mai 2, 2024

Dangerous Man – Seagal, Si Mauvais

Titre Original : A Dangerous Man

De : Keoni Waxman

Avec Steven Seagal, Mike Dopud, Marlaina Mah, Vitaly Kravchenko

Année : 2009

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Shane Daniels est libéré après avoir passé six ans en prison pour un crime qu’il n’a pas commis. Dans les heures qui suivent sa libération, il est témoin d’un échange violent entre la mafia chinoise et la police, échange au cours duquel un policier est tué. Luttant contre la mafia chinoise, mais aidé par la mafia russe, Shane prend fait et cause pour une jeune femme kidnappée qu’il découvre sur les lieux…

Avis :

Incapable de se dépêtrer de son image de héros solitaire à qui rien ne résiste, Steven Seagal enchaîne les navets avec un flegme bluffant. On ne compte plus les déclinaisons caricaturales de son personnage, sans oublier les innombrables DTV à la médiocrité toute fluctuante. Véritable cas d’école des carrières qui ont sombré dans les affres du septième art, l’homme persiste envers et contre tout à fournir des efforts poussifs, dont la seule ambition semble être de maintenir son train de vie. Bien que fructueuses, ses collaborations avec Keoni Waxman n’échappent pas à la règle. On l’a vu avec Sous haute protection, série B d’action sans âme. Sans grand étonnement, on en a la confirmation avec Dangerous Man.

Une fois n’est pas coutume, on écaille le vernis immuable de l’acteur principal pour lui faire endosser le costume d’un ancien flic (et retraité des forces spéciales) accusé et emprisonné à tort. Le pitch pourrait faire la part belle à une histoire de vengeance, voire à une incursion dans le milieu carcéral. Pourtant, cette entrée en matière constitue l‘unique prétexte pour justifier la colère d’un homme au vu des injustices qui l’accablent. En l’occurrence, la notion de dangerosité tient ici à l’absence d’éthique envers les criminels. Une manière d’annihiler les limites morales pour mieux expliquer le déferlement de violence en devenir, du moins dans les intentions.

« On notera une touche d’humour involontaire. »

Piètre tentative d’immersion dans le milieu du crime organisé, Keoni Waxman (également à l’écriture) ressasse de nombreux poncifs sans se soucier d’un minimum de cohérence. On évoque du trafic d’êtres humains, de la prostitution, des armes et même de la drogue. Certes, les mafias sont réputées pour leur diversification et étendre leur influence à de nombreux secteurs. Cependant, elles ne trouvent ici aucune structuration ni hiérarchie. Cela s’explique par des enjeux nébuleux et des motivations tout aussi évasives de la part des antagonistes. On n’oublie guère l’éternelle rivalité avec un clan ennemi (Russes contre Chinois) pour assaisonner un scénario qui manque cruellement de piquant.

Pour rester dans le domaine des clivages ethniques, on notera une touche d’humour involontaire où l’un des criminels assimile Steven Seagal à un « Indien baraqué ». Un moment furtif et cocasse, bien malgré lui. À cela s’ajoute une sombre histoire de corruption dont on se moque éperdument. Les flics ripoux sont cantonnés à un rôle de faire-valoir ou de porte-flingue, en fonction de la situation. Les confrontations ne sont que trop rarement bien avancées dans le sens où il suffit d’un mot plus que l’autre ou d’un (mal)heureux concours de circonstances pour changer la donne. Si l’ensemble ne manque pas de rythme, on note toutefois des séquences qui font office de remplissage.

« Les chorégraphies sont basiques et plus fainéantes que les combattants. »

Comme à l’accoutumée, les affrontements se situent dans les standards de ce type de DTV. Autrement dit, les chorégraphies sont basiques et plus fainéantes que les combattants. Si l’on retrouve cette notion de brutalité, surtout pour la première accroche avec deux loubards de pacotilles, il faut se contenter d’échanges de moulinets, de mandales derrière la nuque et de coups de pied plus ou moins bien placés. On note également de nombreuses approximations de cadrage qui finissent de rendre confus ces politesses. Enfin, on ponctue l’ensemble de quelques fusillades tout aussi mal fichues, incapables de tirer parti des environnements ou de la puissance de l’arsenal déployé.

Au final, Dangerous Man est une nouvelle infamie, sans la moindre crédibilité. Si l’on évite au maximum les incohérences avec un scénario simpliste au possible, on se retrouve avec une histoire linéaire, prévisible et percluse de clichés. Au même titre que les enjeux, les thématiques surexploitées n’apportent rien au film, encore moins à la piètre interprétation du casting. Dans ses exercices physiques, Steven Seagal démontre des talents martiaux déclinants. Ses mouvements et ses prises demeurent les mêmes d’une situation à la suivante. Encore une fois, aucune menace ne semble lui résister. Il en ressort un DTV miséreux qui ne présente aucun intérêt, pas même sur le plan du divertissement basique.

Note : 05/20

Par Dante

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