mars 29, 2024

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon

De : Philippe Lacheau

Avec Philippe Lacheau, Elodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arutti

Année : 2019

Pays : France

Genre : Comédie, Action

Résumé :

Nicky Larson est le meilleur des gardes du corps, un détective privé hors-pair. Il est appelé pour une mission à hauts risques : récupérer le parfum de Cupidon, un parfum qui rendrait irrésistible celui qui l’utilise…

Avis :

Il y a des films qui font frémir dès l’énumération de l’idée. Et en général, cela concerne l’adaptation de quelque chose de culte ou qui est très fortement marqué par une culture. De ce fait, lorsque Philippe Lacheau (Babysitting) a annoncé l’adaptation de City Hunter, plus connu chez nous comme Nicky Larson, en film live avec des acteurs français et se déroulant en France, les aficionados du manga et de l’animé ont commencé à voir rouge et à faire des crises d’apoplexie. Et ne parlons même pas des vives réactions lors de la première bande-annonce où l’on a frôlé la révolte nucléaire. Il faut dire aussi que des adaptations de manga réussies, ça ne court pas les rues et plane encore l’ombre du Dragonball Evolution, véritable immondice balancée à la tronche des fans. Cependant, les gens qui criaient au scandale sans n’avoir encore rien vu ont oublié un petit détail, la légitimité. Philippe Lacheau est un fan de l’œuvre de base, il a été bercé durant toute sa jeunesse par le Club Dorothée et les animés japonais et en tant que tel, il avait tout à fait le droit de mettre sa pierre à l’édifice, sans pour autant faire du fan service de base. Et ses précédentes comédies étaient plutôt réussies, alors pourquoi craindre le désastre ? Car force est de constater que ce Nicky Larson et le Parfum de Cupidon est une petite réussite, une agréable surprise fidèle à l’œuvre et souvent drôle.

Le pitch du film est très simple. Un homme confie à Nicky Larson et Laura un gros flacon d’un parfum qui peut rendre n’importe qui irrésistible. Malheureusement, durant la transaction, la valise contenant le flacon est volée et Nicky Larson va tenter de la récupérer. Mais lors de la bagarre qui va s’ensuivre, la valise va être échangée avec une autre et c’est Skippy, un homme timide, qui va récupérer le parfum et vite comprendre son utilité. Semant la panique partout où il passe sans le vouloir, Skippy va être pris en chasse par Nicky, mais aussi un groupe de mercenaires prêts à tout pour récupérer le parfum. Derrière cette histoire très simple réside en fait une note d’intention pour enclencher une comédie d’action franchement assez réjouissante et plutôt bien rôdée. Alors bien évidemment, il ne faudra pas chercher midi à quatorze heures, le but du film étant de divertir tout en apportant son lot de clins d’œil à tous les animés qui passaient durant le Club Dorothée, mais cette petite histoire va permettre d’enchainer des scènes d’action rondement menée.

Et pourtant, ce n’était pas gagné avec l’introduction du métrage. En effet, le film débute avec une grosse baston entre Nicky Larson et Mammouth. Cette bagarre se déroule dans une clinique de chirurgie plastique et toutes les références qui vont être faites porteront sur le sexe d’un pauvre quidam qui voulait se faire opérer. Et c’est assez dérangeant car l’humour est très graveleux et dessert complètement la scène d’action qui se déroule. Entre l’encéphalogramme dont les courbes font des bites et le duel qui montre Mammouth en train de serrer le sexe de l’homme endormi, on est dans quelque chose de vulgaire et qui finalement, ne sied pas vraiment à l’univers de Nicky Larson. Fort heureusement pour nous, le film s’améliore grandement par la suite, délaissant l’aspect frontal du sexe pour une approche plus fine, mais surtout plus bon enfant. Effectivement, le personnage central est un obsédé sexuel et il a un vrai problème avec les femmes, mais cela respecte totalement le personnage dans l’œuvre de base et l’ensemble demeure plus gentillet. On aura droit à des nanas en sous-vêtements, des poses sexys, mais jamais des phases trop vulgaires comme au départ. Et c’est bien dans l’humour potache que Philippe Lacheau réussit son film, s’amusant avec les références d’autres animés (le mariage de Jeanne et de Serge, la commande d’un demi à une serveuse qui s’appelle Ranma), mais aussi avec des scènes d’action qui frise le ridicule mais qui font très cartoon.

D’ailleurs, ces scènes sont très lisibles et font correctement le taf. Philippe Lacheau essaye vraiment de donner un souffle épique à son histoire et notamment à certaines séquences d’action qui se font rares dans le cinéma français. S’éloignant volontairement du champ/contre-champ propre à la comédie française, le jeune réalisateur s’inspire de divers métrages américains pour fournir plus de dynamisme et même prendre des risques. Ainsi, on trouvera une scène de bagarre à la première personne, un peu à la Hardcore Henry, mais on aura droit à des courses-poursuites intéressantes et même à des fusillades pas si dégueulasses que ça, essayant de donner du style et de la classe à l’ensemble. Alors oui, on ressent un gros manque de budget, et tout cela n’a pas l’impact d’un blockbuster ricain, mais c’est fait avec honnêteté et surtout envie. Quand on sait le budget du dernier Dany Boon et qu’on le compare avec celui-ci, on se demande bien où est passé l’argent de la Ch’tite Famille. Mais finalement tant pis, le film fait le boulot, divertit et se révèle bien dynamique, et même s’il est moins épique que prévu, il reste très bien fait. Le petit bémol viendra des personnages, pas forcément attachants malgré le côté débile de Poncho ou encore le lien entre Nicky et Laura, et les méchants sont peu charismatiques, voire pas du tout. Il ne s’agit pas de tatouer Reem Kherici pour en faire quelqu’un de badass. Fort heureusement, les quelques caméos font plaisir, à l’image de Dorothée, Medi Sadoun en inspecteur gadget ou encore Raphaël Personnaz.

Au final, Nicky Larson et le Parfum de Cupidon est un bon divertissement et une adaptation plutôt honnête du manga et de l’animé. Si le début, vulgaire à souhait, peut faire peur pour la suite, Philippe Lacheau redresse bien la barre, arrivant à faire une comédie d’action sympathique et plutôt agréable, évitant souvent le graveleux pour faire dans le potache et ce n’est pas plus mal. Bref, encore une fois, ce film est une bonne leçon pour que l’on arrête de juger les métrages à leur bande-annonce et qu’il faut se faire son propre avis en allant le voir dans les salles de cinéma.

Note: 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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