décembre 9, 2024

Exhumed – Death Revenge

Avis :

Fondé au tout début des années 90, Exhumed s’inspire de Carcass pour offrir aux amateurs de musique extrême un Goregrind bien saignant, pour lorgner par la suite à un Deathgrind velu. Bref, vous l’aurez compris, il s’agit-là d’un groupe américain qui ne fait pas dans la dentelle, mais qui va tout de même changer un petit peu son fusil d’épaule. En effet, après de nombreuses démos et autres splits durant sept années, le groupe va sortir un premier album en 1998, Gore Metal, qui cherchera plus vers un Death simple et efficace. Dès lors, Exhumed n’est plus qualifié de Goregrind, même s’il en garde quelques atours, comme un double chant en growl, l’un grave, et l’autre qui peut partir vers de petits cris de cochon. Quoi qu’il en soit, Exhumed a su s’imposer dans le paysage musical, jusqu’en 2005, année d’un hiatus et de quelques départs.

Cependant, comme de très nombreux groupes, les américains ont su relever la tête, et c’est en 2010 qu’une reformation est possible autour des deux chanteurs emblématiques, Matt Harvey et Ross Sewage. Et malgré un line-up qui ne va faire que bouger autour des batteurs et autres bassistes/guitaristes, Exhumed arrive à sortir des albums de manière plus ou moins régulière. Et Death Revenge, septième album du groupe, annonce une sorte de seconde jeunesse pour la formation, qui va ensuite enchainer avec deux autres albums. Et force est de constater que ce septième opus est une réussite, avec un savant mélange entre orchestration symphonique et rouleau compresseur pour écraser nos tympans avec une violence inouïe. Death Revenge Overture annonce la couleur au niveau de l’ambiance, puisqu’il s’agit d’un titre instrumental, avec un joli piano, qui n’est pas sans évoquer celui de Mike Oldfield pour le film L’Exorciste.

Après cela, Defenders of the Grave va venir nous mettre un petit taquet derrière la nuque. D’une technique irréprochable, le groupe ouvre le bal des horreurs avec un titre nerveux, percutant, violent, mais qui n’oublie jamais la mélodie. Le chant, à la fois growlé et guttural, permet de jouer sur les bases même du groupe, à savoir un Goregrind ultra virulent. Mais malgré les fulgurances fracassantes, qui peuvent en rebuter certains, on reste sur un Death maîtrisé du début à la fin, et qui ne fait jamais dans la demi-mesure. Lifeless sera construit dans le même moule, mais avec un rythme qui se veut plus lent au démarrage, abordant des riffs plus lourds, avant de lâcher la bride et de foncer tête baissée dans un Death qui défouraille bien. Dead End peut avoir des éléments qui ressemblent au titre précédent, mais il se sauve avec une technique implacable.

Avec tout ça, le groupe ne cache pas ses ambitions en offrant des solos ultra festifs et une logique inébranlable dans la construction des morceaux. Même si c’est violent, ce n’est pas bête à se taper la tête contre les murs. Night Work en est un exemple flagrant, avec un tempo qui force à headbanger en rythme. Et Unspeakable vient nous recoller une mandale avec une rythmique qui n’arrête pas une seconde et nous défonce la nuque dès son début. La force du groupe au sein de cet album réside aussi dans des titres instrumentaux qui forcent le respect. Gravemakers of Edinburgh peut se voir comme un simple interlude, mais il permet de remettre en avant cette ambiance de film d’horreur, et de lancer alors The Harrowing avec une belle fureur et une ligne de basse qui rappelle une petite mouvance un peu punk.

A Funeral Party va venir nous cueillir avec plaisir pour un court moment de pure violence et de lâcher prise. Puis The Anatomy Act of 1832 vient montrer tout le talent d’orchestration du groupe. Durant plus de sept minutes, entièrement instrumental et jouant avec tous les codes de la musique de film d’horreur, le groupe offre quelque chose qui rentre pleinement dans leur délire, dans leur atmosphère, et c’est réussi du début à la fin. Et cela donne plus de crédit à Incarnadined Hands qui est moins rugueux que les autres titres dans les riffs, mais s’emploie à bien nous décrasser les esgourdes. Quant à Death Revenge, qui clôture la version classique de l’album, c’est là aussi une réussite qui donne envie de remettre l’album en boucle. Dans la version de luxe, on a droit à Death Revenge Underture, une vraie conclusion, et A Lesson in Violence qui tape fort.

Au final, Death Revenge, le septième album de Exhumed, est une sacrée réussite, pour un groupe qui assimile de nombreuses influences, entre Goregrind pour le thème et une partie du chant, Death pour les qualités techniques et parfois des fulgurances Punk Hardcore qui suinte par certains endroits. Bref, un excellent album qui, en plus, offre de belles références au cinéma d’horreur.

  • Death Revenge Overture
  • Defenders of the Grave
  • Lifeless
  • Dead End
  • Night Work
  • Unspeakable
  • Gravemakers of Edinburgh
  • The Harrowing
  • A Funeral Party
  • The Anatomy Act of 1832
  • Incarnadined Hands
  • Death Revenge
  • Death Revenge Underture (Bonus Track)
  • A Lesson in Violence (Bonus Track)

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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