décembre 10, 2024

Zom 100: La Liste de la Mort – Des Zombies et un Requin

Titre Original : Zom 100 : Bucket List of the Dead

De : Yûsuke Ishida

Avec Eiji Akaso, Mai Shiraishi, Shuntaro Yanagi, Kazuki Kitamura

Année : 2023

Pays : Japon

Genre : Horreur, Comédie

Résumé :

Brutalisé par son patron, exploité 24 heures sur 24, il est devenu esclave de son entreprise. Mais quand une invasion de zombies se produit, il retrouve goût à la vie !

Avis :

S’il doit bien y avoir une chose complexe à faire en ce moment, c’est un film de zombies qui soit un peu original. Il semblerait, avec tous les films de morts-vivants, qu’on ait bouffé jusqu’à la moelle la moindre parcelle d’imagination, et on se retrouve sans cesse avec de nouveaux projets qui ne proposent rien de bien neuf. Adapté d’un manga et premier film de Yûsuke Ishida (qui fut monteur sur les adaptations live de L’Attaque des Titans), Zom 100 : La Liste de la Mort promettait d’être la bonne surprise produite par Netflix. Imaginez, un jeune homme qui se tue au travail découvre qu’une invasion zombie a ravagé la ville, et il décide de faire une liste de 100 choses à faire avant de se faire bouffer. Cela laissait espérer un survival plutôt marrant dans un Tokyo désert. Mais les promesses sont-elles tenues ?

La première chose qui vient à l’esprit quand on repense à ce film, c’est la durée excessive du métrage. Plus de deux heures pour raconter cela est clairement trop long, et ça peut même représenter un frein. Il faut dire qu’en matière de long film de zombies, Zack Snyder nous avait gratifié de son énorme bouse Army of the Dead. Cependant, au regard de sa globalité et de ce que veut raconter l’histoire, on pourrait presque comprendre cette durée. Car si le film commence autour de ce jeune homme qui attaque un nouveau métier et se fait poursuivre par une horde de zombies, c’est pour mieux revenir en arrière et présenter ce type un peu foufou, ultra joyeux, mais qui va être rapidement détruit par le monde du travail. Un sujet relativement tabou au pays du soleil levant qui enregistre un haut taux de suicide à cause du harcèlement professionnel.

« Yûsuke Ishida va tenter de donner de l’épaisseur à son personnage. »

Et c’est sans doute là que Zom 100 se fait le plus intéressant. A contrario de nombreux films de morts-vivants, Yûsuke Ishida va tenter de donner de l’épaisseur à son personnage pour que l’on ressente de l’empathie. Jovial et hyper motivé au départ, il va vite se rendre compte qu’il est utilisé dans son travail, tombant de sommeil après deux jours de taf non-stop. C’est lui qui devient un zombie, à un tel point que lorsqu’il se fait attaquer, il ne veut qu’une chose, ne pas être en retard au travail. Le film détourne alors cette vision morbide en mettant le jeune homme face à d’autres responsabilités bien plus importantes, survivre, et profiter de la vie. Dès lors, le héros se révèle, revit et va tenter de nouvelles expériences, ce qui l’amènera à rencontrer de nouvelles personnes et à renouer des liens avec son meilleur ami.

La première moitié du film est assez sympathique, notamment car la réalisation est propre et l’on découvre un Tokyo ravagé plutôt bien fichu. De plus, les pérégrinations du héros sont plutôt drôles, avec certains passages qui mettent en avant les idées de mise en scène. Sans être ultra novateur, Zom 100 tente des choses et garde un esprit bon enfant, malgré des séquences gores, et des attaques incessantes. Cependant, c’est grâce à cela que le trio se forme, et que le film embarque pour une seconde moitié qui, malheureusement, va partir dans un délire qui va trop loin. Outre le fait de certaines transitions un peu longuettes qui tentent de faire rire, et montrent un trio qui crée des liens, une fois que l’on arrive dans l’aquarium, supposé sanctuaire, le film prend une autre tournure qui ne trouve pas la bonne tonalité.

« Zom 100 va partir très loin dans son délire. »

Une fois sur place, et après la bonhomie du trio, tout le monde va se rendre compte que la rigueur mise en place en ce lieu provient de l’ancien patron du héros, qui tyrannise tout le monde. On peut y voir une sorte d’épreuve, où il va falloir combattre le réel monstre de cette histoire, un type despotique qui cache sa peur derrière sa méchanceté. Si le héros va bien évidemment se sortir de cette emprise par ses amis qui lui montrent les bons choix à faire, Zom 100 va partir très loin dans son délire en proposant un requin blanc qui devient zombie après en avoir boulotté quelques-uns, et qui va se déplacer sur la terre ferme via une bonne huitaine de jambes humaines qui lui transpercent le corps. Et là, le film part vraiment en eau de boudin.

Même en partant du principe que le film est l’adaptation d’un manga, et que le héros souhaite devenir un super-héros, y avait-il besoin de partir si loin dans le délire, avec une combinaison anti-morsure qui ressemble à une tenue de Power Rangers, et un final en forme de coup magique inespéré ? Le film dérive totalement de son postulat « crédible » pour partir dans une idée saugrenue qui ne tient pas la route. On comprend bien l’envie d’être à contre-courant des productions zombiesques, et d’éviter le sempiternel sanctuaire pourri à la moelle par son dirigeant tyrannique, mais tout de même, le film part trop loin, et ne s’équilibre pas le moins du monde. On a presque l’impression d’assister à un final sous forme de nanar. Cela dénature toutes les idées du début, en plus de décrédibiliser l’ensemble du scénario qui, jusque-là, tenait à peu près la route.

Au final, Zom 100 : La Liste de la Mort est un film assez inégal, qui souffle le chaud et le froid. Si le début est assez frais et se révèle plutôt plaisant, avec en prime une critique du monde du travail au Japon, la seconde moitié est moins pertinente et plonge le film dans un nanar parfois rigolo, mais plutôt dispensable. Sans être la bouse attendue et survendue, le film de Yûsuke Ishida est mi-figue, mi-raisin, mais on a déjà vu bien pire, notamment dans le monde du DTV…

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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