avril 29, 2024

Mammoth WVH – Mammoth WVH

Avis :

Il est toujours compliqué d’être le fils de quelqu’un de connu, surtout quand on essaye d’évoluer dans le même métier. Si certains enfants n’ont pas eu le succès escompté du fait de l’ombre de leur paternel, d’autres ont réussi à s’imposer grâce à un talent plus flamboyant, ou à des choix malins, comme le fait de ne pas ressembler à son pater. C’est le cas de Wolfgang Van Halen, le rejeton d’un certain Eddie Van Halen, qui nous a malheureusement quitté en 2020. Tout d’abord bassiste pour Tremonti, notamment sur les albums Cauterize et Dust, il va ensuite rejoindre son papa chez Van Halen durant les dernières années. Mais secrètement, le petit Wolfgang nourrit un projet solo pour se détacher un peu de son père, qu’il considère comme son mentor, son meilleur ami, son idole. C’est ainsi que naquit Mammoth WVH, un projet solo au départ.

Derrière ce nom peu commun se cache en fait un hommage, puisqu’avant de s’appeler Van Halen, le groupe d’Eddie se nommait Mammoth. En rajoutant ses initiales derrière, Wolfgang montre son appartenance, tout en s’en détachant, montrant bien qu’il s’agit d’un nouveau groupe, d’un nouveau projet, et non pas d’une copie du groupe de son père. Pour ce premier album, sorti en 2011, un an après le décès de son papa, Wolfgang Van Halen a joué de tous les instruments, et il a tout enregistré tout seul, comme un grand. Un grand qui a bénéficié tout de même de l’héritage de son paternel en termes de production, ce qui donne un son parfait, bien loin de certains premiers albums de groupes pus ou moins obscurs. Bref, quand on sait tout ça, on se doute bien que le succès de Mammoth WVH, qui a fait les premières parties de Metallica, n’est pas vraiment un hasard.

Ce premier skeud s’inscrit donc dans une volonté d’aller ailleurs que le Rock de Van Halen, tout en restant dans un genre similaire. Du coup, Mammoth WVH peut se voir comme du Rock Alternatif, avec des riffs qui peuvent partir vers quelque chose de plus violent. Pas étonnant, quand on sait qu’il y a des résidus de Tremonti là-dedans. En commençant avec Mr. Ed, le jeune artiste montre ses ambitions et sa direction artistique. C’est pêchu, bien chanté avec une voix claire très rock, et globalement, on se fait bien attraper. Si c’est simple et carré dans sa structure, il demeure un bel élan énergique et une envie de continuer. D’ailleurs, avec Horribly Right, on reste dans un registre très Rock, avec même quelques riffs pissants qui peuvent aller vers le Métal Alternatif. Il est juste dommage que le morceau n’aille pas plus loin.

C’est-à-dire que l’on est face à un titre calibré, qui ne dépasse pas les quatre minutes, et qui pose un refrain qui marche bien, laissant ensuite de l’ampleur aux riffs rugueux. Et finalement, aussi sympathique soit le titre, il va se faire un peu transparent. Et c’est à l’image de tout l’album. Rapidement, avec Epiphany en tête de liste, on va avoir droit à des titres sympathiques, mais qui ne marquent pas, car ils manquent d’impact, de percussion, d’envie d’aller un peu plus en découdre et de faire mal. C’est très agréable à l’écoute, mais ça reste un peu timide. Et même sur les morceaux un peu plus longs, comme Resolve, on reste un peu sur notre faim, car ça manque de breaks marquants, ou même d’une mélodie qui reste longtemps en tête. On sent tout le potentiel, mais il ne semble pas pleinement exploité.

Alors oui, l’un des grands avantages de cet album, c’est que finalement, aucun morceau ne se ressemble. Le musicien a bien su mixer son effort pour ne jamais susciter l’ennui et montrer aussi qu’il détient un sacré talent technique. Don’t Back Down fait amplement le job, même si on peut lui trouver des accointances avec Black Stone Cherry. Think it Over semble évoquer le Punk californien des années 2000, alors que The Big Picture veut envoyer la sauce dès le riff de départ. Et cela sans compter sur le gros morceau Stone, qui veut écho à un Desert Rock avec sa guitare dégoulinante, ou encore Distance, titre hommage à son père, qui est à la fois touchant et énergique, donnant, bien évidemment, envie de replonger dans l’album. Un moyen malin de terminer sur une bonne note et de donner un goût de reviens-y.

Au final, Mammoth WVH, le premier album du groupe du même nom (même si on doit parler de one man band), est un effort fort sympathique et qui fait amplement son boulot. Néanmoins, on reste sur un Rock Alternatif assez calibré, qui ne se démarque pas vraiment de la concurrence. Il y a fort à parier que si Van Halen n’était pas associé à ce projet, le groupe resterait dans une sorte d’anonymat presque injuste. Bref, un album agréable, mais qui ne délivre pas tout le génie de son géniteur.

  • Mr. Ed
  • Horribly Right
  • Epiphany
  • Don’t Back Down
  • Resolve
  • You’ll be the One
  • Mammoth
  • Circles
  • The Big Picture
  • Think it Over
  • You’re to Blame
  • Feel
  • Stone
  • Distance

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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