avril 27, 2024

Le Triangle du Diable

Titre Original : Devil’s Triangle

De : Brendan Petrizzo

Avec Diana Prince, Fred Williamson, Sharon Desiree, Erica Duke

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Alors qu’il survole le triangle des Bermudes, un avion affrété par un groupe de biologistes marins est touché par un missile. L’appareil s’écrase sur une île qui ne se trouve sur aucune carte. Ses passagers reviennent à eux sur une plage pour découvrir qu’il s’agit de la mystérieuse cité d’Atlantis.

Avis :

The Asylum est une maison de production américaine qui s’est spécialisée dans le navet de compétition. Après avoir fait les beaux jours des Mockbusters, c’est-à-dire de reprendre des blockbusters mais avec quelques variantes et un budget famélique, la société se fait un devoir de prendre le spectateur pour un âne et de lui fournir des films de plus en plus nuls. Le problème, c’est que certaines plateformes de streaming (coucou Prime Video) possèdent ces films sur leur catalogue et tentent de flouer le spectateur avec de belles vignettes et un rangement anarchique. Prenez donc Le Triangle du Diable, qui est rangé dans la collection Horreur sur Prime, avec une belle vignette et une proposition alléchante. Qui c’est qui s’est fait avoir comme un bleu ?

Alors oui, le film nous met directement dans l’ambiance avec The Asylum écrit en gros et une voix-off qui explique que le peuple d’Atlantis existe bel et bien, qu’il vit au centre du triangle des Bermudes, et qu’il bute quiconque entre sur son territoire à l’aide d’une hydre géante. A partir de là, j’aurai pu éteindre mon écran et passer à autre chose, mais par souci de complétude, j’ai décidé d’aller au bout du supplice et de voir à quoi pouvait bien ressembler l’enfer. Car une fois ce premier constat établi, on tombe dans un néant total, où les atlantes sont des humains avec des traits de crayon sur la gueule et des tenues de pilote de BMX. On sent que le budget fut ric-rac, mais là, c’est se foutre de la gueule du monde par-dessus le marché.

« Le type qui incarne le chef des atlantes est une sorte de Kratos de chez AliExpress. »

Le film aura beau multiplier les attaques de requins avec des CGI à faire pâlir de jalousie une Playstation 2, le reste de l’histoire se déroule sur une île, avec des survivants qui découvrent un nouveau peuple, utilisant alors une algue particulière pour s’éclairer et utiliser des armes très puissantes. A défaut d’avoir de l’action et des morts particulièrement atroces, on va devoir se coltiner des dialogues insipides et des complots qui n’ont ni queue ni tête. Le scénario veut nous faire passer les atlantes pour des gentils qui ont trop subit la bêtise des hommes, mais on va très vite découvrir que ce sont des connards qui veulent éliminer l’espèce humaine pour de bon. Les rescapés de se transformer en héros, certains se sacrifiant pour en sauver d’autres, dans des élans de bravoure sublimes, se faisant avaler par un amas de pixels.

Au milieu de tout ce bordel totalement ridicule, on va avoir droit à des acteurs de seconde zone qui végètent devant la caméra. Le type qui incarne le chef des atlantes est une sorte de Kratos de chez AliExpress, et il est totalement ridicule. Il va sans dire que pour le reste du casting, c’est du même acabit, multipliant la chair fraîche et les personnages qui n’ont aucun intérêt. Pire que ça, les héros sont d’une platitude crasse et on va se surprendre à espérer la réussite des atlantes pour mettre fin à l’humanité. Surtout si c’est pour avoir des films comme ça. Et que dire de ce pauvre Fred Williamson, qui doit avoir de sacrées factures à payer pour accepter de jouer dans un navet comme ça, même si sur la fin, il manipule un lance-flamme qui ressemble à un Nerf, avec de sublimes flammes en images de synthèse.

« Il va sans dire que la mise en scène est catastrophique. »

Il va sans dire que la mise en scène est catastrophique avec des plans inutiles et des séquences qui n’ont aucun intérêt. Mais le pire dans tout ça réside dans les décors, où l’on voit que tout se réduit à un lieu commun, dans lequel on a mis quelques néons pour faire bien. Mention spéciale au cockpit du vaisseau final, où la crédence du fond évoque les toilettes d’un lieu public. The Asylum fait tout au rabais, et il y a fort à papier que Le Triangle du Diable tient la dragée haute à d’autres productions de la société. De plus, le fait que Prime ne le propose qu’en version française, on va pouvoir se délecter d’un doublage d’anthologie, avec de petits cris poussifs, alors même que la nana se fait arracher la jambe par un requin…

Au final, Le Triangle du Diable est un film typique de chez Asylum. Les années passent et la société produit à chaque fois la même merde sans jamais se remettre en question. Mais si au départ, c’était plutôt rigolo et on pouvait se faire des soirées mockbusters avec pizzas et bières, aujourd’hui, c’est devenu un calvaire de tous les instants, où l’humour a foutu le camp. De ce fait, hormis tomber dans des pièges comme ce fut le cas avec ce film disponible sur Prime Video, il est préférable de ne pas perdre son temps avec ces daubes.

Note : 01/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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