novembre 12, 2025

Dark Sky – Mike Brooks

Auteur : Mike Brooks

Editeur : Pocket

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Quand Ichabod Drift et son équipage de la Keiko se sont engagés pour une mission de contrebande sur la planète minière Uragan, il ne devait s’agir que d’un petit détour, rapide et efficace. Ils ignoraient les risques qu’ils prenaient : les mineurs, maltraités pendant des années, fomentent une rébellion. Soudain, cette mission « facile » prend des allures de raid de survie. Séparés en deux groupes, les uns avec les rebelles, les autres avec les autorités, Drift et son équipage font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire gagner leur camp… sans comprendre qu’ils ont commencé à se battre les uns contre les autres.

Avis :

En parallèle de son travail sur la novellisation de Warhammer 40 000, Mike Brooks s’est essayé au space opera avec Dark Run. Bien que l’histoire présente un classicisme évident, il en ressortait une incursion enthousiasmante et pleine d’allant pour découvrir l’univers en compagnie d’une bande de mercenaires pas comme les autres. Il s’en dégageait une certaine légèreté avec un humour caustique bien senti, sans pour autant être omniprésent. Avancée comme une trilogie (dont le dernier tome, Dark Deeds semble être ignoré des éditeurs français), la saga de la Keïko amorce une escale sur une planète peu avenante avec Dark Sky. L’occasion de retrouver Ichabod et son équipage pour une nouvelle incursion détonante…

Dans Dark Run, l’intrigue faisait la part belle aux voyages interstellaires, où l’on découvrait divers systèmes solaires et galaxies. Cela sans oublier le quotidien à bord du vaisseau Keïko. L’entame du présent ouvrage tend à poursuivre l’aventure de la même manière. L’histoire commence par une mission qui ne présente aucune difficulté particulière et nécessite un « simple » aller-retour dans un temps imparti. Très vite, on se rend compte que le récit s’écarte de son prédécesseur et, par extension, des fondamentaux du space opera. Exception faite des premiers chapitres, le cœur de l’action se localise sur la planète minière d’Ourraghan. Particulièrement hostile par ses conditions environnementales, cette dernière accueille des colonies dont l’habitat se construit sur plusieurs niveaux.

Au vu de cette structure souterraine, il est aisé de penser à des itérations similaires, notamment la trilogie Silo d’Hugh Howey. Cependant, on ne se situe pas dans le même registre. La présentation et la découverte du cadre ne suggèrent guère un sentiment de claustrophobie. Les espaces sont plus vastes, tandis que la population bénéficie d’un choix tout relatif, non d’une contrainte à leur survivance. Il n’en demeure pas moins que celle-ci prépare une insurrection qui va plonger la planète dans un climat délétère à même de contrecarrer la mission de Drift. Dès lors, leur fuite prévaut sur toute autre considération.

En ces circonstances, la narration se montre très énergique. Sous le prisme de deux points de vue principaux (les insurgés et les forces de l’ordre), les confrontations s’enchaînent à un rythme effréné. Malgré les contraintes spatiales du cadre, on remarque une belle diversité dans les combats ou la progression des personnages. L’écriture demeure fluide et directe pour traduire le caractère percutant, sinon implacable, de ces situations, dont certaines paraissent inextricables ou désespérées. Certes, il y a bien quelques passages plus posés pour convenir de la marche à suivre. Pour autant, on ne distingue aucun temps mort, pas plus que des séquences destinées à épaissir l’histoire sans réelle pertinence.

Comme pour Dark Run, il est vrai que l’intrigue ne présente pas d’originalité particulière. Le contexte et les enjeux peuvent même se projeter dans d’autres styles littéraires ou époques. Lorsque le climat social gronde et les inégalités s’exacerbent, le soulèvement populaire et les velléités d’indépendance demeurent des notions universelles et intergénérationnelles. Toujours est-il que l’ensemble convainc aussi avec ses personnages bien campés et bien écrits. On ne se trouve pas en présence de parangons de vertus, mais ils s’avèrent intéressants à plus d’un titre, ne serait-ce que pour leur esprit de cohésion ou le respect de leurs propres valeurs.

Au final, Dark Sky constitue une suite foncièrement différente du premier opus de la saga de la Keïko. Si l’on retrouve avec plaisir les membres d’équipage du vaisseau, on délaisse les contrées interstellaires pour assister à leur périple houleux sur une planète en proie à l’insurrection. Bien que simple et sans grande surprise, l’histoire demeure maîtrisée et entraînante. Le rythme emporté ne faiblit à aucun moment et propose une incursion percutante. On apprécie également le soin apporté à la caractérisation des personnages, ainsi qu’à la qualité d’écriture pour dépeindre une excursion qui ne se déroule guère comme prévue. Il en ressort un roman de science-fiction efficace, sans pour autant se montrer révolutionnaire.

Note : 14/20

Par Dante

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