avril 29, 2024

Signs of the Swarm – Vital Deprivation

Avis :

Le Deathcore est un genre très extrême du Métal. Il faut dire qu’il mélange un chant guttural issu du Death, tout en s’incorporant dans une rythmique ultra rapide et des riffs lourds qui proviennent du Metalcore. L’hybridation des deux sous-genres offre un style très particulier, ultra violent, et auquel il faut adhérer, car pour un néophyte, c’est parfois à la limite du supportable. Entre des mélodies lourdingues et un chant qui vire parfois vers le Grindcore et ses couinements porcins, le Deathcore n’est pas à la portée du premier venu. Pourtant, des groupes en ont fait leur particularité, à l’image de Carnifex, ou encore de Signs of the Swarm, groupe américain formé au milieu des années 2010, et qui continue son petit bonhomme de chemin, malgré un changement de line-up presque omniprésent. Vital Deprivation est leur troisième effort, paru en 2019.

Quand on parle de line-up changeant, le groupe est assez impressionnant, car après cinq ans d’existence, et seulement un troisième skeud, il ne reste plus que le batteur comme membre fondateur, qui a dû laisser les fûts pendant quatre ans pour prendre la basse, notamment sur cet album. Depuis, le groupe a connu cinq guitaristes différents, et pas moins de deux chanteurs. Car si c’est CJ McCreery qui commence avec le groupe, c’est David Simonich qui prend la relève (et garde pour l’instant le micro). Bref, tout ça pour dire que le groupe montre toute sa force malgré des perturbations qui auraient pu lui coûter cher. Et ce n’est pas évident quand on officie dans un style si particulier, si underground, et qui ne souhaite pas forcément changer pour devenir plus mainstream. Vital Deprivation montre pourtant une sacrée vigueur et nous met une belle tartasse dans la tronche.

Le skeud débute avec une introduction qui annonce la couleur. En quelques secondes, le chanteur use de ses gargarismes et les guitaristes posent des riffs qui ne laissent aucun doute sur les intentions de la formation. Par la suite, Tempting Death va venir nous mettre un gros coup de savate dans la nuque. Violent, sans concession et utilisant quelques arrangements pour poser une ambiance très pesante, on plonge dans un Deathcore qui fait honneur au style, et qui ne s’adresse pas forcément à tout le monde. Celestial Ascendance sera du même tonneau, si ce n’est encore plus virulent. Ici, le chanteur use de ses gargarismes et ses changements vocaux pour créer une sorte d’ambiance malsaine et très rapide. C’est gras, c’est véloce et ça ne laisse aucun temps mort. C’est peut-être là que l’on entend les limites du genre, avec parfois des gargarismes qui flirtent avec le n’importe quoi.

Malformed Dissonance ne sera pas là pour redresser la barre, ou proposer autre chose. En moins de trois minutes, le groupe nous démonte la tronche et appuie fort sur son style percutant. Néanmoins, et c’est là toute l’intelligence des américains, ils vont rajouter un détail qui fait toute la différence, des bruits d’insectes qui rappellent leur univers et le nom de leur groupe. En faisant ainsi, ils étouffent leur univers et jouent avec une certaine cohérence, ce qui permet de se différencier de la masse. Lost Within Reflection perpétue ces effets, et tente même de travailler son introduction, permettant alors de faire un semblant de pause dans l’extrême violence de l’album. Il ne faudra pas attendre longtemps avant que les riffs prennent le dessus, et il sera difficile de ne pas headbanger devant tout de hargne. Le titre est vraiment malin, même s’il faut se taper des borborygmes inintéressants.

Par la suite, le groupe va dérouler la machine de destruction massive et délivrer des morceaux qui seront des gros coups de parpaing dans la gueule. The Blood vient taper fort sans vraiment réfléchir. Crown of Nails ne va pas faire dans la dentelle. Et seul Undying Fidelity va sortir un peu du schéma habituel, car il s’agit d’un titre instrumental, qui démontre toute la qualité technique du groupe. C’est carré, et on en redemande presque, tant le temps parait court. Inevitable Affliction va pousser les potards au maximum afin de reprendre une direction bien méchante. Malevolent Enslavement poursuit dans l’hyper violence sans vraiment se poser de question. Puis Martyr Unto Dusk surprend avec son introduction toute douce, en acoustique, avant de lâcher la bride pour bien faire mal. Cependant, ce changement en introduction fait du bien et montre que le groupe en a sous la pédale.

Au final, Vital Deprivation, le troisième album de Signs of the Swarm, est plutôt intéressant et réussi dans le style Deathcore. Si on se tape tous les clichés du genre, avec ultra violence, rythmique infernale et gargarismes qui n’ont pas trop de sens, certains ajouts sont malins et viennent enrober une ambiance marécageuse qui est cohérente avec le nom du groupe et ses thématiques. Bref, dans le genre, c’est un très bon album, mais il faut savoir dans quoi on met les pieds.

  • Vital Deprivation
  • Tempting Death
  • Celestial Ascendance
  • Malformed Dissonance
  • Lost Within Reflection
  • The Blood
  • Crown of Nails
  • Undying Fidelity
  • Inevitable Affliction
  • Malevolent Enslavement
  • Martyr Unto Dusk

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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