septembre 26, 2025

Biff Byford – School of Hard Knocks

Avis :

Le métal est un genre musical qui fête ses 50/60 ans environ, en fonction de quel groupe on place comme fer de lance du genre. Ce qui fait que les premiers à s’être aventurés dans ce style ont aujourd’hui un âge raisonnable, allant de 70 ans et plus. Et pourtant, quand on regarde les plus grosses sorties de cette année, on retrouve des vieux de la vieille, des briscards qui essayent encore et toujours de faire la nique aux jeunes. Accept, Judas Priest, ou encore Saxon sont autant de noms à mettre en avant cette année, avec une belle vitalité et des albums au pire réussis, et au mieux des quasi chefs-d’œuvre (Rob Halford dans mon cœur). Et en évoquant Saxon, il est difficile de ne pas mentionner leur leader, Biff Byford, 73 ans, qui a eu l’envie d’un album solo en 2020.

Le risque, quand on est chanteur d’un groupe culte, est de faire la même chose, et ne pas montrer un réel intérêt à faire un effort tout seul, si ce n’est pour flatter son égo. Certes, Biff Byford s’entoure de gens de talent, à l’instar de Phil Campbell ou encore Nibbs Carter de son propre groupe, mais encore faut-il qu’il fasse autre chose que du Saxon. Et est-ce le cas avec School of Hard Knocks ? Oui… et non. C’est-à-dire que l’album est un mélange assez intéressant de Hard et de ballades, mais on retrouve aussi du Heavy qui ressemble à du Saxon, et le plus dommageable là-dedans, c’est que ce sont les meilleurs morceaux du skeud. Et donc de se poser la question si cet album est légitime, d’autant plus qu’il a donné des sueurs froides à son auteur, qui aura dû subir un triple pontage coronarien ensuite.

Le premier morceau est un peu en dehors de ce que produit Saxon. Welcome to the Show est un titre qui fait très Hard Rock des années 80, avec un soupçon d’Alice Cooper. C’est ultra bien fichu, c’est dynamique, il y a une grosse production derrière, et on aura même droit à de jolis solos. Bref, cette entrée en matière est fort plaisante et démontre l’envie du chanteur de proposer autre chose que du Heavy « classique ». School of Hard Knocks s’avance lui aussi comme un titre Hard Rock plus que Heavy, et évoque quelques élans à la AC/DC. C’est plutôt rafraîchissant et l’ensemble colle bien à la voix du chanteur, malgré son petit cheveu sur la langue. Bref, ces deux premiers morceaux sont très différents de ce que propose Saxon et offre une nouvelle facette de Biff Byford.  

Le choix de caler The Inquisitor à la troisième place est étonnant, car il s’agit d’un interlude parlé, et si l’ambiance un peu orientale est plaisante, on est loin d’être au milieu de l’album. Cependant, le titre annonce l’arrivée de The Pit and the Pendulum, long morceau fleuve de plus de sept minutes. Et là, malgré toute la réussite de ce titre, on est plus dans du Saxon et on sent que Biff Byford renoue avec son premier amour. Alors certes, le morceau est excellent, mais il aurait tout à fait sa place dans un skeud de Saxon. Tout comme Worlds Collide qui tape très fort. Il s’agit du morceau le plus Heavy de la playlist, mais là encore, la ressemblance avec le groupe anglais est trop frappante pour avoir une certaine légitimité. Et c’est bizarre de dire cela, que finalement, ce sont les morceaux les plus réussis qui gâchent un peu la fête.

Là où Biff Byford surprend, c’est dans les ballades. Elles sont au nombre de deux. La première, Scarborough Fair, est plutôt touchante et s’avère fort plaisante. La seconde, qui arrive en avant-dernière piste, Me and You, est un peu plus ringarde, avec un saxophone qui vient un peu ternir l’ensemble. Heureusement, Pedal to the Metal vient dynamiser le tout, avec une lettre d’amour pour le genre musical (qui rappelle que Biff Byford avait manifesté pour reconnaître le Métal comme religion). Puis Hearts of Steel se fait un peu plus classique, bien que plaisant et agréable. Quant à Throw Down the Sword, une reprise de Wishbone Ash, c’est tout simplement un excellent titre qui reste un long moment en tête. Enfin, Black and White clôture l’album de façon lumineuse, dans un Hard Rock léger et assez dynamique. Là, le chanteur se recycle et trouver quelques éléments plus ludiques pour nous surprendre.

Au final, School of Hard Knocks, le seul et unique album solo de Biff Byford, ménage la chèvre et le chou, et offre un condensé de ce qui fait la culture musicale de son frontman. A savoir du Hard référencé des années 70/80, une paire de ballades sirupeuses, et du Heavy clinquant qui rappelle à quel point Saxon est un grand groupe qui reste un peu trop dans l’ombre d’autres formations qui ont plus de succès. Bref, un album sympathique et agréable, mais qui manque peut-être d’identité, ou d’une plus grande prise de risque.

  • Welcome to the Show
  • School of Hard Knocks
  • The Inquisitor
  • The Pit and the Pendulum
  • Worlds Collide
  • Scarborough Fair
  • Pedal to the Metal
  • Hearts of Steel
  • Throw Down the Sword
  • Me and You
  • Black and White

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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