mars 29, 2024

Visions of Atlantis – Wanderers

Avis :

Dans le domaine du Métal Symphonique, Visions of Atlantis s’est assez rapidement imposé. D’origine autrichienne, la formation a pas mal bougé, jusqu’à trouver un semblant de stabilité en 2018. D’ailleurs, du groupe originel, il ne reste que Thomas Caser, le batteur. D’autrichien, le groupe n’en a que les origines aussi, car désormais, il faut compter sur un italien à la voix masculine et une française à la voix féminine. On pourrait donc dire que Visions of Atlantis est un groupe européen, et que cela lui sied plutôt bien. Car après The Deep and the Dark en 2018, il n’aura pas fallu un an à la formation pour produire un nouvel album, Wanderers. Berçant toujours dans un Métal Symphonique assez sobre et plutôt calibré, le groupe propose un nouvel effort plaisant, agréable, mais qui manque de punch et de nervosité. Retour sur un essai à semi transformé.

Sortez les trompettes (mais pas trop)

L’album s’ouvre, étrangement, sur la pièce maîtresse de l’album. Release my Symphony, du haut de ses sept minutes, parvient à insuffler tout ce que l’on demande au Métal Sympho. C’est carré, c’est épique, c’est chanté avec une certaine virtuosité, le mélange voix masculine/voix féminine marche bien et on aura même droit à un petit final au piano. Bref, tous les codes sont présents et le seul reproche que l’on peut faire au morceau, c’est de ne pas mettre en avant des riffs plus rugueux, plus puissants. Et c’est peut-être là que le groupe perd le plus. Si certains titres (on va y revenir) sont assez intéressants d’un point de vue énergie, ce n’est pas toujours le cas et Visions of Atlantis semble se reposer sur ses lauriers. Et ce premier titre est déjà symptomatique de ce que l’on va retrouver, c’est-à-dire de belles pièces, mais qui n’ont pas d’ampleur.

Car si la production est propre et permet au groupe quelques élans épiques, on reste tout de même sur quelque chose d’assez simple et qui ne peut rivaliser avec des formations plus grandiloquentes. Oui, on pense bien évidemment à Nightwish, Within Temptation, Sirenia et consorts. Prenons par exemple To the Universe, qui tente de poser des riffs rapides et puissants, mais qui s’effacent face à un clavier omniprésent et un aspect épique qui ne perdure malheureusement pas. On peut aussi citer At the End of the World, qui se veut costaud dans sa production, mais qui manque d’épaisseur et de grandiloquence. Le final joue justement entre un piano et une guitare qui se cherche, mais cela n’aboutit finalement qu’à un joli solo, certes, mais qui manque d’envolées. Il est même trop court pour laisser la place à un refrain un peu fadasse, ou tout du moins trop classique pour surprendre.

Entre cœur et colère

Néanmoins, ce côté classique a quelques avantages. Certains titres sont très efficaces et permettent au groupe de servir des passages nerveux et finalement entêtants. On peut citer Heroes of the Dawn et sa cornemuse ou encore The Siren & The Sailor et sa mélodie très addictive. Le groupe réussit le tour de force de produire des morceaux très calibrés, très « classiques » et pourtant assez attrayants de par leur simplicité et leur production. D’ailleurs, l’enchainement The Silent Scream et le titre précédemment cité est très malin, alignant coup sur coup deux belles beignes dans la face. De plus, le groupe peut se permettre de se reposer sur la voix cristalline de Clémentine Delauney, qui va avoir les honneurs de chanter deux/trois ballades touchantes.

Nothing Lasts Forever est un beau moment, Into the Light va permettre à la chanteuse de pousser un peu plus pour montrer sa palette vocale et Wanderers va aller un peu plus loin dans la féérie et la beauté de l’ensemble. Clémentine aura d’ailleurs l’occasion de se la jouer un peu plus chanteuse lyrique avec le dernier morceau, In & Out of Love qui résonne comme un titre pop très efficace et dans lequel elle va jouer avec sa voix et ses modulations. Un moment assez inattendu et plutôt frais.

Au final, Wanderers, le dernier album de Visions of Atlantis, suit les pas du précédent effort. Baignant dans un Métal Sympho très classique, le groupe autrichien (et pas que) ne sort jamais de sa zone confort, mais arrive à trouver un juste équilibre entre des titres nerveux et des moments plus éthérés et aériens grâce à la douce voix de sa chanteuse. Sans tomber dans quelque chose de grandiloquent, qui manque un peu sur certains morceaux, le groupe semble avoir trouvé son crédo et l’utilise de manière adéquate sans sombrer dans le mélo ou la mollesse. Un album sympathique donc, pas révolutionnaire, mais qui fait le job.

  • Release my Symphony
  • Heroes of the Dawn
  • Nothing Lasts Forever
  • A Journey to Remember
  • A life of Our Own
  • To the Universe
  • Into the Light
  • The Silent Scream
  • The Siren & The Sailor
  • Wanderers
  • At the End of the World
  • Bring the Storm
  • In & Out of Love

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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