mars 29, 2024

Cuphead

Résumé :

Cuphead est un jeu d’action 2D où vous incarnez Cuphead ou Mugman. Évoluez dans un univers inspiré par les cartoons des années 1930 et traversez d’étranges mondes pour obtenir de nouvelles armes, apprendre de nouvelles attaques et découvrir des secrets dans ce shoot’em up nerveux.

Avis :

Annoncé en 2014 et donné à la toute petite firme MDHR par Microsoft pour faire un jeu de combats de boss au level design très marqué, Cuphead est un jeu qui a végété durant un petit moment dans le milieu vidéoludique. Après des images sensationnelles, le soft a peu disparu des radars pour offrir plus de diversité dans son gameplay et allonger une durée de vie qui semblait famélique. Ce n’est que trois ans plus tard que le jeu fait son apparition, sur Switch et Xbox One, pour le plus grand bonheur des joueurs qui sont en manque de défi et de jeux difficiles. Car sous ses airs de petit shoot em’up aux graphismes enfantins, Cuphead cache en vérité un jeu complexe, exigeant, punitif et qui risque de coûter cher en manettes pour les plus nerveux.

Le but du jeu est tout simple. Cuphead et Mugman ont trop joué au casino et ont vendu leur âme au diable. Afin de ne pas tomber dans le piège du démon, ils lui proposent un marché, récupérer toutes les contrats d’âmes sur l’île aquarelle pour retrouver leur liberté. Et nous voici crapahutant sur une map en allant de lieux en lieux pour mater des personnages qui n’ont pas donné au diable son dû. Du point de vue du scénario, il n’y a rien de plus. Cuphead est un jeu simple, efficace, qui va droit au but et qui ne s’embête pas avec de la fioriture. Ici, ce qui est engageant, c’est bien évidemment ses graphismes. S’inspirant grandement des premiers dessins animés de Disney et d’autres, le jeu propose une ambiance très années 30 et nous plonge dans un délire jusqu’au boutiste, avec notamment des personnages muets, des entrées face aux boss sous la forme de panneaux explicatifs, comme dans les films muets des années 20/30  et des personnages dont le level design est à tomber par terre de beauté. On retrouve même ce côté un peu étrange, un peu malaisant, que l’on peut retrouver dans ces dessins animés d’un autre âge où l’on n’hésite pas à animer une bouteille d’alcool ou un cigare en cours d’utilisation. Il est évident que la première chose qui attire dans ce jeu, ce sont les graphismes, qui sont superbes.

Au-delà du character design qui est impressionnant, le jeu est très fluide et le gameplay reste relativement simple pour ne pas gâcher la nervosité inhérente à un shoot em’up. Le tutoriel se fait en quelques secondes, de quoi nous apprendre à tirer, à sauter, à faire une parade sur des projectiles roses, à utiliser un super-pouvoir et à faire des glissades pour rejoindre des zones un peu éloignées. Une fois lancé dans le jeu, on se retrouve avec trois phases bien distinctes. Les combats de boss concernent l’essentiel du jeu. On se dirige vers une zone, on affronte un ennemi et on récolte son pacte. On peut subdiviser ces combats en deux types, au sol et dans un avion, mais cela ne change pas grand-chose. Ensuite, il y a des zones de plateformes, ce que le jeu nomme des run and gun, où il faut récolter des pièces, pour pouvoir acheter des bonus chez M. Couenne, le vendeur. Enfin, il y a trois passages dans des mausolées où il faudra faire des parades sur des fantômes rose avant qu’ils n’atteignent une urne au centre de la pièce. En faisant cela, on récolte trois super-pouvoirs. Il y a dans le jeu trois îles et un enfer avec deux boss, ce qui peut sembler peu, mais pas du tout. Déjà parce que la difficulté est atroce, on est clairement dans un die and retry exigeant, mais aussi parce qu’il va falloir trouver des astuces pour vaincre chaque boss.

Et c’est là tout le sel même du jeu, qui nous impose d’apprendre les patterns des boss pour pouvoir en venir à bout au bout de plusieurs essais. Chaque boss possède différentes transformations et lorsque l’on perd, une barre d’évolution nous montre ce qu’il nous restait à faire, permettant alors de se sentir fort, ou alors complètement nul. Et pour vaincre les méchants, il faudra maîtriser toutes les astuces du jeu, imposant parfois des parades pour venir à bout d’un type, ou alors nous forçant à utiliser la touche qui nous immobilise pour mieux viser. De ce fait, le jeu est long. Non pas parce qu’il propose des choses extrêmement varié, mais parce qu’il est dur et qu’il force à recommencer inlassablement. Pour preuve, je suis mort plus de 470 fois pour en venir à bout. Histoire de rallonger un peu la durée de vie, on a des récompenses à débloquer pour terminer le jeu à 100%, mais c’est vraiment réserver aux hardcore gamers. Il faut aussi savoir que le jeu propose deux difficultés dans les combats contre les boss, mais seul le mode normal permet d’avoir les contrats et d’accéder à l’enfer de l’île. Tout ça se mérite donc et c’est génial, car on sent une vraie fierté de battre un boss avec lequel on a vraiment galéré.

Au final, Cuphead est un jeu difficile, très difficile, plus difficile que Toki par exemple, même si les deux jeux ne sont pas forcément comparables. Cependant, derrière cette difficulté, il y a un vrai plaisir de jeu aussi bien dans l’univers onirique présenté que dans un gameplay nerveux et jouissif. Le level design sublime et chargé (parfois un peu trop et complique les choses à deux joueurs) tend à rendre Cuphead encore plus attachant et surtout différent du tout-venant vidéoludique. En bref, un excellent jeu, gratifiant, beau et qui rend vraiment addictif.

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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