Static-X – Project Regeneration Vol.2

Avis :

S’inspirant grandement du Métal Industriel et du Nu-Métal, Static-X va être un groupe qui connaitra son heure de gloire à la fin des années 90, et au début des années 2000. Jouant constamment avec le look si particulier de Wayne Static et des arrangements électro qui viendront ponctuer des élans Nu-Métal ravageurs, le groupe américain va rapidement devenir culte, et cela malgré des changements de line-up presque continuels et un frontman torturé. D’ailleurs, le groupe se sépare en 2012 après une dispute sur les ayant droits entre le chanteur et le bassiste, et deux ans plus tard, Wayne Static sera retrouvé mort chez lui, n’ayant pas accepté la mort de sa petite amie. On aurait donc pu croire le groupe fini, mais Tony Campos va retrouver des enregistrements vocaux du chanteur, et après avoir demandé des autorisations à la famille de ce dernier, il va redonner vie au groupe.

Mais comment régénérer Static-X sans son célèbre chanteur, et uniquement avec des pistes vocales ? Le groupe va rapidement trouver la solution en enchainant les featurings, et en trouvant un remplaçant pour Wayne Static, qui va tenter de maintenir le secret sur son identité. Identité depuis dévoilée, mais qui continue de venir sur scène avec un masque à l’effigie du premier chanteur du groupe. Un hommage jugé scabreux par certaines personnes, mais dont le groupe se défend en arguant l’humour noir du défunt chanteur, ainsi que l’autorisation de sa famille. Bref, Static-X reprend le chemin des studios, et c’est en 2020 que sort le premier volume de Project Regeneration, un effort qui permet de retrouver tous les membres originels du premier album, Wisconsin Death Trip. Il faudra alors attendre quatre ans pour voir débouler le second opus de ce diptyque, la faute à deux pistes retrouvées tardivement.

Et comme pour le premier volume, la surprise ne sera pas vraiment au rendez-vous, puisque les fans vont y retrouver tout ce qui faisait le sel de Static-X, à savoir un métal industriel nerveux, qui prend appui sur des arrangements électro de mauvais goût, mais qui donnent une furieuse envie de se détacher la tête. Ultra régressif, très peu technique (il ne faut pas s’attendre à un quelconque solo de gratte), on prend pourtant un malin plaisir à écouter cet effort, non seulement pour l’hommage appuyé, mais aussi pour un son qui semble révolu depuis plus de dix ans. Mais que voulez-vous, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures, et Tony Campos l’a bien compris, surtout s’il veut gagner de la thune à travers ses projets. Le premier morceau est d’ailleurs à l’image du groupe.

Stay Alive débute avec une intro électro, pour laisser place à un riff rugueux et bien lourd. Le chanteur growle aussi bien qu’il chante, et on aura droit à quelques voix féminines en fond, qui viennent apporter un sentiment futuriste à l’ensemble. Pour les habitués du groupe, on est dans du Static-X à fond les ballons. Et globalement, sur tout l’album, on est sur les mêmes standards. ZOmbie balance un gros riff bien gras au démarrage, puis envoie quelques arrangements vocaux, pour ensuite balancer la sauce. C’est rugueux, ça sent la crasse et l’huile de machine, et on prend un malin plaisir à headbanger sur la mélodie. Jic Boi sera du même bois, avec des vocalises un peu plus trafiquées, montrant parfois les limites du groupe, qui lorgne trop du côté des arrangements électriques, donnant un côté inhumain à leur musique.

Mais pas de panique, on retrouvera de bons moments de bravoure au sein de l’album. Notamment Black Star, qui fait partie des titres tardifs retrouvés, repoussant alors la sortie de l’album. Le morceau est très plaisant, car il renoue avec le Static-X des années 2000, nous replongeant quelque part dans un revival régressif jouissif. Kamikaze ne fait pas dans la dentelle et délivre un morceau sauvage et puissant. Quant à No Hope et son début en huit bits, on nage en pleine violence, avec des riffs ultra agressifs qui donnent une furieuse envie de s’arracher la tête. Le plus fort dans tout ça, c’est qu’il réside au sein de cet album une forme d’homogénéité massive. On fait face à un album compact, qui laisse peu de répit, et balance du gros riff à tours de bras. Les fans du groupe seront certainement aux anges, même si ça manque de finesse.

Au final, Project Regeneration Vol.2, le dernier album de Static-X avec les derniers enregistrements vocaux de feu Wayne Static, est un bon moment de Métal Industriel teinté d’élans Nu. Massif, lourd, très respectueux du matériau d’origine, Tony Campos, Koichi Fukuda et Ken Jay offrent un bon travail qui fait honneur aux derniers travaux du frontman. Et rien que pour ça, ce deuxième volume mérite son écoute attentive, et tous les souvenirs qu’il évoque.

• Stay Alive
• Zombie
• Jic Boi
• Black Star
• Kamikaze
• No Hope
• Take Control
• Tone
• Run For Your Life
• Dark Place
• Disco Otsego
• From Heaven
• Terrible Lie
• Grover Yoda Data 14

Note : 15/20

Par AqME