avril 20, 2024

Double Team

De : Tsui Hark

Avec Jean-Claude Van Damme, Dennis Rodman, Mickey Rourke, Paul Freeman

Année : 1997

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Jack Quinn, l’un des meilleurs agents spéciaux antiterroristes à la retraite, coule des jours heureux avec sa compagne en attendant leur premier enfant. Jusqu’au jour où la réapparition de Stavros, son ennemi juré, l’oblige à repartir en mission…

Avis :

Si sa carrière commence réellement à la toute fin des années 70, c’est dans les années 80 que Tsui Hark commence à se faire un nom. Avec Zu, les Guerriers de la Montagne Magique ou encore Shanghaï Blues, le cinéaste se révèle et c’est en véritable stakhanoviste qu’il va s’imposer. Tsui Hark, c’est le genre de réalisateur qui peut te pondre quatre à cinq films par an. Après la rétrocession de Hong-Kong à la Chine, Tsui Hark s’envole pour les Etats-Unis afin de tourner quelques films d’action. Les années 90, une certaine liberté de ton, l’euphorie générale, un tout jeune Jean-Claude Van Damme bankable, tout était réuni pour faire des films excitants et percutants. Et parmi les plus connus, Double Team s’impose comme une sorte de micro référence. Première collaboration entre le belge et le réalisateur hongkongais, Double Team est un savant mélange de nanar et de film d’action décomplexé.

Nanar ou pas ?

Tout laisse à croire que le scénario de Double Team est un gentil nanar des familles, et on n’est pas loin de la vérité. Le film débute avec l’extraction d’un explosif par Jean-Claude Van Damme qui joue un agent spéciaux anti-terroristes. Alors qu’il prend une retraite bien méritée, il est rappelé, car Stavros, terroriste qu’il a chassé toute sa vie, refait surface et c’est le moment idéal pour l’arrêter. Malheureusement, tout tourne mal, Stavros se sauve, Van Damme est laissé pour mort et se retrouve dans un camp d’ex-agents qui analysent des images pour envoyer des hommes sur le terrain. Sauf que Stavros kidnappe la femme enceinte du héros et ce dernier va tout faire pour s’échapper et faire la peau à Stavros. Simple, sans chichi ni fioriture, Double Team se veut décérébré et d’une grande générosité. Cependant, il est difficile de passer outre les affres d’un scénario faiblard.

Ici, le manichéisme est de mise, avec le gentil, très gentil qui veut récupérer sa femme, et le méchant, très méchant, car il a perdu son fils de six ans dans une fusillade avec la cellule anti-terroriste. Il ne faut pas chercher bien loin, Tsui Hark le sait, et il ne va pas faire dans la demi-mesure. Les incohérences se comptent à la pelle, mais chaque situation trouve une explication dans une pirouette scénaristique facile. Le fait de mettre en avant des techniques de science-fiction permet alors de tout expliquer de façon un peu débile. Mais l’essentiel est là, le divertissement fonctionne et on va franchement se marrer devant cette pétarade généreuse. A un tel point que l’on excusera les grosses ficelles du scénario qui va partir dans du grand n’importe, se terminant dans le Colisée avec des mines et un tigre.

La bagarre

Ce que l’on ne peut imputer au film de Tsui Hark, outre sa générosité en action, explosion, course-poursuite, c’est la lisibilité de l’ensemble. La caméra ne tremble jamais malgré l’action, et surtout, les changements de plan permettent de dynamiser le tout. Double Team peut se targuer d’avoir une idée à la seconde et de ne pas perdre de temps en tergiversations. L’action et les actes sont là pour raconter quelque chose et même dans les passages un peu cringe, comme l’évasion de Van Damme qui remugle le MacGyver, on va avoir des plans intéressants. Et très peu de CGI. C’est aussi ce qui fait le charme de ce film, qui vieillit assez bien, c’est qu’il fait très peu appel à des effets numériques ou des fonds verts. On aura une scène dans un avion où l’on verra les incrustations, pour le reste, Tsui Hark fait parler les solutions artisanales.

Et ça marche. Le rendu tient la route et on ne perd pas une miette de l’action. Une action lisible même dans les combats à mains nues, ou encore dans ce final entre Mickey Rourke et Jean-Claude Van Damme, qui se lattent à grands coups de pieds. Néanmoins, tout n’est pas rose non plus dans ce film, qui est perclus de défauts, comme son scénario débile. Les personnages sont à peine esquissés, et même si on trouve des circonstances atténuantes pour le méchant, on reste dans du manichéisme bas du front. Les relations sont vite vues, et le duo en lui-même ne marche pas vraiment. On n’accordera très peu de crédit au personnage de Dennis Rodman, qui décide d’aider alors qu’il a tout à perdre dans cette histoire. Il en va de même pour les personnages secondaires qui sont absents.

Miscast ?

L’autre gros problème du film réside en Dennis Rodman. Il fut une époque, à la fin des années 90, où la mode était de recruter des stars du basketball pour jouer dans des films d’action. On peut citer par exemple Michael Jordan dans Space Jam ou Shaquille O’Neal dans Kazaam. Ici, l’ancien basketteur en fait des caisses et surtout, il n’est pas crédible dans la peau de ce marchand d’armes excentrique. Il est très lent dans les combats et ne fait preuve d’aucune souplesse ou compétence physique. On sent qu’il est là pour son look et sa grande gueule. Mickey Rourke est quant à lui sous-exploité. On ne le voit pas assez et c’est dommage, car il a un potentiel immense dans ce film, en salopard de première. Seul Van Damme surnage là-dedans, malgré un look parfois improbable, notamment quand il fait le guet pour trouver Stavros.

Au final, Double Team est un film assez inégal, qui se fait souvent descendre par les cinéphiles. Et on peut comprendre tant le film a de nombreux défauts et que l’on peut en attendre plus de la part de Tsui Hark. Cependant, il ne faut pas oublier la générosité du métrage, sa faculté à créer des séquences bien nerveuses et sa volonté de faire un divertissement explosif et drôle. Et vu comme ça, Double Team est un film qui est marrant, sans prise de tête, et pour ce genre de métrage, c’est tout ce que l’on demande.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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