novembre 12, 2025

Abigail – Petit Rat Vampirique

De : Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett

Avec Melissa Barrera, Dan Stevens, Alisha Weir, Kathryn Newton

Année : 2024

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Suite au kidnapping de la fille d’un puissant magnat de la pègre, un groupe de criminels amateurs pensaient simplement devoir enfermer et surveiller cette jeune ballerine afin de pouvoir réclamer une rançon de 50 millions de dollars. Retirés dans un manoir isolé, les ravisseurs commencent mystérieusement à disparaître, les uns après les autres, au fil de la nuit. C’est alors qu’ils découvrent avec horreur, que la fillette avec lesquels ils sont enfermés n’a rien d’ordinaire.

Avis :

Apparu sur le devant de la scène en tant que duo de réalisateurs de films d’horreur en 2012 avec l’anthologie V/H/S, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett ont toujours continué leur petit bonhomme de chemin, jusqu’à devenir des références du genre aujourd’hui, du moins pour la jeune génération. Après un très mauvais found-footage avec The Baby, et un film qui ne laissera aucune trace avec 666 Road (Southbound), le duo nous offre Wedding Nightmare, une comédie horrifique gore et décomplexée qui fera grand bruit. Dès lors, on laisse dans leurs mains de plus gros projets, comme la relecture des Scream, avec les cinquième et sixième opus de la franchise. Après quelques polémiques inutiles autour de leur actrice fétiche, Melissa Barrera, et un septième Scream qui bat de l’aile, le duo se retourne alors sur un nouveau scénario, celui d’Abigail. Et ils ont plutôt bien fait.

Parfois, une idée peut arriver de n’importe où. Ici, le scénariste Stephen Shields s’ennuyait dans un avion, et il s’est dit que cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu un bon film de braquage. A cela, il a voulu imaginer un braquage qui tourne mal à cause d’une créature horrifique, et en peaufinant, il en est arrivé à la figure du vampire. Il vend alors son projet Universal, qui va chercher les deux réalisateurs cités plus haut. Abigail sera donc un film récréatif autour d’un braquage, ou plutôt un kidnapping qui va mal tourner. On aurait pu avoir un effet de surprise, mais malheureusement, la campagne de communication est totalement aux fraises en ce qui concerne ce projet, notamment avec une affiche qui spoile l’un des plot twist les plus importants du long-métrage. Néanmoins, on ne va pas bouder notre plaisir face à cette grosse farce sanglante.

« Sans être révolutionnaire, le scénario prévoit quelques fulgurances bienvenues »

Le film débute rapidement avec un kidnapping savamment orchestré par des pointures du genre, où chacun remplit parfaitement son rôle. Sans trop nous dévoiler les personnages, le scénario prévoit quelques échanges plus ou moins musclés et délivre alors la chair à canon du film. Puis arrive alors la deuxième partie, celle où nos kidnappeurs ont une nouvelle mission, surveiller la gamine pendant vingt-quatre heures pour pouvoir empocher sept millions chacun. A ce moment-là, le rythme redescend un peu, les deux réalisateurs jouant alors avec leurs personnages. Tout un chacun remplit un rôle précis, et sans vraiment avoir de background, on va se prendre d’empathie pour ces bougres qui ne sont là que pour une chose, l’argent. Il se dégage une vraie bonhommie de l’ensemble, jusqu’au premier meurtre et aux élans gores des cinéastes, qui vont s’en donner à cœur joie.

La troisième partie du film repose alors sur un jeu du chat et de la souris entre quelques gangsters paniqués et une petite fille vampire qui va leur donner du fil à retordre. Sans être révolutionnaire, le scénario prévoit quelques fulgurances bienvenues, avec un aspect ludique qui n’est pas sans rappeler Wedding Nightmare. C’est à la fois très con et très fun, et on va ressentir une profonde empathie pour les personnages, même s’ils sont un peu cons, voire carrément bêtes. Leur survie ne tient à rien, sinon à une volonté de créer de la cohésion et de trouver des solutions en faisant des références à la culture vampirique, avec ail, crucifix et tout ce qui s’en suit. L’intrigue ne cherche pas bien loin, on a droit à de la survie pure et dure, et quelques éléments sur l’identité de cette vampire et de son père.

« c’est un divertissement honnête »

Rien de mirobolant, mais est-ce vraiment ce que l’on est venu chercher dans ce film ? très clairement, entre l’affiche qui dévoile l’un des principaux points pivots du scénario, et des personnages attachants mais un peu débiles, tout ce que l’on veut, c’est un divertissement honnête, et une partie de chasse qui frappe. Et on a ce que l’on est venu chercher. D’autant plus que d’un point de vue technique, c’est relativement bien fichu. Il y a très peu d’images de synthèse, les cadres sont bien fichues, l’action est lisible, et on a même une lumière qui offre un aspect quasi chaleureux à l’ensemble, allant à l’encontre des films de vampire génériques. Et puis c’est généreux. On ne s’ennuie jamais, et on a même des plans qui sont très classieux, à l’image de Dan Stevens sur la fin, lorsqu’il est recouvert de sang avec ses lunettes.

D’ailleurs, si le film marche bien et s’avère fun, c’est aussi grâce aux acteurs qui s’amusent réellement. Melissa Barrera est une formidable final girl qui tient un rôle torturé plaisant et touchant. Dan Stevens est toujours aussi brillant, dans un rôle ambigu. Il sera difficile d’échapper au charme de Kevin Durand en grand balourd au grand cœur, ou encore à celui de Kathryn Newton en hackeuse un peu punk sur les bords. Mais la plus grosse performance viendra de la jeune Alisha Weir qui joue Abigail. La jeune actrice de quatorze ans fait preuve d’une maturité de dingue et arrive à faire deux personnalités convaincantes. De plus, c’est elle qui a fait la majorité de ses cascades, et elle est réellement impressionnante. Elle a dû se faire un vrai kiff à jouer cette vampire sadique qui, comme elle le dit, adore jouer avec sa nourriture.

Au final, Abigail se révèle être un divertissement festif et régressif, dans le bon sens du terme. On ne s’y ennuie jamais, les vannes fonctionnent bien, les personnages, malgré leur faible background, sont attachants dans leur bêtise, et le gore est clairement au rendez-vous. Il est juste dommage que l’affiche spoile clairement tout l’intérêt du film, lui enlevant alors un effet de surprise qui aurait pu être encore plus sympathique. Bref, en l’état, Abigail demeure un film pop-corn bien sanglant et rondement mené.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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