avril 28, 2024

The Marine 5 – Battleground

De : James Nunn

Avec The Miz, Anna Van Hooft, Maryse Ouellet, Bo Dallas

Année : 2017

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Après avoir répondu à un appel de détresse, Jake Carter se retrouve pris au piège dans un parking au milieu d’un règlement de compte.

Avis :

En l’espace d’une dizaine d’années, The Marine est devenu une saga à part entière du cinéma d’action. Là où on entrevoit des intérêts et des enjeux sommaires au possible, les studios WWE Productions n’en finissent plus de décliner la formule sous couvert d’acteurs différents, puis de situations dissemblables, mais ô combien similaires dans le fond. Depuis le 3e opus, Mike Mizanin est la tête d’affiche de DTV qui alternent entre des considérations correctes et des bévues surfaites et caricaturales. Non satisfait de régler leur compte à des rednecks extrémistes et des tueurs à gages mandatés par une multinationale, notre marine récidive face à un gang de motards. Tout un programme…

Éternel insatisfait de ses précédents emplois, Jake Carter nous revient dans l’uniforme d’un ambulancier. Après une permission lors de son service militaire et un job éclair en tant que garde du corps, ce changement de registre prête à sourire, tant le personnage ne colle pas à ses fonctions. Cela a beau rester un prétexte, il est évident que le scénario manque d’imagination pour renouveler la formule de la franchise sans sombrer dans l’invraisemblable, voire le ridicule. Cette errance créative se confirme avec les antagonistes. À savoir une brochette de catcheurs grimés en motards du dimanche, passablement irritables et agaçants, au passage.

« L’histoire de The Marine 5 est d’une parfaite inutilité. »

Sur ce simple constat, l’histoire de The Marine 5 est d’une parfaite inutilité. Cependant, les précédents opus n’ont jamais brillé par leur intrigue. Seulement, on arrive ici à un tel stade de décrépitude qu’on ne peut lui accorder le même crédit. Outre le surjeu des acteurs et des expressions qui n’offrent aucune nuance à ces clichés ambulants, on doit se confronter à des échanges aussi circonspects que binaires. Les réparties se résument à des joutes verbales sans conséquence, dont le seul but est d’amorcer une fusillade ou un combat au corps-à-corps. À ce titre, les chorégraphies se contentent de réitérer, non sans paresse, des prises conventionnelles du catch.

Il s’en dégage un aspect surréaliste où, d’ordinaire, le moindre choc en laisserait plus d’un à terre. Même si cet élément peut paraître jouissif, les échanges de coups de feu sombrent dans l’indigence. D’une part, chaque camp tire comme un pied. D’autre part, les lieux sont particulièrement mal exploités. En l’occurrence, il s’agit plutôt d’un seul environnement. Là où l’intrigue aurait pu s’essayer à une violence tout urbaine, il faut se contenter d’un parking souterrain. On multiplie alors les allers-retours entre les différents niveaux dans un cadre d’une pauvreté alarmante. Il aurait été davantage judicieux de développer la dernière partie qui, elle, se déroule dans un parc d’attractions désaffecté pour la saison.

« Quant aux fusillades, on assiste à des tirs mollassons. »

Même sur ce point, le film ne parvient pas à exploiter correctement la variété des lieux, ne serait-ce qu’avec les manèges, la grande roue ou le train fantôme. Dommage. Il s’agit du seul élément qui aurait pu offrir des situations distrayantes, à défaut de faire preuve d’un minimum de réalisme. Quant aux fusillades, on assiste à des tirs mollassons qui, lorsqu’ils font mouche, se terminent par des gerbes de sang et des blessures pixellisées au possible ; le tout mal intégré sur les corps des victimes. Économie de moyens oblige, il faut aussi délaisser les effets pyrotechniques au rang des bonnes intentions. À vrai dire, cela n’est pas plus mal quand on constate la laideur des trucages numériques fomentés çà et là.

Au final, The Marine 5 est l’exemple typique d’une suite inutile, voire opportuniste. À voir le casting, on a l’impression que Mike Mizanin convie ses amis catcheurs à une réunion tout ce qu’il y a de plus conviviale. Seulement, le réalisateur James Nunn en oublie de trouver un réel intérêt à son propre film. En parallèle d’une histoire anémique, le cadre du parking souterrain n’offre que peu de possibilités pour proposer un divertissement potable. Les confrontations s’avèrent répétitives, tandis que l’évolution du rapport de force est mal gérée. Le gang de la « Légion » se résume à 3 pauvres quidams pendant la majeure partie du métrage, puis à une dizaine tout au plus. La succession des combats ne rattrape guère l’ensemble qui, en plus d’être poussif, surenchérit jusqu’à l’absurde, voire au loufoque.

Note : 06/20

Par Dante

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