mai 20, 2025

Machine Head – Unatoned

Avis :

Existe-t-il un groupe aussi imprévisible que Machine Head ? Il faut dire que le leader, Robb Flynn, aime entretenir les rumeurs et montrer qu’il fait bien ce qu’il veut, et que les fans peuvent aller se faire cuire le cul. Commençant la carrière du groupe dans les années 90 avec un Groove/Thrash percutant (Burn my Eyes), le frontman succombe à la mode du Nu-Metal, et les deux albums suivants suivront cette mode, s’attirant alors les foudres des aficionados de la première heure. Qu’importe, le chanteur et guitariste revient alors à quelque chose de plus Thrash, voire parfois Prog avec les albums suivants, changeant souvent de line-up pour faire avec son caractère impétueux. Cependant, que l’on aime ou pas Machine Head, force est de constater que c’est un groupe qui pèse dans le métal, et que chaque album résonne comme une nouvelle attente pour une nouvelle expérience.

A titre personnel, nous avions beaucoup aimé le précédent opus, Of Kingdom and Crown, qui était un gros morceau très long, très massif, mais puissant et ultra riche. Forcément, quand Unatoned fut annoncé, il n’en fallait pas plus pour attiser notre curiosité. D’autant plus que les premiers morceaux dévoilés à travers des clips furent une surprise, avec une durée très courte et un rapport au Thrash beaucoup plus épuré. Et c’est ce que va être tout l’album, ne proposant finalement qu’un seul titre dépassant les cinq minutes, pour une durée globale qui dépasse à peine les quarante minutes. Pour faire bref, Machine Head revient à ses racines, à des sonorités plus brutes et percutantes, tout en s’inspirant d’un métal moderne, dans l’espoir, sans doute, de s’attirer un nouvel audimat. Est-ce réussi ? C’est un grand oui pour nous.

Le skeud débute avec une introduction assez discrète, Landscape of Thorns, où l’on entend quelqu’un marcher, et une fin un peu lugubre. Cela va permettre de lancer Atomic Revelations, qui débute avec un piano avant de faire parler la foudre. Les riffs sont puissants, Robb Flynn se lâche totalement dans une sorte de Nu-Métal qui ne s’arrête que pour un refrain en chant clair. L’ensemble tient parfaitement la route, et c’est d’une lourdeur rarement atteinte par le groupe. De plus, on ne perd pas de temps en tergiversations inutiles, alors même que l’on a droit à un solo dantesque et parfaitement intégré dans le titre. Bref, l’entrée en matière frappe très, très fort. Puis Unbound fait son apparition, et c’est là aussi une grosse mandale dans la tronche. Le début a capella permet alors de lancer un rouleau-compresseur qui va nous écraser les tympans.

Si on pourrait reprocher au groupe de rester dans un carcan structurel, il n’empêche que nous n’avions pas eu un Machine Head aussi percutant depuis bien longtemps. Est-ce que cela est dû à l’arrivée du nouveau guitariste Reece Scruggs ? Peut-être. Outsider semble ne pas suivre le même chemin avec son démarrage en chant clair, mais rapidement, le groupe retrouve son énergie et son envie de faire bouger les foules. Car finalement, cet album n’est qu’un concentré de tubes fait pour faire des moshpit et autres joyeusetés dans la fosse. Néanmoins, on va retrouver des titres plus calmes, plus posés, à l’image de Not Long for This World, qui est un peu plus planant et force moins sur les riffs saturés. Le résultat est très plaisant, et permet aussi de se calmer avant une nouvelle tempête. Car These Scars Won’t Define Us fait mal.

Si l’on peut blâmer un chant qui peut parfois être un peu juste, la colère déployée est impressionnante, et il est bien difficile de ne pas headbanger. Il nous faudra bien un interlude après ça avec Dustmaker, qui permet alors de lancer Bonescraper et son efficacité déjà éprouvée par un clip vu et revu. Addicted to Pain sera un peu un morceau bouche-trou, mais il garde en son sein l’âme de cet album, avec une velléité à toute épreuve, et une grosse envie d’en découdre. Bleeding me Dry sera LE morceau qui crée la cohésion avec le titre précédent. Dépassant les cinq minutes, on est plus dans un registre Thrash/Prog, et cela crée du liant. Shards of Shattered Dreams revient à l’essence même de cet album, avec un petit gimmick à la gratte qui est parfait. Enfin, Scorn clôture l’ensemble avec délicatesse, se posant comme une synthèse de l’ensemble.

Au final, Unatoned, le dernier album de Machine Head, est une grosse surprise, car il prend à contre-courant tous les fans du précédent album. Offrant quelque chose de plus épuré, de plus brut dans sa conception (en même temps, l’album a été écrit sur la route pendant la dernière tournée, et enregistré dans trois studios différents), on obtient un skeud surprenant, mais aussi réjouissant qu’entêtant dans ses titres. Bref, tout en faisant différent, Robb Flynn réussit son pari de faire un effort tout autant réussi, et passionnant à écouter.

  • Landscape of Thorns
  • Atomic Revelations
  • Unbound
  • Outsider
  • Not Long for This World
  • These Scars Won’t Define Us
  • Dustmaker
  • Bonescraper
  • Addicted to Pain
  • Bleeding me Dry
  • Shards of Shattered Dreams
  • Scorn

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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