avril 25, 2024

Dreamkatcher

De : Kerry Harris

Avec Radha Mitchell, Henry Thomas, Finlay Wojtak-Hissong, Lin Shaye

Année : 2020

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Gail est psychothérapeute à Manhattan. Elle part s’installer quelques temps au calme dans les montagnes avec son beau-fils Josh qui souffre de terribles cauchemars. Ils ne tardent pas à rencontrer leur étrange voisine Ruth qui collectionne les attrape-rêves. Quand Josh lui dérobe l’un d’entre eux, ses cauchemars disparaissent mais son comportement en est profondément modifié.

Avis :

Il arrive que parfois, un film nous intéresse de par son point de vue marketing. En ce sens, Dreamkatcher est une complète énigme. En effet, il emprunte un titre à un livre bien connu de Stephen King, et à un film dont on préfère oublier l’existence. Si ce n’est pour ses montres aliens qui sortent des toilettes. Pour autant, l’affiche du film fait une très grosse référence à The Oculus (ou The Mirror en fonction des versions) de Mike Flanagan, dont ce fut le deuxième essai qui lui permit par la suite de faire les films et séries à succès qu’on lui connait. Et chose assez incroyable, le film de Kerry Harris n’emprunte ni à l’un, ni à l’autre. Ce qui aurait peut-être pu lui servir. Car si référence il y a dans la communication, ils auraient mieux fait de mieux bosser le scénario, tant tout, absolument tout, est indigent.

Le film débute avec une introduction assez étrange. On suit une jeune femme qui court, puis prend un bain avant de s’installer devant son piano dans une maison isolée. A un moment, elle se retourne et se prend un coup de hache dans le crâne par une petite fille. Là, le générique de début déboule et on avance dans le temps, avec un couple qui aménage dans cette maison pour les vacances. On comprend très vite qu’il s’agit du défunt mari qui a refait sa vie avec une psychanalyste, mais dont le jeune fils n’accepte pas la présence. Très vite, le petit garçon fait des cauchemars où il voit sa mère en version crado. En se baladant, il fait la connaissance d’une voisine étrange qui collectionne les attrape-rêves. Il décide alors d’un voler un, et ses cauchemars s’arrêtent ? Pour avoir un comportement violent.

Film de hantise, film de démon, Dreamkatcher brouille les pistes et bouffe un peu à tous les râteliers. Le problème avec ce scénario, c’est que la surprise n’est pas vraiment au rendez-vous, et surtout, il y a des incohérences dans tous les sens. En premier lieu, on pense que la maison est hantée, et qu’elle incite plus ou moins le petit garçon à prendre un attrape-rêve. Sauf que le démon ne prend possession de l’enfant que lorsque celui-ci vole l’objet en question, ce qui prête de sacrés pouvoirs à l’entité maléfique. Mais au-delà de ce problème, on se retrouve avec des enjeux inutiles et sans aucune saveur. Pourquoi vouloir tuer les adultes ? Dans quel but ? On a la sensation qu’ici, c’est juste gratuit, pour présenter un démon qui est juste méchant. De ce fait, il est difficile d’accorder du crédit à l’ensemble.

De plus, les personnages sont tout bonnement insupportables, à commencer par cette psychanalyste en bois qui accuse sans arrêt le petit garçon, même lorsqu’il ne fait rien. Elle est toujours empêtrée dans les histoires, et n’arrive pas à faire la part des choses, se méfiant de tout et de tout le monde. Même lorsqu’elle rencontre la voisine un peu farfelue, mais qui semble pourtant assez sympathique. Le mari est invisible, puisqu’il doit vite partir en ville pour réécrire un refrain pour son boulot. Mais quand il revient, il prend constamment la défense de son fils, et lui aussi n’arrive pas à avoir un comportement équilibré. Mais le pire dans tout ça reste le gosse, insupportable, qui fait tout pour faire chier son monde. On a juste envie de le baffer du début à la fin du film. Impossible alors de ressentir de l’empathie pour tout ce petit monde.

De plus, les acteurs font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, mais c’est relativement mal joué. Radha Mitchell ne fait que chouiner et fait des analyses en carton sur le petit garçon. Même lorsqu’il faut jouer la peur, elle est en surjeu et ne donne rien. Henry Thomas se contente du minimum et on sent bien qu’il est là pour cachetonner comme un cochon. Quant au petit garçon, Finlay Wojtak-Hissong, il est à la ramasse complet et fait des sautes d’humeur en quelques millièmes de secondes, à un tel point qu’il en devient ridicule. Même Lin Shaye, qui doit en être à son quatre-centième film ne sait pas comment se dépêtrer d’un personnage embarrassant et son aucun background. C’est d’une tristesse de voir ça… Et même le démon est d’une laideur accablante, avec un maquillage qui fait fake…

Avec tous ces défauts, il est difficile de trouver des points forts à Dreamkatcher. L’un des principaux problèmes vient aussi du manque de fond de l’intrigue. On comprend que le film veut exploiter la liaison tumultueuse d’une belle-mère avec un fils qui a perdu sa mère biologique, mais cela n’aboutit à rien de concret, jusqu’à un final ridicule qui n’a aucun impact. Le démon n’a pas de background et manque donc d’épaisseur pour lui donner de la poigne et de l’allant. Enfin, d’un point de vue de la mise en scène, on reste sur un truc très classique, sans joli plan, dont les transitions, nombreuses, ne sont que des plans répétitifs d’un lac et de drones. Il y a bien une tentative lorsque le garçon monte sur la table pour mettre des coups de hache, mais ça reste vain et sans aucun sens scénique.

Au final, Dreamkatcher est une purge très étonnante. Même si c’est le premier film de Kerry Harris, le casting est plutôt alléchant, et il y avait des moyens que n’ont pas forcément d’autres cinéastes quand ils se lancent dans leur première œuvre. Mal écrit, sans enjeu, avec des personnages détestables, on est vraiment dans le DTV horrifique bas de gamme qui essaye de tromper les gens sur son marketing inspiré et mensonger. Bref, ne tombez pas dans le piège !

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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