mai 3, 2024

Danko Jones – Power Trio

Avis :

Aujourd’hui, rares sont les groupes de Rock qui possèdent une véritable aura comme dans les années 70/80. C’est-à-dire une envie de scène très forte, des prestations marquantes et des albums qui sont sans fioriture, qui vont droit au but, et qui ont pour ambition de faire bouger les nuques. S’inspirant de Motörhead, Thin Lizzy ou encore Slayer, Danko Jones est l’un des trop rares résistants à faire du Rock, du vrai, du velu, qui sent bon l’énergie et la sueur. Fondé dans la deuxième moitié des années 90, le trio devient vite une bête de scène, sortant alors des albums de façon régulière pour alimenter un show permanent qui, aujourd’hui, persiste encore. Danko Jones est un groupe qui aime la scène, qui vit de ses concerts, et cela se sent fortement dans les albums studios. Pour preuve, Power Trio, onzième effort du groupe, en est un exemple flagrant.

Dès le premier morceau, on va être dans le bain, avec une envie de sauter dans tous les sens au rythme des riffs de I Want Out. Puisant ses ressources dans un Hard Rock typiquement américain, le groupe va fournir une rythmique infernale et un riffing qui fera mouche du premier coup. Il faut coupler à cela un refrain ultra efficace qui se termine à chaque fois par un petit solo, et on sera vite comblé. On entend bien que le groupe vise l’efficacité et la performance scénique. Mais même sur album studio, ça fonctionne et on ressent cette force communicatrice. Good Lookin’, qui sera plus léger dans ses riffs, demeure un excellent moment qui donne envie de sauter devant la scène. La diction du chanteur confère aussi une aura particulière à ce morceau, qui possède un côté jovial plaisant.

La force du groupe est aussi de savoir composer des morceaux rapides et simples à mémoriser, avec des thématiques qui tournent toujours autour des femmes ou du Rock. En ce sens, on peut trouver cela répétitif, et pourtant, les refrains ultra faciles à mémoriser, les petits solos qui viennent parsemer les morceaux, tout cela fait que l’on ne s’ennuie jamais, et que chaque titre possède une ambiance différente. Parfois, c’est un peu raté, à l’image de Saturday, qui est une piste transparente et trop classique, mais souvent, on en prend plein les oreilles, et on en redemande. Ship of Lies en est l’exemple le plus flagrant, avec son riffing imparable et son refrain qui ne nous quitte plus une fois en tête. Si le groupe peut répéter un schéma structurel identique, il trouve toujours la recette pour rendre cela addictif et plein d’énergie.

De plus, Danko Jones essaye toujours de varier les rythmiques et les références. Par exemple, Raise Some Hell a des allures de titre Punk californien. Alors certes, c’est l’un des morceaux les moins intéressants de l’album, mais on peut entendre que le groupe tente d’autres choses et varie les plaisirs. On sera plus emporté par Blue Jean Denim Jumpsuit qui, malgré des paroles débiles (une histoire de fille qui porte très bien le jean), saura nous faire bouger la nuque dans tous les sens. C’est puissant, rythmé, et surtout, ça arrive à ne pas en faire des caisses pour nous embarquer. Get to You continuera sur ce chemin, avec une volonté de rendre une mélodie catchy en diable, qui va rester un long moment dans nos têtes. Puis Dangerous Kiss renouera avec un côté Punk pas si désagréable, ou en tout cas, mieux maîtrisé qu’avec Raise Some Hell.

Néanmoins, ce ne sera pas le seul titre un peu en deçà de l’album, puisque Let’s Rock Together ne va pas nous entrainer comme les autres morceaux. En effet, la rythmique syncopée manque de verve et d’identité. On se retrouve face à un morceau trop répétitif, qui manque d’originalité et d’allant. C’est dommage que les pistes aux titres les plus prometteurs s’avèrent alors des déceptions. Puis Flaunt It viendra redorer le tout, avec une énergie retrouvée, et des allures à la Royal Republic. On signe bien évidemment de suite. Enfin, Start the Show est un hymne à la scène et aux concerts, chose qu’apprécie par-dessus tout le groupe. Le morceau s’inspire grandement d’AC/DC et c’est plutôt chouette pour conclure le skeud.

Au final, Power Trio, le onzième album studio de Danko Jones, est une belle réussite. On voit bien que le groupe ne veut pas sombrer dans la démonstration, ou s’embêter avec des chichis qui n’auraient pas vraiment de sens. Ici, on est dans du Hard pur jus, qui vise l’efficacité, l’énergie pure, afin de donner des concerts qui auront de la tronche. Et force est de constater que ça fonctionne plein pot, nous donnant une pêche d’enfer, et l’envie de payer son billet pour les voir en vrai. Bref, un album réussi.

  • I Want Out
  • Good Lookin’
  • Saturday
  • Ship of Lies
  • Raise Some Hell
  • Blue Jean Denim Jumpsuit
  • Get to You
  • Dangerous Kiss
  • Let’s Rock Together
  • Flaunt It
  • Start the Show

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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