avril 29, 2024

Les Chasseurs de la Nuit – Full Moon et Latex

Titre Original : Hunters Moon

De : Michael Caissie

Avec Katrina Bowden, Jay Mohr, Spencer Daniels, Thomas Jane

Année : 2020

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Trois adolescentes, nouvelles dans le quartier et restées seules à la maison, décident de faire la fête. L’aînée, Juliet, invite alors Martin, avec qui elle a flirté, et ses deux frères à les rejoindre. Trois jeunes hommes vivant dans le coin, mais qui n’ont pas la même notion de l’amusement que leurs nouvelles voisines.

Avis :

Parmi toutes les créatures fantastiques que l’on peut trouver à la fois dans la littérature horrifique et dans le cinéma, le vampire prend une place de choix. Cependant, ce n’est pas la seule bestiole à susciter les intérêts des scénaristes, puisque l’on retrouve aussi des fantômes, des zombies, ou encore des loups-garous. Pour ce dernier, on va y trouver de très bons films, comme Dog Soldiers ou Wolfman, mais aussi de vilaines purges avec des budgets faméliques. Les Chasseurs de la Nuit est un tout petit film produit en partie par Jay Mohr, que l’on a connu à travers la série Ghost Whisperer, et qui tient le rôle du père de famille dans ce long-métrage (si tant est que l’on puisse appeler cela comme ça, tant ça ressemble plus à un téléfilm). Et si, à travers son titre français, on peut ménager le suspense, ce n’est pas le cas ailleurs.

En effet, si The Orchard semble être le premier titre du film, on le retrouve plus souvent sous le patronyme de Hunter’s Moon. Et là, il va être difficile de tenir le mystère jusqu’au bout. Néanmoins, lorsque le film débute, les plus addicts aux films d’horreur auront tôt fait de griller le pot aux roses, et d’entendre bien sagement que le film se passe. Dès le début, on a droit à Sean Patrick Flanery qui veut buter une jeune femme, mais qui entend du bruit dehors, sort, et se fait buter par une grosse ombre. Cette introduction laisse peu de place au doute, même si la réalisation fait tout pour mettre la bestiole en retrait, soit en hors-champ, soit carrément dans l’ombre. Par la suite, on va suivre une famille qui vient d’acheter la maison de ce serial killer, et qui s’arrête à une supérette.

« Le film manque de cohérence. »

Dès lors, le film nous conforte à une fille aînée très belle, qui aguiche tous les mecs qu’elle rencontre, même le petit brigand du coin qui essaye de voler une barre chocolatée. On se dit que, forcément, elle a un problème, et cela se renforce avec le père de famille qui se perd dans se pensées, et semble être torturé par quelque chose. On se doute bien que le film veut nous la faire à l’envers, et rien, absolument rien, ne va fonctionner dans cette histoire. En effet, les deux parents se barrent sitôt arrivés, et refusent d’amener les filles avec eux. La fille aînée décide alors de faire une petite fête avec ses deux sœurs cadettes, et lorsqu’elle se rend compte que trois types veulent rentrer dans la maison, elle les invite et commence à chauffer tout le monde. C’est bizarre, et n’a aucun sens.

Et le film va constamment tenter de jouer avec les sens de cette nana qui a le feu au cul. Mais ses réactions sont complètement hors de propos. Un coup, elle est chaude comme la braise, et quelques secondes plus tard, elle s’affole et panique quand les types les enferment dans un placard. Le film manque de cohérence et à force de tirer sur la corde de la suspension de crédulité, on se rend compte qu’on se fout de notre gueule. On sait dès le départ que c’est une famille de loups-garous, que les parents sont partis chasser, et que ces filles jouent un sale tour aux malfrats. Un sale tour qui prend du temps malgré l’heure et quart que dure le film. C’est mou, il ne se passe rien, les attaques sont ultra timides, et il n’y a pas une once de gore.

« Incarné par un Thomas Jane des mauvais jours, qui s’en bat les couilles. »

Le pire survient quand le shérif déboule, incarné par un Thomas Jane des mauvais jours, qui s’en bat les couilles. On voit qu’il traine la patte pour arrêter les trois types, et on sera surpris quand il va annoncer que ce sont ses fils. Surpris car quand il annonce ça, l’un des trois s’est déjà fait buter dans un verger, et c’est le père qui le découvre, et il s’en bat les noix. Cela n’accorde aucun crédit au film, qui est incapable de créer des personnages intéressants et intelligents. Là, une fois les loups sortis, tout ce petit monde court dans tous les sens, et seul le shérif va leur faire face, mais de façon nihiliste, en sachant qu’il ne s’en sortira pas. C’est d’une nullité abyssale et rien n’est fait pour rendre les choses plus pertinentes, pas même la révélation finale qui semble provenir des années 80.

Au mieux, la révélation complète de cette louve-garou nous tirera un immense fou-rire, tant tout respire le latex et la plastique. Mais à la rigueur, on sait que les animatronics peuvent être très bien fichus, parfois mieux que les effets numériques (même souvent), mais là, on a l’impression de voir un costume issu d’un quelconque magasin de farces et attrapes. On voit que le masque n’a pas de fond pour créer un semblant de glotte, et les déplacements du personnage sont rigides, engoncé dans un costume tout mal foutu. Et, histoire d’enfoncer le couteau dans la plaie, le film se targue d’une scène post-générique pour annoncer une hypothétique suite… Non, merci, ça ira…

Au final, Les Chasseurs de la Nuit est un film qui ne vaut pas grand-chose. Le twist final ne marche pas du tout, puisqu’on a grillé le coup des loups-garous dès les premières minutes (et là, on spoile comme des cochons), l’aspect qui aurait pu être intéressant, à savoir des créatures qui chassent les serial killers ou les mecs toxiques pour se nourrir, n’est jamais exploité, et les acteurs s’en balancent complètement, Jay Mohr et Thomas Jane en tête. Il en résulte donc un long-métrage largement dispensable, qui ne met pas le loup-garou sur un piédestal.

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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