avril 26, 2024

Cirith Ungol – Forever Black

Avis :

Fondé au début des années 70, Cirith Ungol (nom emprunté au Seigneur des Anneaux) fait partie des groupes fondateurs d’un Heavy/Doom qui ont fait les beaux jours de la scène Métal underground. Durant près de vingt ans, la formation va faire les beaux jours d’un genre nouveau et même tenir un statut un peu culte. Mais après quatre albums, la groupe décide de ses séparer en 1992. Après quelques lives et une compilation à l’aube des années 2000, le groupe semble reprendre du plaisir à jouer ensemble. Ainsi, c’est en 2015 que Cirith Ungol renait de ses cendres. Des cendres encore fumantes, avec quasiment tous les membres originels, excepté le bassiste qui laisse sa place à Jarvis Leatherby, qui joue aussi dans Night Demon. Tout cela va aboutir alors à Forever Black chez Metal Blade Records, un cinquième effort qui intervient dix-neuf ans après le précédent opus.

Groupe hybride

L’album débute avec une introduction, The Call, qui fait écho à une ambiance assez délétère et plutôt morbide. Pour autant, ce n’est pas ce sentiment qui va prévaloir à l’écoute de l’album. Dès Legions Arise, le groupe tape fort et démontre qu’il est toujours en grande forme. Les riffs sont puissants, rapides, et le chant crié renforce ce sentiment d’urgence et de violence. Alors certes, on est loin d’un Doom/Death bien lourd, mais c’est justement ce savant mélange d’un Heavy des années 70/80 avec un Métal plus moderne qui fait la force de ce morceau et de l’album dans sa globalité. Le groupe ne cède jamais aux cloches de la modernité et de la facilité pour rester fidèle à lui-même et proposer un mélange hybride très intéressant. The Frost Monstreme sera là pour le prouver, avec une introduction très Heavy/Doom passéiste, mais qui fonctionne à plein régime.

Cirith Ungol réussit le tour de force de diversifier les plaisirs avec pourtant un style assez similaire. D’ailleurs, les deux premiers morceaux montrent les deux facettes du groupe, capable de partir dans un Heavy rapide et classique, et un Heavy/Doom plus lourd et plus lent. Cette dichotomie, on la retrouve avec Fire Divine, très véloce, avec quelques atours Hard’n’Heavy fort plaisant. On y retrouve toutes les inspirations du groupe. Tandis qu’avec Stormbringer, on renoue avec un Doom à l’ambiance pesante, qui va monter crescendo pour mieux nous embarquer sur son final. Quant à Fractus Promissum, on est en plein délire Heavy avec un riff catchy en diable, qui va nous attaquer dès le démarrage. On retrouvera même des accès de Hard très américain dans le petit solo de démarrage. Et le groupe de casser un peu cette atmosphère en lâchant Nightmare, plus lourd, plus sombre, plus complexe.

Toujours aussi Underground ?

Bien évidemment, tout n’est pas forcément excellent dans cet album. Si le groupe semble très en forme, il lui manque quelques morceaux un peu plus mémorables pour vraiment nous marquer. Et certains titres sont un peu en deçà des autres. On pense à Before Tomorrow qui manque d’identité et de nervosité. Fort heureusement, le groupe se rattrape avec le titre éponyme de l’album, en délivrant une prestation sans faille, portée par un refrain qui donne envie de chanter à tue-tête. Ou en braillant comme le chanteur, qui sera l’un des atouts du groupe. En effet, Tim Baker possède une voix assez criarde, comme s’il chantait loin de son micro, et pourtant, ça fait son petit effet. On a la sensation d’écouter un petit groupe un peu underground qui n’a pas les moyens de ses ambitions. Sauf que là, ça marche ! Cela rajoute une ambiance particulière.

Au final, Forever Black, le dernier album en date de Cirith Ungol, est une très agréable surprise. Après vingt ans d’absence, l’un des piliers du Heavy/Doom revient en pleine forme et délivre une belle galette pleine de fougue et de colère. Si on pourrait regretter sa courte durée (moins de quarante minutes pour neuf morceaux), il n’en demeure pas moins que les américains sont en grande forme et annonce un retour fracassant. Un retour qui fait plaisir à voir et à entendre, faisant d’ailleurs la nique à pas mal de nouveaux arrivants, ne s’appuyant sur aucun geste moderne, restant fidèles à eux-mêmes. Bref, Cirith Ungol est un cas à part, qui prouve que quand la qualité est là, le temps n’a pas d’emprise sur l’énergie.

  • The Call
  • Legions Arise
  • The Frost Monstreme
  • The Fire Divine
  • Stormbringer
  • Fractus Promissum
  • Nightmare
  • Before Tomorrow
  • Forever Black

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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