avril 20, 2024

Holidate

De : John Whitesell

Avec Emma Roberts, Luke Bracey, Kristin Chenoweth, Andrew Bachelor

Année: 2020

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie, Romance

Résumé :

Sloane et Jackson détestent tous les deux les grandes fêtes du calendrier. Célibataires endurcis, ils se retrouvent souvent à la table des enfants ou aux côtés d’inutiles petits amis. Alors, quand ils se rencontrent lors d’un Noël désastreux, ils se promettent de s’accompagner l’un l’autre au fil du calendrier festif des mois à venir. Complices et sans arrière-pensée, ils font équipe pour le meilleur et pour le rire. Mais au terme d’une année de célébrations, Sloane et Jackson se rendent compte que partager ce qu’ils détestent fait peut-être naître d’autres sentiments…

Avis :

Avec les fêtes de Noël qui arrivent à grands pas, on a forcément droit sur Netflix à des téléfilms bien niais qui exploite le filon à fond. Au milieu des comédies romantiques pénibles et des films pour enfants qui flirtent avec la débilité, il y en a un qui sort du lot : Holidate. Pour autant, il ne s’agit pas d’un film de Noël. Si nous sommes bien en présence d’une comédie romantique, elle se déroule sur une année entière et profite de toutes les fêtes. En effet, ici, nous allons croiser la route de deux célibataires qui ne se voient que pour les fêtes, afin de ne pas être seuls. Et si Noël est présent jusque sur le poster, ce n’est pas pour rien. Pour autant, malgré la presque malhonnêteté de l’affiche, Holidate est-il un mauvais film ? Et surtout, se distingue-t-il des autres romcom ?

All I want for Christmas is not you

Le scénario raconte la vie turbulente de Sloane, une jeune femme de presque trente ans qui ne trouve pas l’amour. Alors que sa sœur aînée a déjà quatre enfants et que son frère annonce son mariage le soir de Noël, sa mère la traque pour qu’elle trouve enfin quelqu’un. Sauf que tout cela gonfle Sloane, qui se convainc d’être mieux toute seule. Elle fait alors la rencontre de Jackson qui se trouve dans le même cas qu’elle. Ils décident alors de se voir uniquement pour les fêtes. Sauf que l’amour est toujours là où on ne l’attend pas. Holidate part d’une idée assez rigolote, deux célibataires endurcis décident de s’inviter pour les fêtes, pour combattre la solitude. Le problème, c’est que malgré ce filon (et un humour un peu plus thrash que d’habitude, mais on verra ça après), on va vite se rendre compte que le film suit des rails prédéfinis.

Avec ce genre de film, on est rarement surpris. Ce sera le cas ici. La relation tourne vite au jeu du chat et de la souris. Les sourires en coin ne trompent personne. Les situations burlesques permettent aux deux personnes de mieux se connaître et donc de plus s’apprécier. Au fur et à mesure que le film découle son intrigue, on va savoir la finalité du propos : fuyez l’amour, il revient au galop. Une histoire très édulcorée, savamment pop dans sa mise en scène, et qui va jouer avec le couple et certaines situations gênantes. Fort heureusement pour nous, la prévisibilité du film ne sera pas un trop gros handicap, grâce à un rythme soutenu, quelques vannes bien salaces et surtout, une bonne humeur communicative qui s’insinue chez le spectateur.

A fond la déforme

Si Holidate ne remplit pas son contrat au niveau du scénario, trop prévisible et attendu, il va par contre nous surprendre par son humour. En effet, on est loin des blagues potaches et bon enfant d’une comédie de Noël. Ici, on vise souvent sous le pantalon et les personnages n’hésitent à frôler la limite du bon goût. D’ailleurs, le démarrage laisse à désirer, en cumulant une blague de caca, une de pipi et une de vomi en l’espace de trois minutes. On pourrait croire à une mauvaise blague à la Adam Sandler, mais le film se reprend rapidement. Le thrash ne sera pas dans les thématiques, mais dans certaines vannes balancées à la tronche de personnages un peu trop envahissants. Comme la mère par exemple, au cours d’un dîner, qui va se faire prendre à son propre jeu. Ou encore lors de dialogues plutôt drôles et bien trouvés.

Malgré tout, on n’échappera pas à la situation de trop, celle avec du laxatif… et le film ne trouve pas toujours le ton juste, la faute à quelques personnages mal écrits. La tante nymphomane est assez insupportable et très vulgaire. La mère est trop insistante et demeure très agaçante. Il y a parfois des moments assez vulgaires, surtout avec le meilleur de Jackson, qui pourrait sauter sur tout ce qui bouge, tant qu’il ne s’engage pas. Bref, une galerie de personnages qui ne sont pas toujours bien écrits. Pour le reste, néanmoins, on aura droit à des protagonistes attachants et intéressants, à l’image du couple phare, simple et même beau par moments. Ou encore la grande sœur, symbole de sagesse et qui porte un regard très amusant sur la famille et les enfants.

Alors oui, on pourrait s’arrêter sur la mise en scène fainéante de Holidate. En même temps, c’est un réalisateur de série qui est derrière la caméra. On aurait pu parler des comédiens qui sont bons, mais sans plus. Mais finalement, le plus intéressant dans ce film, c’est le fond. Malgré sa niaiserie finale, on y aborde des thèmes sympathiques. Notamment cette peur de l’engagement, avec l’homme qui préfère fuir et la femme qui ne préfère pas se lancer. On a un regard attendrissant sur les enfants. Mais surtout, c’est de se rendre compte que, finalement, nous ne sommes pas faits pour vivre seuls. Et là-dessus, le film montre assez bien l’aspect mélancolique de nos deux héros, qui souffrent en silence et retrouvent le sourire, le vrai, sur le final. Alors oui, cela aurait pu être plus fin, plus travaillé, mais en l’état, Holidate tente des trucs, et c’est déjà pas mal.

Au final, Holidate est une comédie romantique plutôt moyenne si l’on regarde le verre à moitié vide. La réalisation est plate, l’histoire est courue d’avance, il n’y a guère de surprise au sein du scénario. Pour autant, entre un humour qui va assez loin et quelques pistes de réflexions sur trois couples différents (le « vieux » couple avec enfants qui se lasse, le nouveau couple qui se connait à peine, et le couple qui est en train de se former), Holidate s’avère mine de rien assez plaisant. Tout du moins le temps d’une petite soirée… en amoureux.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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