juin 16, 2025

Piège à Hong Kong – Tsui Hark Sous Coke

Titre Original : Knock Off

De : Tsui Hark

Avec Jean-Claude Vandamme, Rob Schneider, Lela Rochon, Paul Sorvino

Année : 1998

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Comédie

Résumé :

Marcus Ray, officiellement représentant à Hong Kong d’une marque de jeans, est en réalité un agent spécial. Marcus découvre un complot fomenté par la mafia russe : la mise sur le marché international d’une nouvelle arme ultra-secrète, les microbombes. Parallèlement, Karen Leigh, directrice des ventes de la marque de jeans, découvre un trafic de jeans de contrefaçon prêt à déferler sur le marché mondial et suspecte Marcus d’être à l’origine de cette filière…

Avis :

Tsui Hark est un réalisateur qui a connu un succès fulgurant dans les années 80 avec des films divers et variés, qui ont tous pour point commun une mise en scène inventive et dynamique. Jusque dans les années 90, il va être très prolifique dans son pays, allant parfois jusqu’à faire cinq films en une seule année (1992), et il va se faire remarquer à l’internationale. De ce fait, il va se faire séduire par les grands pontes américains, et il va partir faire quelques films là-bas, avec notamment Jean-Claude Vandamme, qui avait le vent en poupe à cette époque. Malheureusement, la première expérience ne sera pas vraiment bonne, puisque Double Team sera un échec critique, même s’il aura son petit succès en salle. Une paire d’années plus tard, alors qu’il était retourné chez lui pour faire The Blade, il retente l’expérience avec Piège à Hong Kong.

Sur un script de Steven De Souza (Street Fighter), Tsui Hark va renouer des liens avec Jean-Claude Vandamme pour lui proposer le rôle d’un petit trafiquant qui va se retrouver bien malgré lui dans une affaire de corruption au sein de la CIA. Alliant action et comédie, Piège à Hong Kong promettait d’être un divertissement honnête, avec des idées de mise en scène comme seul peut en avoir Tsui Hark. Mais encore une fois, l’aventure américaine ne sera pas un succès pour le cinéaste, qui signe un film sympathique, mais totalement anecdotique. La faute à un scénario simpliste et simplet, mais qui essaye de tromper son spectateur avec des séquences inutiles et des rebondissements improbables. Forcément, difficile d’accorder du crédit à un truc aussi mal écrit, mais il faut aussi compter sur une équipe de tournage totalement défoncée à la cocaïne, et cela se voit.

« Un scénario de Steven De Souza qui visiblement avait lui aussi de la substance illicite dans le sang. »

Pour en revenir au scénario, on va suivre une petite frappe qui fait de la contrefaçon, et qui va se retrouver embringuée dans une histoire de micro-bombes à la place de bouton de jeans. Impliquant la CIA, notre gentil bandit, qui se nomme Marcus, va se rendre compte que son associé est un agent infiltré, et qu’il doit remonter la piste de ces bombes pour trouver la potentielle taupe dans son équipe américaine. Marcus et son associé (qui est, rappelons-le, agent de la CIA) vont alors faire équipe pour résoudre ce mystère. Jusque-là, l’histoire est assez simple à suivre, mais tout va se compliquer à travers des quiproquos, des révélations inutiles, et des twists totalement improbables. Bref, un scénario de Steven De Souza qui visiblement avait lui aussi de la substance illicite dans le sang.

Pour autant, le démarrage du film est plutôt agréable. On baigne dans un humour ubuesque, avec un Jean-Claude Vandamme qui en fait des caisses, et qui semble peu concerné par la qualité du film. Cependant, le long-métrage enchaine vite avec une scène d’action, une course de pousse-pousse, et force est de reconnaître que c’est plutôt bien fichu. Tsui Hark rend l’ensemble très lisible, en plus de proposer de bonnes idées mettant en avant les qualités sportives de son acteur principal. Néanmoins, dès ce démarrage, on sent les problèmes qui vont se présenter à nous. En premier lieu, Rob Schneider, qui est un piètre sidekick, essayant de faire des vannes qui ne sont jamais drôles. L’acteur est très mauvais, on le sait, mais il atteint des sommets dans ce film, au point de presque tout gâcher.

« A force d’expérimentations, le réalisateur plombe ses scènes d’action. »

Mais ce n’est pas le seul défaut majeur de Piège à Hong Kong. L’histoire, pourtant simple, devient nébuleuse quand il faut remonter la piste de la taupe. On aura droit à des coups dans le dos, qui amèneront les deux compères à se faire pourchasser par tout un peuple au sein d’un marché, et on ne comprend pas vraiment pourquoi. Petit à petit, on va avoir droit à des bastons qui ne mènent à rien, si ce n’est à dynamiser un peu l’ensemble qui se révèle bien mollasson. Et ce n’est pas les gesticulations de Vandamme qui y changeront quelque chose, puisque l’acteur se contente du strict minimum, et il n’y a rien de vraiment impressionnant dans le métrage de Tsui Hark. Pire, à force d’expérimentations, le réalisateur plombe ses scènes d’action, au point de presque les rendre illisibles. Un triste constat pour un tel metteur en scène.

Quand on pèse les pour et les contre, il ne reste pas grand-chose à sauver de ce film. On ne peut même pas compter sur les personnages secondaires, qui sont inconsistants, et n’ont pas vraiment d’importance, à l’instar du chef de la police hongkongaise. Il est badass, il en impose, mais il ne sert à rien. Tout comme le méchant qui se révèle à la fin, et qui ne sert à rien. Fort heureusement, la séquence finale sur le bateau est suffisamment bien maîtrisée pour nous tenir éveillés, et permettre au film de rester dans quelque chose de sympathique, de ne pas sombrer dans un film d’action sans âme, et qui subirait les affres du temps. En un sens Piège à Hong Kong contient une bonne scène d’introduction, et une bonne séquence de fin, mais au milieu, c’est le vide intersidéral.

Au final, Piège à Hong Kong est un film qui n’est pas désagréable et qui demeure sympathique par certains aspects. Mais ces derniers sont complètement bouffés par tous les défauts du film, qui vont de l’histoire sans intérêt, aux comédiens camés jusqu’aux yeux, en passant par une mise en scène qui parfois déstructure les séquences d’action pour les rendre moches. On a connu Tsui Hark bien plus impressionnant et investi, surtout quand il est dans son pays d’origine, et pas aux Etats-Unis…

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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