mars 28, 2024

Meltem

De : Basile Doganis

Avec Daphne Patakia, Rabah Naït Oufella, Lamine Cissokho, Karam Al Kafri

Année : 2019

Pays : France, Grèce

Genre : Drame

Résumé :

Un an après la mort de sa mère, Elena, jeune Française d’origine grecque, retourne dans sa maison de vacances sur l’île de Lesbos. Elle est accompagnée de ses amis Nassim et Sekou, deux jeunes banlieusards plus habitués aux bancs de la cité qu’aux plages paradisiaques. Mais les vacances sont perturbées par la rencontre avec Elyas, jeune Syrien réfugié depuis peu sur l’île, qui fait basculer le destin d’Elena et de ses amis.

Avis :

Basile Doganis est un réalisateur français à la carrière pour le moins atypique. Agrégé de philosophie, il est maître de conférences à l’école supérieure des lettres et sciences humaines de Lyon. Écrivain aussi, il rédige notamment au cours de plusieurs séjours au Japon, « Le Silence dans le cinéma d’Ozu« . Puis après une carrière déjà bien remplie, vers la fin des années 2000, il se dirige vers le cinéma. Son premier long-métrage, qui est un ensemble de courts-métrages, « Singulier/Pluriel« , sort en 2017. Deux ans se sont écoulés et voici que Basile Doganis revient sur nos écrans, enfin si l’on peut dire, puisque son film est diffusé dans seulement sept salles de cinéma. Bref, c’est donc une toute petite sortie, pour un tout petit film.

Aimant, justement, ces petits films dont personne ne parle jamais vraiment, je me suis laissé séduire par « Meltem« , pour premièrement le mystère de son titre et deuxièmement, pour son affiche qui, si elle n’a rien d’extraordinaire, était suffisamment jolie pour donne envie de m’y arrêter. Avec cette affiche, je pensais trouver un petit film de vacances, cool et divertissant, mais très vite, « Meltem » s’en va sur d’autres sentiers, ceux du drame social, avec en toile de fond, un vrai et complexe sujet de société, les migrants et la Grèce, cette terre de passage. Très bien, « Meltem » a l’air plus prenant qu’il n’en a l’air, mais malheureusement, Basile Doganis va bien trop charger son récit, et le résultat sera bancal, et même un poil ennuyant… Dommage.

Un an après la mort de sa mère, Meltem est de retour dans sa maison familiale sur l’île de Lesbos en Grèce, pour y passer une semaine avec des amis. Les trois jeunes pensent passer une semaine de rêve loin des bancs des cités françaises, mais les vacances vont prendre un tout autre tournant quand ils font la connaissance d’Elyas, un jeune syrien séparé de sa mère…

« Meltem » est un film qui a de bonnes intentions et part sur les routes avec un vrai sujet. Un sujet complexe, difficile, bouillant, allant presque jusqu’à en être tabou, tant il peut déranger, les migrants, leurs arrivées ici sur Lesbos, leurs mouvements et la cohabitation avec les habitants de l’île. En soit, ce sujet-là est un très bon sujet qui mérite d’être traité au cinéma et dans un sens, Basile Doganis le traite avec justesse dans son film. Le réalisateur aborde bien la complexité des situations, en suivant le parcours d’un jeune homme arrivé en clandestinité, séparé de sa seule mère et piégé à ciel ouvert, sur cette île paradisiaque pour certains et infernale pour les autres. Sur ce sujet-là, le réalisateur livre un film intéressant, qui pousse à la réflexion. Un film qui évite le poussif du jugement ou encore du tire larmes. Bref, « Meltem« , de ce côté-là, aurait pu durer encore, surtout que l’idée de faire se rencontrer ces deux mondes, ce jeune homme seul, désespéré et plein d’espoir à la fois et ces vacanciers qui prennent une certaine réalité en plein visage, est vraiment très bonne.

Mais voilà, si cette idée est belle et bonne, elle est aussi noyée sous tout un tas d’autres sujets qui laissent un effet de flou et de brouillon sur l’ensemble du métrage. « Meltem« , c’est un scénario qui est tellement surchargé qu’on ne sait plus vraiment de quoi il parle vraiment. Est-ce un film sur le deuil, est-ce une romance, un triangle amoureux, est-ce un drame sur une certaine forme de passage à l’âge adulte, ou encore est-ce un choc des cultures, des mondes ? Est-ce une comédie, un drame, un dramédie ? « Meltem« , c’est tout ça à la fois, en plus de son sujet de société et c’est franchement de trop. De plus, si pour la plupart du temps, les personnages sont attachants, ils peuvent être aussi très agaçants, notamment parce que le film est capable de tomber dans des clichés éculés qu’on connaît par cœur.

Ce deuxième film pour Basile Doganis est une déception. Une déception qui est encore plus accentuée par le fait que le réalisateur a un bon sujet et qu’il le traite bien, mais encore, pour le voir, faut-il gratter tout ce qui l’entoure. À trop vouloir en faire et en dire, « Meltem » s’est noyé sur lui-même et c’est vraiment dommage.

Note : 07/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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