octobre 27, 2025

Chainsaw Man – le Film – L’Arc de Reze – Folie Pure

Titre Original : Gekijouban Chainsaw Man : Reze-hen

De : Tatsuya Yoshihara

Avec les Voix Originales de Kikunosuke Toya, Reina Ueda, Ai Fairouz, Tomori Kusunoki

Année : 2025

Pays : Japon

Genre : Animation

Résumé :

Denji travaillait comme Devil Hunter au service des yakuzas, dans l’espoir d’effacer la lourde dette laissée par ses parents… jusqu’au jour où les yakuzas le trahissent et le fassent exécuter. Mais avant de perdre complètement connaissance, Denji conclut un pacte avec Pochita, son fidèle chien-démon tronçonneuse, et celui-ci lui sauve la vie. Avec ce pacte, les deux personnages fusionnent et créent ainsi l’inarrêtable Chainsaw Man. Alors qu’une guerre sanglante fait rage entre démons, chasseurs et ennemis de l’ombre et qu’une mystérieuse jeune fille nommée Reze fait irruption dans son univers, Denji doit livrer son combat le plus périlleux — un combat guidé par l’amour, dans un monde où la survie ne connaît aucune règle.

Avis :

Tatsuya Yoshihara est un réalisateur et animateur japonais né en 1985 à Fukuoka. Il s’est imposé ces dernières années comme l’un des nouveaux visages incontournables de l’animation japonaise. Il a notamment travaillé sur des séries très populaires comme « Black Clover« , « Monster Musume » ou « Yatterman Night« , avant d’être propulsé à l’international grâce à « Chainsaw Man« , l’adaptation du manga culte de Tatsuki Fujimoto. Le film « Chainsaw Man : L’Arc de Reze » adapte la deuxième grande partie du manga, souvent considérée par les fans comme l’une des plus marquantes. On y retrouve Denji, ce jeune homme fusionné avec un démon-tronçonneuse, confronté à la fois à ses sentiments, à la trahison et à la violence absolue de son monde. Tatsuya Yoshihara, déjà réalisateur sur la série, a voulu en faire un long-métrage indépendant qui mêle romance tordue, poésie morbide et pure démence visuelle.

S’il y a bien un cinéma qui déborde de choses incroyables dans le domaine de l’animation, c’est bien le cinéma japonais. Chaque année, que ce soit sur le grand ou le petit écran, les japonais repoussent les limites de l’imagination et de la mise en scène. Parfois, le petit écran rejoint le grand, lorsque des séries animées deviennent des films. Et attention, ce ne sont pas des films ordinaires : souvent, ce sont des suites directes des séries. Pour ma part, c’est la troisième fois que je me rends en salle pour ce genre d’expérience. Il y a d’abord eu la claque « Sword Art Online« , découvert presque par hasard. Puis, il y a eu la déception « Demon Slayer« , le film de 2021, devant lequel, je suis totalement passé.

«  »Chainsaw Man, Le Film : L’Arc de Reze » ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir »

Et aujourd’hui, il y a cette pure folie : « Chainsaw Man, Le Film : L’Arc de Reze« . Un film où le héros, littéralement, a des tronçonneuses à la place des bras et de la tête. Dès les premières images de la bande-annonce, j’ai su que je voulais le voir. Et j’ai bien fait, car en plus d’être l’une des dingueries de l’année, ce film donne qu’une seule envie : découvrir la série d’origine pour plonger encore plus profondément dans son univers.

Denji, adolescent sans le sou, a fusionné avec Pochita, un petit démon-tronçonneuse devenu son cœur. Après avoir rejoint la Division spéciale de sécurité anti-démons, il rêve d’une vie simple, de nourriture, d’un toit… et d’amour. Quand il croise la mystérieuse Reze, serveuse dans un café, c’est comme si le monde s’adoucissait. Mais derrière son sourire tendre se cache une autre vérité. Reze n’est pas celle qu’elle prétend être.

Ah ouais, quand même ! Il est difficile de savoir par où commencer tant « Chainsaw Man, Le Film : L’Arc de Reze » ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir récemment. Folie pure, trip hystérique et visuel hallucinant, le film est une expérience en soi. Mais avant de crier au chef-d’œuvre, arrêtons-nous une seconde sur ce qui ne fonctionne pas tout à fait, rien de grave, mais quelques points à noter quand même.

