigt la malhonnêteté intellectuelle de nos dirigeants. Bref, ce spin-off vaut vraiment le coup d’œil, même s’il reste inférieur à la série mère.
Note : 16/20
Par AqME
