mai 2, 2024

Crisis Core Final Fantasy VII Reunion

Résumé :

La trame est essentiellement axée sur Zack, le personnage principal, et ses relations avec les autres membres du Soldat, dont Cloud et Sephiroth. On y découvre également plusieurs protagonistes inédits dans la série, à commencer par Angeal et Génésis.

Avis :

Les univers des Final Fantasy sont foisonnants, et certains ont une telle aura, qu’il est bien difficile de ne pas imaginer des spin-off ou de nouvelles histoires dans ce même décor. C’est le cas pour le septième opus de la franchise qui, depuis sa sortie sur la première Playstation, alimente tous les fantasmes, avec des personnages charismatiques et un univers inédit. C’est pour cela qu’en 2008, une préquelle sort sur la console portable de Sony, la PSP. Crisis Core Final Fantasy : Reunion va alors être un jeu différent du RPG de chez Square Enix, puisqu’il s’agit ici d’un jeu d’action, avec quelques ajouts un peu role play, mais pas trop. Forcément, avec le succès du remaster de Final Fantasy VII sur la Playstation 4, et en attendant le Rebirth qui va sortir sur PS5, il était presque logique d’avoir un reboot de cette préquelle sur console nouvelle génération.

Ainsi donc, on se retrouve avec une version plus belle, plus fluide et plus propre d’un jeu PSP. En ce sens, il ne faut pas trop en attendre de Crisis Core en ce qui concerne l’histoire et la façon de jouer. Ici, on incarne Zack, qui va se retrouver bien malgré lui dans une mission dangereuse entre Sephiroth, Génésis et Angeal. Trois personnages qui gravitent autour de manipulations génétiques, de clonages et de transformation via la mako, cette pierre étrange qui confère des pouvoirs. Vous n’y comprenez rien ? C’est normal, la narration est tellement lente et alambiquée qu’il est parfois compliqué de faire le lien avec le FFVII, même si on a fait ce dernier. Et c’est bien là tout le problème du jeu qui n’arrive pas à créer du liant correct, non seulement à cause d’un gameplay poussif, mais aussi d’un héros peu charismatique.

La première chose qui frappe quand on attaque le jeu, c’est sa longueur sur des scènes qui ne sont pas passionnantes. Crisis Core possède de nombreuses scènes non jouables où ça palabre beaucoup trop pour ne rien dire, et quand on reprend la manette, c’est souvent pour déplacer son personnage pendant trente secondes avant d’avoir une nouvelle scène de parlotte. D’entrée, le ton est donné, on va être sur un jeu bavard, qui ne trouve pas le bon équilibre entre les séquences de jeu, et les séquences qui racontent l’histoire. D’autant plus que cette histoire est peu intéressante, et qu’elle ne se dévoile pas du tout avec de l’exploration ou de la recherche d’objets particuliers. Non, on suit des chemins, des couloirs, et on frappe à tours de bras des ennemis qui apparaissent à des endroits plus ou moins attendus.

Outre le fait de suivre un chemin balisé et d’être dans l’impossibilité d’en sortir, le jeu se paye un gameplay assez nerveux dans les combats, mais qui devient très vite rébarbatif. On martèle inlassablement le bouton carreau de la manette pour frapper, on appuie sur X pour esquiver, et on allie deux boutons pour balancer des sorts. C’est basique, et là aussi, la découverte en prend un coup quand les points faibles des ennemis apparaissent avec leur barre de vie. La nouveauté provient de l’OCN, une sorte de roulette qui affiche des tronches de personnages avec lesquels on a des affinités, et qui peuvent offrir des pouvoirs, donnant ainsi une attaque spéciale, ou encore de la vie ou la faculté de ne mettre que des coups critiques. C’est aussi à travers cela que l’on peut faire intervenir des Espers, des divinités aux attaques dévastatrices.

Le problème provient clairement du hasard de ces bonus, et même si on retrouve de jolies scènes pour faire intervenir tout cela, on reste dans des choses improbables. Comment se fait-il qu’une attaque aérienne puisse se faire quand on combat des bestioles dans une grotte ? Il y a un manque de cohérence qui fait que l’on sort très rapidement du jeu. Jeu qui se termine très vite, à peu près dix heures pour la quête principale (pour un truc vendu 45 euros…), et qui essaye de s’étoffer avec des missions, que l’on termine en quelques minutes. Ces missions se trouvent sur les points de sauvegarde, et on peut les déclencher quand on veut. Cela donne des trucs incongrus, comme le fait d’être en pleine mission principale, dans l’urgence, mais de prendre le temps de faire quelques missions secondaires dans des décors qui n’ont rien à voir…

D’ailleurs, on peut en parler des décors du jeu, notamment lors des missions, puisque cela se résume à environ cinq endroits, le désert, la grotte, les mines, un hangar et le bidonville. Les missions sont toujours les mêmes, à savoir avancer jusqu’à un point, et combattre le boss de la zone. C’est très simple, ultra répétitif, et le seul avantage, outre le fait que c’est rapide, c’est qu’il permet de faire du level-up, et donc de monter en niveau assez rapidement. Si cela augmente notre jauge de vie, de PM ou de PA, on n’aura très peu de manœuvre dessus, puisque hormis mixer des matérias pour en créer de plus grosses et plus puissantes, on ne peut pas choisir de compétences ou de mettre des points dans la vie ou la magie. Tout le côté RPG est réduit comme peau de chagrin.

Il faut ajouter à tous ces défauts un héros qui n’est pas du tout charismatique. Zack est une tête brûlée qui veut faire de son mieux, mais il est lambda. Déjà, dans son design, il n’a rien de particulier. Mais en plus de cela, il est parfois un peu bête, et le délire autour des squats pour se muscler est inintéressant au possible. Ses relations avec les autres sont surfaites, parfois même survolées, et de ce fait, on ne peut pas dire que la scène de fin soit marquante. Elle se veut touchante, mais comme on ne ressent aucune empathie pour Zack, on s’en bat un peu les couilles. Et que dire de la musique, qui, d’habitude, est un point fort des Final Fantasy, et là, on a juste droit à cinq notes de piano qui sont martelées de façon cycliques…

Au final, Crisis Core Final Fantasy VII Reunion a beau être un portage de la PSP à la PS5, cela reste un ratage quasi complet. Si l’on peut prendre un peu de plaisir dans le côté action, avec des combats plutôt dynamiques, on va vite se rendre compte que le jeu est creux, le gameplay, répétitif, et qu’il n’est présent sur console moderne que parce que le reboot de Final Fantasy VII fut un immense succès, et que les fans attendent de pied ferme le Rebirth. Et faire cela pour patienter, et pour l’argent n’est pas une bonne chose.

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.