mai 3, 2024

Brother Against Brother – Brother Against Brother

Avis :

Parfois, il arrive que certains groupes se forment un peu par hasard, sur la volonté d’un seul homme. C’est le cas de Brother Against Brother, qui réunit deux chanteurs brésiliens plus ou moins connus, Renan Zonta (Electric Mob) et Nando Fernandes (Sinistra), pour répondre à une demande de Serafino Perugino, patron de Frontiers Records. Un choix que l’on pourrait qualifier d’étrange, puisqu’à l’internationale, les deux types sont peu connus, voire pas du tout, si l’on excepte l’année 2016 pour Nando Fernandes qui a chanté pour Angra durant ses lives. Pour autant, la curiosité amène à écouter plein de choses, surtout quand il s’agit de Métal, et certaines découvertes valent le coup. Et on ne s’attendait pas à être surpris par ce « groupe » qui pousse tous les potards du Heavy au max, mais qui arrive pourtant à se faire intéressant et puissant.

Pourtant, dès le début, on se retrouve face à quelque chose qui aligne tous les clichés du genre. Si les riffs sont puissants et rapides, le clavier en arrière, les onomatopées lâchées par les deux chanteurs font que l’on plonge dans un cliché du genre. Cela ne s’arrange pas avec tous les trémolos des deux chanteurs qui en font des caisses. Mais il réside un riffing imparable et une volonté d’offrir un spectacle sincère. Car si Two Brothers peine à convaincre, et que What If enfonce des portes ouvertes, se faufilant dans un Métal qui trouve quelques accointances avec du Symphonique, d’autres titres viendront rehausser l’album et le rendre agréable. D’ailleurs, même si les deux premiers morceaux se font peu convaincants, il y a quand même à bouffer dedans, notamment au niveau des grattes qui usent d’un bon sens du riff.

City of Gold tente une approche plus épique, avec une introduction qui utilise des sonorités orientales pour mieux nous plonger dans un univers qui correspond à la pochette. Il est dommage que par la suite, hormis une bonne ligne de basse, le reste ne suive pas vraiment, rentrant dans un mid-tempo pas forcément percutant. Mais Heaven Sent va redorer le blason du groupe. Plus pêchu, plus construit que les premiers titres, on assiste à une résurrection qui fait plaisir et qui montre tout le talent du groupe. Si les projecteurs sont focalisés sur les deux chanteurs, qui en font beaucoup trop, les musiciens sont vraiment très bons, et permettent alors au groupe de sortir un peu de la masse. Néanmoins, on notera une présence trop forte du clavier/piano qui prend le dessus sur le reste, et ça, c’est un problème de post-production…

Par la suite, on va assister à deux morceaux sympathiques, mais qui ne marquent pas vraiment. Ils sont agréables à écouter, mais ils ne sortent pas de la masse. Haunted Heart use de riffs connus, alors que Deadly Sins joue avec un aspect sirupeux qui manque de verve. Heureusement, le titre est sauvé par un court solo qui fonctionne à merveille. Mais le pire réside dans In the Name of Life, ballade qui pue le passage obligé et qui force à trois mille sur les vocalises. On frôle le morceau de l’enfer. Mais la suite de l’album sera de haute volée. Demons in my Head, malgré tous les clichés du genre, permet au groupe de partir vers quelque chose de plus virulent et percutant, alors que Whispers in Darkness sera le meilleur morceau de l’album. On aura droit à des arrangements orientaux qui renouent avec la thématique de la pochette.

Entre une ambiance plus prégnante et un sens inné du riffing, le titre tire son épingle du jeu et démontre que même si le projet est monté de toutes pièces, il n’est pas fait pour l’appât du gain, mais par amour de la musique. Puis Valley of the Kings, malgré un clavier trop présent au démarrage, et qui résonne beaucoup trop lors du refrain, va venir nous secouer la nuque. On aura du mal à ne pas headbanger lorsque les guitares lâchent la bride et se lâchent complètement. Pas étonnant que le groupe ait choisi ce titre pour en faire un clip. Enfin, Lost Son ne perd pas de temps, et percute avec un Hard’n’Heavy puissant et véloce. Là encore, le groupe montre de quoi il est capable et ça file très vite. On remarquera d’ailleurs que c’est sur les titres les plus courts que le groupe est le meilleur.

Au final, Brother Against Brother est un projet qui tient la route, malgré une accumulation de clichés qui auraient pu avoir raison de nous. Sans être un inratable de la scène Heavy, on est dans une configuration plutôt sympathique, avec des musiciens solides qui arrivent à faire oublier les quelques scories de ce premier essai, à savoir un clavier trop présent et des vocalises qui frôlent l’excès à chaque titre. Mais globalement, on prend du plaisir à l’écoute, et c’est déjà pas mal !

  • Two Brothers
  • What If
  • City of Gold
  • Heaven Sent
  • Haunted Heart
  •  Deadly Sins
  • In the Name of Life
  • Demons in my Head
  • Whispers in Darkness
  • Valley of the Kings
  • Lost Son

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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