avril 28, 2025

Sasquatch Mountain – Littlefoot

De : Steven R. Monroe

Avec Lance Henriksen, Cerina Vincent, Michael Worth, Craig Wasson

Année : 2006

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un chauffeur de dépanneuse est coincé entre des voleurs de banque avec une otage, la police locale et un monstre venu des montagnes d’Arizona pour manger de la chair humaine.

Avis :

Depuis les années 1970, on ne compte plus les productions où le sasquatch occupe le devant de la scène, du moins l’arrière-plan de l’image, entre deux troncs d’arbre. Quel que soit le nom qu’on lui prête, l’homme des bois a fait l’objet de nombreuses déclinaisons ; des plus anecdotiques en matière de métrages horrifiques aux plus familiales. En raison de son hypothétique affiliation génétique avec notre espèce, on a aussi tendance à l’humaniser. Il ne s’agit pas uniquement de dépeindre un prédateur au gabarit imposant, mais de lui conférer une conscience, voire une intention dans son comportement. Cela pourrait autant susciter la fibre émotionnelle que la dangerosité manifeste du bigfoot.

Au début de sa carrière, Steven R. Monroe s’insinuait déjà dans les strates douteuses des DTV et autres téléfilms sans envergure. Avec Sasquatch Mountain, on tient pourtant une introduction intéressante. Tournée à la manière d’un found-footage, l’entame propose une approche à minima originale, sous couvert d’un drame familial. La mise en contexte et la brève apparition de la créature suggèrent une incursion modeste, mais maîtrisée. Seulement, il s’agit de la seule qualité notable à l’horizon. Le retour à une réalisation classique met aussi un terme au peu d’intérêt qu’on peut lui accorder.

« Quant au sasquatch, il fait office de trouble-fête »

En première ligne de mire, on retrouve un braquage digne d’un vol à la sauvette où les malfaiteurs arborent des masques de… gorilles. Cette seconde exposition est l’occasion de dépeindre des personnages agaçants et caricaturaux au possible. Leur fuite marque donc une excursion en forêt. À voir l’environnement, on s’immisce dans un sous-bois à la végétation éparse qui ne semble guère isolé des premières habitations. La proximité géographique de la route et de certaines propriétés confirme cette impression. Au lieu d’une cavale éperdue sur fond de survivalisme, on assiste aux pérégrinations d’un groupe de pieds nickelés qui tournent en rond, en s’amusant au jeu des flics et des brigands.

Quant au sasquatch, il fait office de trouble-fête qui ne distingue guère le caractère bienveillant des uns de la vilenie des autres. Ses assauts sont épars et vite expédiés. Certes, on remarque cette ombre massive et une force sans commune mesure. Pour le reste, son pelage évoque davantage une tête de serpillière, tandis qu’il est difficile de se départir de l’idée de l’acteur engoncé dans son costume. Les attaques, elles, présentent une violence toute mesurée. Quant au cadrage, il s’avère aléatoire à dessein. Durant la majeure partie du métrage, la créature reste néanmoins en retrait. Tout juste sa présence est-elle suggérée.

« Le résultat est assez déplorable. »

Cette promenade en pleine nature s’apparente surtout à une pathétique retraite où les différents intervenants s’épanchent sur leurs états d’âme et leur passif. Au lieu d’ajouter un minimum de fond à leur caractérisation, on demeure dans des carcans sommaires où les personnalités ne présentent aucun relief. On pourrait même soupçonner le scénario de rendre les antagonistes attachants. Preuve en est avec ce rapprochement inopiné avec les forces de l’ordre ; par des circonstances poussives, certes. Le résultat est assez déplorable. À l’absence de tension, on éprouve surtout un soulagement à les voir disparaître de l’image les uns après les autres.

Au final, Sasquatch Mountain est un piètre survival animalier. Exception faite d’une entame sur fond de found-footage, le film de Steven R. Monroe s’empêtre très vite dans une médiocrité de tous les instants. Outre une approche fauchée, on assiste davantage à une randonnée qu’à une cavale en pleine forêt. Il faut se contenter de rares échauffourées et d’irruptions sporadiques du sasquatch. Le centre d’intérêt du métrage demeure trop discret, même lorsqu’il est question de suggérer sa présence derrière un arbre ou dans l’obscurité. On notera aussi une mise en scène brouillonne, affublée d’une photographie aux tons saturés exécrables. Un DTV pauvre, sans imagination et perclus d’inepties en tous genres.

Note : 06/20

Par Dante

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