D’abord, la première partie du film est aussi longue que surprenante. Peut-être est-ce moi, trop impatient de voir ce démon tronçonneuse entrer en action, mais le début, très calme, se pose comme une comédie romantique inattendue. C’est joli, poétique, parfois même drôle, mais un peu longuet.  Sur un film d’1h40, cette lente montée en puissance peut déstabiliser les spectateurs qui, comme moi, ne connaissent pas la série. On se demande où tout cela va mener.

« la démence visuelle et narrative »

Ensuite, visuellement, même si le film est globalement sublime, on ressent parfois le poids du numérique : quelques scènes (notamment dans une piscine, ou une poursuite en voiture) paraissent voyantes et s’entrechoquent un peu avec l’animation « traditionnelle ». Enfin, il faut rappeler que le film est la suite directe de la première saison de « Chainsaw Man« . Pour les novices, certains détails, émotions ou rappels risquent d’échapper. Rien de dramatique, mais on sent bien que certaines scènes résonnent davantage si l’on connaît déjà l’univers.

Mais très vite, toutes ces petites réserves s’effacent devant la démence visuelle et narrative du film. La première partie est douce et presque romantique, mais la tension monte, monte, jusqu’à une rupture de ton brutale. D’un coup, la comédie sentimentale laisse place à une orgie d’action, de chaos et de démesure. Et là, Tatsuya Yoshihara se lâche totalement. La mise en scène explose. Chaque plan devient une trouvaille visuelle. C’est vertigineux, grandiose, hallucinant. On sent que le réalisateur est aussi dingue que ses personnages et son univers. Chaque séquence, chaque combat est une idée de mise en scène à lui seul. Le film devient une sorte d’opéra fou-furieux, une tempête de métal et de sang.  Le combat final ? Monumental. Oui oui ! On va avoir du mal à trouver plus dantesque cette année. Il doit durer près de quarante minutes, et jamais on ne s’en lasse.

« une âme tragique qui dépasse de loin la simple baston »

Tatsuya Yoshihara parvient à garder l’intensité du début à la fin, tout en conservant une vraie émotion derrière le carnage. Car oui, « Chainsaw Man, Le Film… » n’est pas qu’un festival de violence graphique. C’est aussi une histoire tragique, presque romantique, autour d’un adolescent qui se laisse guider par son cœur. Les personnages, à commencer par le héros, Denji, sont bouleversants dans leur simplicité. Ce garçon paumé, à la fois naïf et désespéré, marrant, débridé, arrive à toucher. Et Reze, magnifiquement écrite, ajoute une couche d’ambiguïté et de tendresse assez inattendue. Leur relation, fragile et vouée à l’échec, donne au film une âme tragique qui dépasse de loin la simple baston. Le film arrive même à être beau, tendre, et désespéré à la fois. Comme je le disais, c’est surprenant. Idem, pour les personnages au second plan avec une jolie mention pleine d’ambiguïté pour le personnage de l’ange.

Visuellement, c’est une claque monumentale. La photographie, le découpage, les ralentis, les éclats de lumière, les bombes balancées ici et là, tout est travaillé de manière hallucinante. Et que dire de la bande-son ! Un pur déchaînement : métal, électro, cordes tendues, silences soudains… Cette BO, c’est un spectacle à elle toute seule !

Bref, « Chainsaw Man, Le Film : L’Arc de Reze » est du grand art à la japonaise. Je ne regrette pas une seule seconde d’y être allé. Mieux encore : voir un type avec une tronçonneuse à la place de la tête chevaucher un démon-requin dans une tornade, pour affronter une femme-bombe démente, le tout sur fond bon gros métal… honnêtement, je ne pensais pas voir ça un jour dans ma vie. C’est furieux, c’est brillant, c’est fou. Maintenant, comme je le disais, je n’ai qu’une seule envie : voir la série. Parce que si le film m’a mis dans cet état, je n’imagine même pas ce que la version longue de cet univers peut provoquer.

Note : 18/20

Par Cinéted

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